Avis : Mud - Sur les rives du Mississippi - Page 3

"Mud : sur les rives du Mississipi" est une œuvre modeste et lancinante sur les relations, quelles soient amoureuses ou familiales. Un récit initiatique plein de charme mais non sans défauts.
Il raconte une histoire très touchante mais des longueurs, des lenteurs et des moments de vides se font malheureusement ressentir à plusieurs reprises. Le scénario est tout de même dans l'ensemble très bien écrit, assez original et plus ou moins profond. Les protagonistes de cette aventure sont tous très attachants et nous livrent de magnifiques scènes. Le traitement de ces personnages est très bien travaillé et offre par ce fait : certaines séquences totalement imprévisibles par leurs actes.
La réalisation ainsi que la mise en scène de Jeff Nichols sont elles aussi très belles, bien que pas très innovante. En effet, la réalisation est très banale malgré la bonne photographie ; et les thématiques mises en scène (vengeance, amour, etc...), bien que très belles, ont déjà été reprises dans de nombreux films et n'ajoutent rien en plus à ce qui a déjà été fait. Mis à part de sublimes plans mettant en valeur le Bayou, les rives du Mississipi et quelques magnifiques séquences en ville spoiler: (celle où Mud amène le jeune Ellis à l'hôpital par exemple)
, le réalisateur Jeff Nichols n'a pas fait un travail réellement inventif.
La distribution est quant à elle merveilleuse et l'un des points forts de ce long-métrage. La plupart de ces acteurs nous livrent d'excellentes performances. Matthew McConaughey ("True Detective") est parfait dans son rôle et Sam Shepard ("Cold in July") est très convaincant lui aussi. Il en est de même pour les crédibles Michael Shannon ("Man of Steel"), Sarah Paulson ("American Horror Story") et Reese Witherspoon ("Inherent Vice"). Seul Tye Sheridan ("The Tree of Life") m'a laissé perplexe envers son jeu de comédien. Sa performance varie d'intensité et malheureusement à quelques moments il n'est éloquent.
Quant à la musique de David Wingo, je l'ai trouvé magnifique. Elle accompagne ce long-métrage avec splendeur et légèreté. Elle contribue à créer l'ambiance plaisante et fascinante de "Mud".
Au final, j'ai apprécié ce long-métrage sans pour autant le classer de "plus beau film américain de l'année".

Alors qu'ils se baladent tranquillement, Ellis & Neckbone, tous deux 14 ans vont découvrir Mud, ce dernier se cache de la police et dit attendre l'amour de sa vie. Peu à peu les deux enfants vont l'aider à construire un bateau et à vivre, en même temps qu'ils auront des soucis personnels à régler, mais ils vont aussi douter de Mud. Le récit est simple mais passionnant et très bien retranscrit dans un scénario efficace ou Nichols va brasser plusieurs thèmes tels que l'amour, la confiance, la mort, les responsabilités ou encore l'espoir, le tout avec une belle et fluide mise en scène ainsi qu'une maitrise de plusieurs éléments tels que la musique et son utilisation. Il nous montre une galerie de personnages bien écrite et intéressante, où chacun sera plus complexe qu'il n'y parait et où on n’aura aucun mal à s'attacher à eux. Le cadre de l'histoire est magnifique et sublimé par la caméra de Nichols, il nous emmène au cœur du sud des États-Unis, où il laisse place aux décors sauvages et hostiles du Mississippi. Le rythme n'est pas forcément très rapide mais on n'a pas le temps de s'ennuyer, les interprétations sont très bonnes, que ce soit les jeunes acteurs ou Matthew McConaughey et au final c'est un beau, simple, lyrique et émouvant conte que nous livre Nichols avec "Mud".

Tel "Mud" , ni héros , ni salaud, Jeff Nichols filme l'insularité d'une Amérique inadaptée et oubliée.
L'exposé est poétique, beau, comme ces visages abîmés. Reste les paysages d'une profonde magie. Une magie sur laquelle Nichols aurait pu s'attarder un peu plus...

(...) Malgré quelques fausses routes et des longueurs intempestives, Mud est un exercice de style succulent dans lequel le réalisateur prend un malin plaisir à rendre intensément dense et puissant des clichés vieux comme le monde. Le mythe américain en prend un sacré coup. Et si le prochain film du réalisateur supposé être une sorte de Starman new génération réunissait cette fois Matthew McConaaughey et Michael Shannon…

On retombe en enfance à suivre Ellis et Neck venant en aide à un Matthew McConaughey qui prouve film après film qu'il est un grand acteur ! Très bonne histoire, je ne me suis pas ennuyé du tout. Un des meilleurs films que j'ai vu depuis 2013...

