Christophe Turpin a eu l'idée de son film il y a cinq ans, alors qu'il attendait un ami dans un bar. Il s'est mis à observer les jeunes autour de lui, dont certains se préparaient à aller faire la fête. Cette image l'a renvoyé à une certaine insouciance de la jeunesse, qu'il a compris ne plus pouvoir avoir à son âge. Le cinéaste s'est ainsi basé sur ce sentiment nostalgique et mélancolique pour tisser son histoire, et il est même revenu dans ce fameux bar pour tourner quelques scènes de Sea, No Sex and Sun.
Sea, No Sex and Sun est le premier long-métrage de Christophe Turpin. Pourtant, ce scénariste de 40 ans n'est pas étranger au milieu du cinéma. C'est lui qui a signé les scenario de JCVD, Jean-Philippe, ou du premier film de Frédéric Beigbeder, L'Amour dure trois ans.
Le réalisateur avoue quelques traits autobiographiques dans ses protagonistes, notamment Guillaume, le trentenaire (Fred Testot), et le jeune Alex (Arthur Mazet). Il définit d'ailleurs ses personnages en fonction des grandes étapes de la vie d'un homme. Que ce soit l'obsession du corps et des filles quand on est jeune, le poids de la nostalgie pour le jeune père, ou l'envie de retrouver sa jeunesse passée avec le cinquantenaire (Antoine Duléry).
Bien que les trois acteurs principaux du film interprètent trois personnages bien distincts, Christophe Turpin avoue avoir conçu ces trois personnes comme pouvant n'en faire qu'une. Il a ainsi disséminé, dans son long-métrage, quelques indices qui peuvent amener le spectateur à penser que chaque protagoniste vivra, ou a vécu, les mêmes choses que les autres.
Le personnage de Raphaëlle, joué par Armelle Deutsch, fut à l'origine proposé à la pétillante et comique Julie Ferrier (L'Arnacoeur). Mais celle-ci, à la lecture du scénario, préféra le personnage de Justine, lui permettant davantage de sortir du ton comique, pour se diriger vers le registre dramatique qu'elle connait moins.
Daphné Chollet, ex-présentatrice météo pour Canal+, et interprète de Camille dans le film, a dû contenir un peu son côté "garçon manqué" pour les besoins du tournage. Le réalisateur voulait notamment qu'elle enlève ses dreadlocks.
Le tournage s'est déroulé en partie à Carnac, dans le sud de la Bretagne, la même région où Christophe Turpin a passé son enfance, et ses meilleurs étés...
Pour éviter les mauvaises surprises lors de sa première réalisation, Christophe Turpin a "storyboardé" une bonne partie du scénario lui-même, avant le tournage, plan par plan et en couleurs. Ainsi, lorsqu'il a fallu crier le premier "Action !", 25% de l'ensemble était déjà esquissé !
Christophe Turpin et son directeur de la photographie Philippe Piffeteau ont rapidement décidé de tourner Sea, No Sex and Sun en Cinemascope (format au ratio 2.35:1), notamment en raison de l'importance des extérieurs dans le film. Le cinéaste confie aussi que le Cinemascope faisait parti de ses petits "caprices de cinéma", et qu'il n'envisageait pas de filmer la Bretagne de son enfance autrement.
Le compositeur Jean-Philippe Verdin s'est inspiré du morceau "Coup de tête", écrit par Pierre Bachelet pour le film éponyme.
Sea, No Sex and Sun va piocher ses références dans Les Maris, les femmes, les amants de Pascal Thomas (1988) et Sideways d'Alexander Payne (2004).
Même s'il est content d'avoir le morceau "Wouldn't it be nice" des Beach Boys dans son film, le metteur en scène aurait aimé "Happy together" des Turtles comme musique récurrente. Pour une question de droits trop chers pour le projet, il dut se rabattre sur son second choix.