The Double, film quasiment passé inaperçu réalisé par Richard Ayoade que je ne connaissais qu'en t'en d'acteur et plus précisément dans "Voisins du troisième type", le tout est tiré d'une oeuvre que je ne connais pas de Dostoievski et scénarisé par Ayoade lui même ainsi que Avi Korine, on s'embrouille avec tous ces noms, hein ?
J'ai entendu parler de ce film il y'a un petit moment maintenant, enfin "parler" c'est un bien grand mot, vu le peu de promo autour de lui, j'ai surtout vu la bande annonce qui d'ailleurs ne m'a pas marqué plus que ça, je ne l'attendais donc pas spécialement et j'ai donc été surpris de ma surprise. Ne connaissant pas l'oeuvre dont est tiré ce film je ne pourrais pas comparer, je vais me contenter de donner mon impression sur le film uniquement, et elle est plutôt bonne.
Dès les premières minutes j'ai été saisi par la mise en scène glauque et par cet univers rappelant un certain "Brazil", c'est si décalé et en retard sur son temps ces décors, à l'époque dans les films futuristes ils ne connaissaient même pas le téléphone portable et toutes les choses de maintenant donc les décorateurs inventaient de ces machines délirantes qui aujourd'hui nous paraissent tout droit sortie de l'imagination d'un fou, alors que maintenant les films futuristes se rapprochent plus de la réalité même si c'est toujours exagéré, et pourtant "The Double" se la joue old school, avec des décors et des inventions rappelant justement certains films de Terry Gilliam.
Aimant beaucoup les univers de Gilliam je n'ai pu qu'apprécier ici, même si c'est bien plus glauque et bien plus sombre, c'est bien simple on ne voit jamais le jour dans ce film, la lumière vient seulement des lampes qui la plupart du temps sont jaunâtres, ce qui rajoute également une touche surréaliste.
Ayoade... quel nom compliqué... s'en sort extrêmement bien niveau mise en scène, si ce n'est brillamment, c'en est fascinant, la réalisation elle aussi est troublante, intelligente, originale et rapide, tellement rapide que le film passe très vite, film porté par un scénario lui aussi très réussi, c'est une vision spéciale du dédoublement de personnalité.
Simon, un jeune mal fringué et timide ne veut qu'une chose: qu'on le remarque, il bosse depuis 7 ans dans la même boite (si on puis dire ainsi) et pourtant chaque jour le gars de l'accueil lui demande s'il vient en tant que visiteur, à coté de tout ça une jeune femme qui travail dans le même établissement l'attire énormément. Jusque là rien de bien dingue, mais lorsque le double de Simon, James se pointe dans la boite et dans sa vie, tout le monde l'adule, alors qu'il est en tout point physiquement la même personne que Simon, bien que niveau comportement ce soit l'opposé, James va venir troubler encore plus la vie de ce pauvre Simon qui n'était déjà pas gâté, mais la troubler en bien ou en mal ? Là est la question !
Un scénario prenant et bien foutu servi par un casting au top, Jesse Eisenberg prouve une fois de plus son grand talent, que ce soit dans le rôle de Simon ou de James, il est toujours très juste, la superbe Mia Wasikowska n'en est pas moins excellente et le reste du cast est efficace.
En Bref, un film intéressant et captivant bordé par une bande son (j'allais oublier) qui détonne, entre morceaux électronique et musique que je qualifierais presque de psychédélique, le tout livré par une mise en scène remarquable, je tiens à préciser qu'il y a également une touche d'humour, je ne sais pas si c'est fait exprès mais il y a le petit coté décalé, ce n'est pas un humour qui casse la baraque mais ça reste plaisant.
En re-bref, une très agréable surprise.