Mud s impose comme une magnifique fable mêlant les genres (drame, romance, aventure) tout en laissant une grande place à la psychologie, le passage de l enfance à l âge adulte. Les personnages sont extrêmement bien travaillés que se soit McConaughey dans son rôle de vagabond étrange faisant office de menteur sincère mais aussi bien chez les deux garçons qui malgré leur jeune âge vive comme des adultes. Un film d apprentissage nous mettant à la place des héros et démontrant que Nichols se révèle comme un talentueux réalisateur. Seul bémol justifiant cette note, le film reste un peu trop prévisible et gentillet.

Pour son troisième long-métrage, Jeff Nichols continue de nous plonger au cœur du sud des États-Unis, sur les rives du Mississippi où deux jeunes garçons découvrent sur une île un mystérieux étranger qui se fait appeler Mud. Celui-ci leur dit attendre l'amour de sa vie sur l'île, se cachant de la police et de chasseurs de primes et leur demande de l'aide pour lui apporter à manger d'abord, pour réparer un bateau perché dans les arbres ensuite. La construction du récit est classique mais Nichols lorgne du côté de Mark Twain et en tire un récit aussi simple qu'efficace où chaque personnage a son rôle à jouer, le tout dans de superbes décors magnifiés par la caméra fluide du réalisateur. Si le récit est construit autour du personnage d'Ellis (incarné par le jeune Tye Sheridan, déjà vu dans "The Tree of Life" et qui confirme son talent vraiment remarquable), les autres personnages (que ce soit l'énigmatique mais fascinant Mud que tout le monde traite de menteur mais qui inspire pourtant facilement la confiance), la femme qu'il aime et même les parents d'Ellis) viennent tous s'y imbriquer parfaitement, chacun ayant son mot à dire et apportant une nouvelle thématique (la confiance, l'amour, l'apprentissage des responsabilités). Et si les acteurs sont tous formidables (Matthew McConaughey qui se révèle décidément de plus en plus surprenant, Reese Witherspoon qui est sublime, Sam Shepard ou encore Michael Shannon), c'est bien le Mississippi qui est la star du film, servant de fil conducteur, apportant aussi bien la mort (avec une scène de fusillade nocturne que l'on est pas près d'oublier) que l'espoir.

Mud, ou comment transformer de la boue en or. Bien avant Gold, Matthew McConaughey a signé l'un de ses plus beaux rôles, certainement le plus touchant, avec Mud. L'histoire est d'une simplicité déconcertante qui la rend d'autant plus crédible, sincère, et humaine : la rencontre de deux jeunes garçons inséparables et d'un homme traqué par la police et par la famille de l'homme qu'il a tué (mais lorsque l'on apprend le contexte du meurtre, on lui pardonne, et l'on appuierait même volontiers sur la gâchette à sa place). Cette rencontre bouleverse les vies de chacun, le plus méfiant apprend à faire confiance (ce qui passe par le spoiler: prêt sans retour de sa mobylette au criminel à la fin
, véritable métaphore de ce garçon qui s'est "construit" tout seul), le plus malheureux commence à prendre du recul sur sa situation familiale (coincé entre un père à qui il faut donner du "Yes, Sir", une mère qui veut mettre les voiles en signant la destruction de la maison familiale, et un amour impossible qui l'humilie... On comprend que le gamin explose), et bien sûr ce chien errant de Mud spoiler: se sort de son impasse grâce à l'aide des deux enfants
. La force du film réside dans sa sobriété qui est contrebalancée par un final époustouflant de tendresse et de sincérité ( spoiler: la scène de l'explosion émotive du petit est un véritable crève-cœur tant il semble jeter tout son mal-être en à peine quelques phrases, la chevauchée infernale de Mud pour sauver le petit alors même qu'il sait qu'il signe sa propre perte à cause de l'avis de recherche qui le poursuit, la fusillade finale qui allie action et frissons dès qu'une balle frôle nos héros...et bien sûr le souffle coupé avant de savoir si Mud s'en est sorti
). L'intelligence du film ira même jusqu'à éviter un lieu commun du drame humaniste : spoiler: faire mourir son héros
pour tirer les larmes du spectateurs, ici au contraire on ressort avec l'indicible espoir que tout peut s'arranger si l'on fait les bonnes rencontres. Les jeunes acteurs sont formidables, Matthew McConaughey très attachant, le film Mud fait passer en toute simplicité les plus beaux messages de l'amitié.

