Comme vous le savez déjà, je suis grand friant des OFNI totalement barrés et gores dont regorge le cinéma japonais ("Versus", "Meatball Machine", "Alien VS Ninja", "Tokyo Gore Police", "Vampire Girl VS Frankenstein Girl", "Yakuza Weapon", "Mutant Girls Squad", "Gothic & Lolita Psycho", "Karate-Robo Zaborgar"…) ; lorsque Mister Yudai Yamaguchi (le scénariste de "Versus" et "Alive" et réalisateur de "Meatball Machine" et "Battlefield Baseball") annonça son nouveau projet, je ne pouvais que me réjouir de découvrir ce fameux "Dead Ball". Alors, de quoi ça parle "Dead Ball" ? Tout d’abord, on pourrait le considérer comme une suite à "Battlefield Baseball" puisque nous suivons les nouvelles aventures du même personnage principal : Jûbei Yakyû. On apprend alors que ce joueur de baseball extrêmement talentueux a malencontreusement tué son père lors d’un entraînement à cause d’un lancer surpuissant. Aujourd’hui, il se retrouve en prison et la directrice tyrannique du pénitencier lui demande de former une équipe de baseball pour un tournoi entre établissements. Mais très vite, Jûbei va se rendre compte que cette « compétition » n’a rien à voir avec le baseball ni même le sport...Bin ouais, "Dead Ball" reprend finalement pas mal le concept de "Battlefield Baseball"…ainsi que les défauts : si le mélange « manga bourrin à la Dragon Ball humour décapant à la Looney Toons situation extrême/trash à la "Battle Royale" » est totalement alléchant dans le plus pur des trips WTF (j’y reviendrais juste après), on ne peut pas échapper à la médiocrité de la réalisation. En toute sincérité, la lumière est mal gérée, certains cadrages sont risibles au possibles, l’image possède par moment un grain qui nous donne l’impression de mater une VHS et les effets visuels numériques sont souvent moches (au mieux juste « regardables ») comme tout ces litres d’hémoglobine giclant sur tout l’écran (certes, le budget du film est ridiculement bas, mais justement il valait mieux utiliser des bouts de ficelles que des SFX dégeux !) Bref c’est super mal chiadé et le film se sort du naufrage grâce à son incroyable folie : véritable manga live, "Dead Ball" n’hésite pas à parodier l’univers si fleuri des shônen qu’il s’agisse des mangas sportifs (effets surhumains à la « Captain Tsbusa/Olive & Tom » ou à la « Prince of Tennis »), des mangas de prisons (des fouilles anales
où les matons vont jusqu’au coude
, la cantine qui sert une bouillie infâme
dans laquelle le cuisinier crache régulièrement
), des mangas de voyous (le héros qui sort sa main du cadre et qui y trouve toujours une cigarette allumée). Rajoutons à cela de la parodie de films (Matrix, Avatar, les westerns de Sergio Leone) et des idées totalement WTF (
une équipe de nanas super sexys, un big boss mecha de ouf et même des nazis !!
) Nous nous retrouvons donc devant un spectacle excessif et stupide à souhait, mais on est bien forcé de constater que l’énergie et la générosité employées par Yamaguchi parviennent à divertir le spectateur. Certes, ça ne vole pas haut, mais on passe un agréable moment de pur divertissement, d’autant plus que Tak Sakaguchi s’en donne à cœur joie dans la démesure et le cabotinage ! Bref "Dead Ball" est loin d’être le film du siècle, mais il n’est pas pour autant un affreux navet. Bien plus attachant que "Battlefield Baseball", il constitue un met de choix pour une entrée d’une bonne petite soirée dvd.