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Plume231
3 857 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 24 juin 2013
Près de 900 minutes pour raconter près de 120 ans de cinéma, c'est un tour de force, un tour de force qui force l'admiration, et on doit ce dernier au critique irlandais Mark Cousins. Reste qu'étant réalisé par un critique, évidemment l'ensemble ne peut pas être objectif et tout aussi évidemment le spectateur, surtout s'il baigne dans les eaux de la cinéphilie depuis pas mal de temps, ne peut qu'être que très subjectif aussi... Consacré une demi-heure à l'ennuyeux réalisateur iranien Abbas Kiarostami, comparé le tout aussi ennuyeux Hou Hsiao Hsien au géant Yasujiro Ozu, dire que le très barbant (oui, il faut que je sorte mon dictionnaire de synonymes parce que je commence moi aussi à devenir ennuyeux avec mes "ennuyeux" !!!) "Performance" est un des plus grands films des années 70, pareil pour le très chiant "La Lumière" pour le cinéma africain, aborder le "Roméo + Juliette" de Baz Luhrmann (certainement pour lui faire plaisir parce qu'il a accepté de participer à ce documentaire !!!) comme un film révolutionnaire, non je ne peux pas être d'accord... En plus Walt Disney est à peine évoqué (et je ne parle même pas de Tex Avery et Hayao Miyazaki, inconnus au bataillon ???), même chose pour un pan du cinéma français à l'instar de grands comme Clouzot, Jacques Becker ou encore Jacques Demy ; on pourrait en dire autant de Mikio Naruse et Masaki Kobayashi. Par contre dans le positif, il y a des thématiques abordés de manière intelligente avec des parallèles pertinents, des interviews pour la plupart passionnante (le fond tragique chez Laurel & Hardy, pas con !!!) ; et j'ai pu découvrir l'existence de films que je ne connaissais pas jusque-là à l'instar d'"Une Page folle" du réalisateur japonais Teinosuke Kinugasa ou de "Beau travail" de la française Claire Denis, œuvres intéressantes par leur audace. Si la subjectivité du spectateur en prend forcément un coup, ce documentaire dégage suffisamment d'intérêt pour que tout cinéphile, ou apprenti cinéphile, se doit de le visionner.
Bon j'avoue qu'il faut aimer le genre et que pour beaucoup, le documentaire est synonyme d'ennui. Seulement, j'estime que si on se prétends un tant soit peu "cinéphile", ce Story of Film se doit d'être vu ABSOLUMENT! Je dirais même que Mark Cousins nous offre une oeuvre d'utilité publique.
Un documentaire de quinze heures pour retracer l'histoire du septième art de 1895 à nos jours ? C'est le pari fou de l'irlandais Mark Cousins, le critique de cinéma. Pour cela, le réalisateur choisit de diviser son travail en quinze chapitres distincts pour voyager en Europe et aux États-Unis évidemment, mais aussi en Asie, en Afrique, et en Amérique du Sud afin d'être le plus détaillé possible.
Nous sommes prévenus dés l'introduction, Cousins ne parlera que des innovations techniques de cet art en parlant des divers films qui ont permis de le faire progresser. L'aspect économique n'est donc (presque) pas pris en compte et le point de vue historique est légèrement mentionné, mais peut-être pas assez pour expliquer telle ou telle place des films dans un contexte bien délimité. Bien au contraire, le cinéaste se plaît à analyser les films qu'il présente, mais cela de façon trop excessive.
On sent l'amour qu'il a du cinéma (surtout le plus « ancien ») en utilisant moult superlatifs positifs à son égard. Et cette sensation se ressent d'autant plus lorsque la période post-moderne (années 1990-2000) apparaît, à laquelle il ne consacre que peu de temps. En effet, il répète que ce cinéma copie les réalisateurs et les idées d'antan en ne faisant que de nombreuses références (finalement, nous pouvons dire que tous les cinémas font ça, à n'importe quelle époque) à leurs modèles (pensons à Tarantino notamment).
Pour rendre son travail le plus fluide possible, le critique passe de l'extrait de film à ses propres images. L'idée en soi est bonne car son histoire (et non l'Histoire, rappelons-le) du cinéma aurait été à force trop barbante pour intéresser quiconque. Nonobstant, les différentes liaisons et les cuts qu'il opère sont parfois trop francs et directs, ce qui déboussole quelque peu le spectateur.
Malgré l'abondance de films et de connaissances que le réalisateur nous offre, quelques oublies du cinéma (période sous l'occupation, Tim Burton, Paul Thomas Anderson) sont à relever. Soyons réalistes, même si The Story of Film : An Odyssey comptabilise plus de neuf cents minutes, il est impossible d'avoir un résultat tout à fait exhaustif car le cinéma, comme tout art, a des ressources inépuisables.
Bravo pour la persévérance que Cousins a du avoir pour réaliser cette oeuvre monumentale, généreuse et très plaisante à découvrir. Le projet était à la base ambitieux mais l'irlandais a su braver les obstacles pour construire un travail dense et subjectif. Mais vous me direz, tout ce qui concerne le cinéma et l'art en général n'est-il pas par essence subjectif ?
J'ai vu quelques épisodes de ce documentaire diffusés sur ciné+, globalement je l'ai trouvé assez ennuyeux malgré l'incontestable travail de fond. Le ton de l'ensemble est très plat et didactique (en VF du moins), l'auteur est capable de s'appesantir sur des détail techniques et l'instant d'après de passer à des considérations purement géo-politiques, sans forcément y mettre de liens. On remarque aussi que les cinéastes contestataires ont souvent ses faveurs, avec les habituelles critiques de la société de consommation et du libéralisme. Une vision un peu trop politisée du cinéma à mon goût.