Présenté à Cannes en 2013 le film avait plutôt déçu la critique pour ensuite triompher dans les festivals américains. Problème culturel ou élitisme cinématographique… ? Pour ma part j’ai trouvé le film magnifique et plus touchant que le film précédent de Jeff Nichols le sombre « Shelter ». Comme dans son précédent film, le réalisateur film l’Amérique profonde et, comme genre naissant à Hollywood, celle qui vit autour du fleuve Mississippi et dans le Midwest. L’histoire est un bijou de délicatesse dans le style film d’apprentissage où Ellis, 14 ans, va en faisant la connaissance du mystérieux Mud mythomane sans milice fou amoureux de la belle Juniper, ouvrir les yeux sur l’amour, la fidélité à soi-même, bref grandir. On retrouve dans le rôle de Mud le désormais ressuscité Matthew McCaughey livrant ici une prestation tout aussi puissante que dans « Killer Joe » ou « Paperboy », la douceur en plus. Pour lui donner la réplique le jeune premier révélé dans le splendide « Tree of life » de Mallick, Tye Sheridan qui nous offre un Ellis entier incapable de compromission et perdu entre deux visions de l’amour, celui fou de Mud et celui en ruine de ces parents. Deux heures au bord d’un Mississippi disparu où l’amour et la violence se côtoient au niveau des yeux d’un tout jeune adolescent qui va y faire son apprentissage de l’amour et de l’amitié. Un film encore réussi d’un réalisateur (Jeff Nichols pour le citer encore une fois), qu’il serait dommage de louper. À voir de toute urgence.

Après Shotgun Stories très bon film sur la violence et le déchirement familial ainsi que le passionnant Take Shelter chef d'œuvre sur la folie latente, Jeff Nichols livre pour son troisième film un récit initiatique des plus beau et des plus touchant. Tout d'abord son film est bien plus maitrisé et mieux construit que ces prédécesseur mais celui-ci ne détrônera pas Take Shelter car Mud ne dégagera jamais l'aura fascinant de son ainé. Mais celui-ci n'en reste pas moins profond et humain, le scénario est très bien construit et est beaucoup plus étendue que les précédents films de Nichols. Ici son intrigue traite plus de sujets, avec plus de personnages et Nichols se perd parfois en sacrifiant quelques unes de ses intrigues secondaires et nous montre qu'il n'est pas habitué à traité une histoire aussi élargie mais chacun de ses sujets son néanmoins traité avec justesse et touche au cœur. Le thème prédominant est l'amour déçu traité de trois manières différentes et chacune des ses manières vise juste que se soit le premier chagrin d'amour par l'apprentissage d'Ellis ou le temps et les contraintes qui sépare pour ses parents et encore par le refus de tourner la page sur un amour de jeunesse et c'est là que Mud rentre en jeu. Il va s'imposé comme un mentor spirituel pour Ellis et son ami et leurs relations, entre fascination et répulsions, m'a beaucoup fait pensé a un Monde parfait de Clint Eastwood. D'ailleurs on sent l'influence de Nichols pour Eastwood, Mark Twain et pour le Stand by me de Rob Reiner. Le film dispose de personnages attachants, ni tout blanc ni tout noir évitant les clichés, il y a de l'humour et des moments poignants spoiler: ( la perte des illusions amoureuses d'Ellie)
. Les acteurs sont sensationnels Tye Sheridan en tête qui est captivant et qui s'impose comme un jeune acteur à suivre de très près. Matthew McConaughey nous prouve encore un fois qu'il à l'étoffe d'un grand ( après son excellente interprétation dans Killer Joe) car il est parfait de maitrise et à un charisme indéniable, Sam Shepard est très bon, Michael Shannon ( acteur fétiche de Nichols) est ici à contre emploi dans un rôle drôle et il s'en sort à merveille. J'aurais néanmoins aimé voir un peu plus Reese Whiterspoon qui n'a jamais été aussi talentueuse. Pour sa réalisation Jeff Nichols s'impose encore un fois comme l'émule de Terrence Malick tellement sa façon de filmé la nature ressemble à son ainé. Sa mise en scène est majestueuse à l'image du Mississippi qu'il filme avec maestria et une maitrise nouvelle mais qui n'attendra jamais les fulgurances de Take Shelter même si la fusillade de fin créer une montée d'adrénaline et une tension qui force le respect. Pour conclure Mud est la parfaite synthèse du travail de Jeff Nichols à la fois passionnant et passionné, n'ayant que très peu de fausses notes et même si son histoire est des plus classiques, elle est universelle et peu touché tout le monde mais surtout elle touche la ou il faut; au cœur. Mud est donc tout simplement ce qui ce fait de mieux dans le cinéma indépendant américain ni plus ni moins.

