Lorsque l'on regarde Non Stop, dernière réalisation de l'espagnol Jaume Collet-Serra, on ne peut s'empêcher de faire un constat : la place de plus en plus grandissante des nouvelles technologies (et surtout des smartphones) au sein d'un film, caractérisée par la présence de plus en plus imposante de ces P*TAINS d'écrans SMS, vous savez cet ignoble truc qui s'incruste dans l'écran pour vous faire savoir ce que dit l'un des personnages par le biais de son téléphone, ce genre de panne d'inspiration (à ce stade-là, on peut même parler de flemmardise) de la part du metteur en scène s'est par exemple retrouvé dans le dégueulasse Kick Ass 2 ou encore dans... Plus Belle la Vie (j'ai honte de savoir ça). Quoi qu'il en soit, et il est très important de le signaler, Non Stop ne fait PAS l'erreur de se servir de cette ignominie sans en justifier sa présence, elle prend place de bien belle manière puisque les premiers SMS envoyés entre le personnage de Liam Neeson et le « terroriste » sont et restent sur l'écran de portable, ce n'est que lors de l'apparition du « Ai-je toute votre attention maintenant ? » que les messages s'incrustent sur le plan, manière de poser également la question au spectateur, donnant une dimension plus « grande » au film. Mais très vite, ces messages se retrouvent être bien plus, en jouant avec la perspective, la profondeur des plans, Collet-Serra fait de ceux-ci de véritables personnages du film et les rendent ainsi (et en plus) discret. Mais cette excellente idée qui accompagne tout le film est sûrement la seule sauvant le long-métrage du naufrage (où plutôt du crash), on retiendra également le choix risqué de faire un film en temps réel alors qu'il aurait été beaucoup plus simple (mais surtout très c*n) d'étaler le film sur plusieurs heures et de les résumer en actions très fortes sur 1h40, ainsi la tension est quasi-présente et le film se permet même quelques lenteurs pour mieux surprendre le spectateur par la suite (merci les turbulences de l'avion).
Mais le scénario ne tient carrément pas la route et enchaîne tout les clichés possibles jusqu'à l'overdose final, lors des dernières trente minutes, où l'on ne se retient plus de rire face à des situations pitoyables tels que le fameux aveu du terroriste du « pourquoi j'ai fait ça ? » (alors que rester dans le vague aurait laissé au spectateur le choix) ou le combat au corps à corps qui commence par une punchline de très bon goût : « amène-toi, connard », tellement poétique...
On ne s'attendait pas à ce que le film soit fin et subtil mais au moins qu'il évite ce genre de bouffonnerie que l'on retrouve surtout dans les films de Stallone et Schwarzenegger et qu'il approfondisse un peu plus les personnages secondaires qui ne servent qu'à mourir ou à être suspect, on passe donc en revue un médecin arabe (amusant la manière dont le film joue sur les clichés du terroriste arabe), un flic, un programmeur de smartphones, une blonde un peu débile qui s'envoie en l'air dans un avion (c'est pas interdit par la loi ça?), une gamine de 8 ans, quelques hôtesses et autres passagers plus ou moins importants.
La seule qui a le droit à un meilleur traitement est le protagoniste incarné par Julianne Moore qui nous laisse l'impression d'être venu pour se faire un peu de sous-sous et rien d'autre. Heureusement que Liam Neeson est là, Mr charisme même quand il baille, son personnage est un peu le même que pour la totalité de ses derniers films orientés action (lancé par le moyen Taken), c'est-à-dire un mec habile avec ses poings et un flingue à la tendance légèrement alcoolique (on est Irlandais ou on l'est pas) et dépressive. C'est très redondant à la longue, on aimerait voir le gars revenir à autre chose mais ce n'est pas pour autant mauvais.
Rien de neuf, donc, Non Stop se contente de peu, c'est assez efficace mais le huit clos aérien aurait pu être encore plus anxiogène si la mise en scène avait suivi le concept jusqu'au bout en évitant de tricher avec des plans sur l’extérieur de l'avion ou avec d'innombrables travellings faisant de l'avion un espace beaucoup plus grand qu'il en a l'air, cela reste tout de même captivant et la tension est belle est bien présente grâce à une utilisation ingénieuse des conversations SMS.