"Non-stop" traite d’un sujet déjà exploité à maintes reprises, mais a été remis au goût du jour en se servant de l’actualité, ce que la bande-annonce prend soin à éviter d’évoquer pour notre plus grande surprise. Il n’empêche que l’équipe formée par les scénaristes et le réalisateur réussissent à captiver efficacement l’attention du spectateur, et il n’y a rien à redire jusqu’à l’irruption d’un élément supplémentaire affichant d’inquiétants chiffres rouges. Grâce (ou à cause) de la mouture donnée, nous ignorons qui est l’auteur des menaces, et allons même jusqu’à douter du marshal dont la psychologie réalisée brosse le portrait d’un homme tellement perturbé qu’il en est devenu notoirement alcoolique et instable. Devant cet état de faits, toutes les suppositions sont envisageables, d’autant plus qu’elles sont balancées sur un rythme enlevé qui ne connait que peu de baisses de régime. Liam Neeson rend encore une fois une bonne copie, mais je trouve regrettable qu’il s’éloigne de plus en plus de ses meilleurs rôles, des rôles où il fallait exprimer des sentiments. En effet, son regard expressif est son principal atout, un atout qui l’a rendu inoubliable à travers les traits d’Oskar Schindler, et dans une moindre mesure dans "Faute de preuves", et c’est ainsi que j’apprécie Liam Neeson. Julianne Moore, qui vient compléter une affiche de haut vol, est ni plus ni moins dans le même registre que "Assassins" : prise malgré elle dans la tourmente, cette fois en voyageur lambda. Cependant, le principal intérêt du film, vous l’aurez compris, est dans l’intrigue puisqu’elle aménage un bon suspense grâce à quelques rebondissements, pour certains bien mis en place. Jusqu’à l’apparition de la bombe, amenant une faute grave de timing. On a pour habitude de passer par-dessus les minutes qui s’égrènent afin d’éviter quelques longueurs inutiles, et c’est d’ailleurs le cas dans un premier temps, puisque le début du décompte nous emmène… en plein générique de fin. C’est ensuite que ça se gâte… le temps est rallongé au possible à partir du moment où on a un décompte à 4’17’’. Il faudra attendre bien plus longtemps pour savoir si ça va faire boum (ou pas).
Et alors qu’on ne voit pas le moment fatidique arriver, on en remet une couche avec un décompte à 1’30’’ près de 3 minutes après l’explosion initialement attendue.
N’y ayant pas cru moi-même, j’ai vérifié et revérifié
, et constaté une rallonge de quasiment 6 minutes. Une éternité.
A moins que la minuterie ait connu des pauses sans que personne ne s’en aperçoive… Oui j’ai été fortement séduit dans un premier temps, mais en plus de ce problème de timing, il y a quelques petites incohérences qui m’ont interloqué.
Pourquoi aider le marshal ? Pourquoi lancer un virus sur le téléphone d’où partent les sms… ? L’avion de ligne qui parvient à plonger sans qu’il soit abattu…
Après, "Non-stop" reste un bon spectacle honnête et distrayant, ce qui me parait être le principal, et mérite bien une note de 4/5 pour son réel pouvoir immersif. Quant au scénario, les erreurs que je viens d’énumérer me poussent à ne lui attribuer qu’une note de 2/5. Alors c’est en faisant la moyenne des deux que je lui attribue une note de 3/5, ce qui est déjà pas mal en soi, car je considère que ce film méritait bien mieux. Autrement dit, je suis un peu déçu.