Jeff Nichols livre là un film d'une puissance et d'une profondeur émotionnelles stupéfiantes. Un récit initiatique grandiose avec des thèmes forts comme l'amour, l'enfance, l'amitié porté par une mise en scène simple mais recherchée. Les acteurs jouent très bien, le casting est impeccable avec quelques faces à faces parfaitement dirigés comme celui entre Matthew MacConaughey et Sam Shepard. Mais ce qui a surtout retenu mon attention, c'est l'ambiance typiquement sudiste, ces cadrages superbes, ces quelques plans à la photographie d'une richesse incroyable, cette peinture magnifique de la campagne américaine. Un chef d'œuvre.

Construit autour de la rivière Mississippi et raconté du point de vue d'un protagoniste de quatorze ans, Mud, puise dans une image romantique d'un mâle alpha rustique: l'homme dans la forêt avec le pistolet, le vagabond qui dort dans un endroit différent chaque soir.

Ellis (Tye Sheridan) et pal Neckbone (Jacob Lofland) rencontrent le bandit sur une île, vivant dans un petit bateau coincé entre les arbres et son nom est le mot éponyme du film . Matthew McConaughey, un bon choix pour jouer ce role dont les manières simplistes cachent les complexités internes démêlées par des changements de circonstance, une performance plaquée avec le type de masculinité graveleux facilement confondu avec indifférence ou nonchalance. D'autres forces, plus ombragées sont à l'affût de Mud, et Ellis agit comme un pigeon voyageur à transmettre des messages entre les amoureux compromis.

Mud est un film sur ​​la fragilité des hommes, le désir d'être aimé - par une femme, par d'autres hommes - et avec quelle facilité l'amour peut être déplacé, enlevé, triché ou perdu.

les émotions qui jaillissent de Ellis ,comme une soupape explose sur un autocuiseur, nous disent combien la rupture de l'idéalisme peut faire mal, combien le film parle d'un échec du mythe pour correspondre à l'homme, et comment une telle déception, vu à travers une paire de jeunes et impressionnables yeux, peut blesser si profondément et il est lui-même confronté, irrité par sa propre naïveté et perturbé par un aperçu de la vie adulte renvoyé sur imperfections de ses propres idées commence à lui faire du mal, les défauts de son père de substitution ,son expérimentation au premier amour.3.5/5

Un thriller dramatique puissant et envoûtant, marqué par un casting d’exception dominé par un McConaughey des très grands soirs. Jeff Nichols signe un film aussi superbe qu’étourdissant sur fond de récit initiatique de l’enfance, d’amitié et d’amour. Quand Stand By Me rencontre à la fois Tom Sawyer, Le Sauvage ou Terrence Malik, ça donne Mud et ses personnages aussi attachants que son cadre d'action est hypnotisant...

Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C’est Mud : Matthew MConaughey, qui, comme d'habitude, est incroyable dans un rôle inattendu. Le visage ravagé, le cœur en vrac et une certaine ambivalence qui nous interroge. Les deux gamins sont vraiment surprenants. Ils décident de filer un coup de main à Mud pour quitter l'île. Il veut rejoindre son amour d'enfance et sauver sa peau d'une bande de mafieux à sa poursuite. Le petit Elis s'engage pour une cause qui lui tient à cœur : l'amour qui semble avoir disparu chez ses parents, il est attachant. Son pote Neckbone est plus distant, il se méfie. Ils vont faire les messagers car l'amour de Mud est planquée dans un motel. Reese Witherspoon, cette comédienne change et prend de l'intérêt avec la maturité. Elle ne semble pas très emballée pour fuir avec Mud et pourtant l'amour est là.
Sam Shepard est Tom Blanship, un tireur d'élite mais aussi le seul ami de Mud, il est plutôt frileux pour le dépanner. Le rôle lui va bien.

Jeff Nichols nous présente un film superbe. On navigue avec émerveillement sur le Mississipi. Il est réalisé avec grâce et finesse. Il aborde plusieurs sujets avec talent : l'adolescence, l'amour et le mensonge. Un film à voir.

D'abord, le scénario sur lequel s'appuie le film est très redondant: Mud a faim, les enfants lui ramènent de la nourriture, Mud a besoin d'un moteur, les enfants en volent un, Mud a besoin d'un messager, les enfants lui livrent ses lettres... et cela pendant presque deux heures, ce qui entraine inévitablement une lassitude.
Ensuite, Jeff Nichols s'est beaucoup trop éparpillé en cherchant à développer tous les (nombreux) personnages et leurs relations entre eux, ce qui induit une superficialité flagrante, forcément rédhibitoire, de ces derniers.
Ajouter à cela des dialogues qualitativement plutôt pauvres, une psychologie et un symbolisme bas de gamme (parallèle Mud/Ellis, serpent, chemise...), des incohérences, et surtout une morale plus que douteuse, et on obtient un film médiocre, où seule l'ambiance mélancolique de l'Arkansas fait son petit effet, et encore.