Les mauvais films peuvent parfois partir des meilleures intentions.
Quand Dan Bush, un des réalisateurs de "The Signal", a eu l'idée d'associer le film de braquage au film d'épouvante, il a dû se dire qu'il tenait là un mix des genres assez inédit. On ne peut lui ôter ça d'ailleurs, de mémoire, on n'avait jamais vu un film de banque hantée. Le problème, c'est que "The Vault" nous donne surtout envie de ne jamais en revoir...
Des braqueurs prennent en otage les employés d'une banque mais, manque de chance, l'établissement n'a que très peu de liquidités disponibles. Alors qu'ils s'apprêtent à prendre la fuite, un directeur adjoint leur révèle la présence d'un ancien coffre contenant six millions de dollars dans les sous-sols du bâtiment. Cependant, il oublie de mentionner que le coin est gardé par des spectres ayant une dent particulière tenace contre les voleurs...
Forcément, on ne peut que saluer l'originalité d'une telle proposition suffisamment intriguante pour nous donner envie de découvrir "The Vault" à elle toute seule. Mais la chose à ne surtout pas faire était de se reposer uniquement sur ce choc des genres engendré sans réussir à tirer profit de son énorme potentiel...
Hélas, la première partie du film de Dan Bush va se contenter d'empiler les situations les plus éculées des braquages de banque vu au cinéma en nous présentant en plus une galerie de personnages tellement stéréotypés qu'il est quasiment impossible de ressentir la moindre empathie pour eux. Évidemment, on sent que le long-métrage veut garder le mystère le plus longtemps possible avant de révéler sa véritable teneur mais l'écriture emprunte des voies bien trop grossières pour nous faire patienter (un braqueur plus sensible que les autres, des otages qui tentent de manipuler psychologiquement et sans aucune subtilité les malfaiteurs...). Bref, comme il ne se passe rien de bien passionnant et que les personnages sont dessinés à la truelle, l'ennui pointe déjà assez vite le bout de son nez. Il faut dire que l'aspect formel de DTV, le manque d'intensité et une interprétation sans relief n'aident pas non plus à faire exploser notre jauge enthousiasme.
Heureusement, l'intrigue surnaturelle déboule à peu près à la moitié du film et redonne un véritable regain d'intérêt momentané à "The Vault", nous faisant dire qu'on ne s'y était pas trompé, ce mélange des genres a tout ce qu'il faut pour faire des étincelles ! Les manifestations des fantômes (et leur background qui nous sera raconté) seront à ce titre particulièrement réussies et ajouteront une réelle tension jusqu'alors absente au contexte.
Seulement, après quelques attaques, Dan Bush va inexplicablement préférer retourner se focaliser sur ses plates affaires de braquage avec des séquences interminables de dialogues banals entre les personnages (dont on se fiche bien sûr toujours). Au final, ces fantômes ne seront en fait qu'un obstacle de plus, certes hors-normes, avec les policiers, sur le chemin de la fuite des malfaiteurs. Dès lors qu'on l'a compris, l'ennui nous regagne à nouveau ainsi qu'un immense sentiment de déception... et de gêne. Parce que, oui, non content de nous avoir déçu, le film prend dans son dernier quart d'heure le chemin dangereux d'un twist aussi prévisible que neuneu. On a beau prier pour que cette bêtise sans nom ne se concrétise pas à l'écran, pas de bol, Dan Bush saute la tête la première dedans et nous laisse nous prendre une belle vague de consternation en pleine tête juste avant de nous quitter.
La banque aux fantômes... C'était une belle idée. Et ça ne restera qu'une belle idée.