Pour son sixième long-métrage et sa seconde collaboration avec Liam Neeson, Jaume Collet-Serra le réalisateur espagnol nous embarque dans un avion en compagnie de son équipage : Ottman le compositeur, Labiano le directeur de la photo, Joel Silver le producteur.
Assurant la main-mise sur son projet, Jaume nous plonge dans l'enfer de Bill (Liam), un agent de la police de l'air, chargé de la sécurité des passagers d'un avion, devant cent cinquante millions de dollars à un terroriste s'il ne veut pas qu'une personne ne soit tuée toutes les vingt minutes.
Dès les premières minutes, le scénario est lancé à pleine vitesse ! Le suspense, de même, puisque le montage, à vif, affine ce huis-clos aérien en un thriller hitchcockien. Film de suspense pour être plus précis, car on ne change ni d'unité de lieu (l'espace dans les allées de l'avion est réduit), ni d'unité de temps (qui elle-même est respectée puisqu'on a affaire à un film d'une heure trente). Le metteur en scène carbure ainsi au kérosène, tous réacteurs dehors, grâce à des idées de réalisation et d'écriture filmique. Jaume le roublard impose sa vision réaliste (la prise en otage de Liam Neeson dans l'appareil déconnecté du sol est haletante) tout en maintenant un suspense de haut vol (!) au cordeau.
Malgré toutes ces qualités, le final estompe le ressenti premier dans lequel le réalisateur de "Esther" avait commencé. Situations abracadabrantesques, action décousu, gunfight et corps à corps à la James Bond (comprenez à la sauce hollywoodienne de l'extravagant Pierce Brosnan pour son ultime combat aérien dans "Meurs un autre jour") ne font que descendre "Non-stop" au divertissement pur et dur du dimanche soir.
Dommage, car on avait du poids côté casting, à commencer par l'imposant Liam Neeson le vétéran ("La liste de Schindler", "Michael Collins", "Gangs of New York"...) dans un rôle d'agent de l'air très bien écrit par les scénaristes. Bill Neeson castagne, et pour une fois, on y prend goût. Bonne idée, Monsieur Besson, d'avoir activé le gène action-man en 2008 ("Taken") pour le grand gabarit d'1m90, convaincant, mais pas au top de sa forme. A côté du hublot, on retrouve l'actrice oscarisé de "Still Alice" (Julianne Moore, une autre figure des 90's ("Jurassik park 2", "Hannibal"), parfaite). Et je tiens à donner la mention très bien à Michelle Dockery, révélée à l'international par la série "Dowton abbey".
Pour résumer, "Non-stop", délectation pour tout fan de film d'action bien maîtrisé, reste un thriller d'action racé banal et bancal.
Spectateurs, attention à l'atterrissage !
A noter : c'est grâce à Joel Silver le producteur emblématique des 80's-90's ("48 heures", "Predator", "Matrix", les deux premiers volets de "Die Hard", ...) que Jaume Collet-Serra a vu sa carrière décoller !