Après le bluffant, l’époustouflant, le somptueux, le majestueux, bref, le chef d’œuvre qu’était et qui est encore aujourd’hui Baraka (1992), Ron Fricke récidive avec un second long-métrage, toujours réalisé aux quatre coins du globe, où il a parcouru une vingtaine de pays (dont la France, le Japon, l’Éthiopie, l’Égypte, la Palestine, la Turquie, etc) sur les cinq continents pour nous restituer un impressionnant voyage sensoriel et spirituel, sublimé par des images de toutes beautés (que l’on a rarement l’occasion de voir au cinéma), et ce, grâce à l’utilisation de la pellicule 70mm.
Samsara (2012) est une fenêtre sur le monde, sur les rites religieux et spirituels, tout comme son précédent film, ici, aucune parole, aucun acteur, aucune voix-off, seules les images et une magnifiques B.O en fond sonore viennent vous bercer durant un peu plus de 90 minutes, un voyage transcendantale qui vous marque au fer rouge à la fin de la projection, telle une persistance rétinienne, les images de Ron Fricke nous captivent et vous tiennent en haleine face à des images visuellement incroyables, mais terriblement déprimantes (le film s’intéresse de près à la société de consommation à outrance). Des images contemplatives qui nous offrent un panorama à la fois éblouissant et inquiétant de notre planète et la façon que l’on a de l’appauvrir. Un constat alarmant qui n’est hélas pas nouveau, vingt ans après son premier exploit qu’était Baraka, Ron Fricke continu de nous sidérer, de nous émouvoir et de nous émerveiller, avec son expérience sensorielle et hypnotique (à ne surtout pas rater et à faire découvrir au plus grand nombre).