Tuerie immédiate pour moi, tout ce que j'affectionne dans le cinéma de LVT voire le cinéma® tout court. Audacieux, intelligent, à la fois littéraire et graphique, infiniment quoique sourdement drôle, terrible par moment, l'existence vue à travers le prisme d'un misanthrope sublime. Une sorte de dialogue philosophique illustré, toujours divertissant, portant sur le désir, l'amour et surtout le rapport à l'autre. C'est techniquement léché (lol), la technique évoluant au gré des chapitres et des récits qu'ils livrent, c'est bourré (relol) de trouvailles visuelles, comme les divers commentaires faits dans le présent qui viennent se surimprimer aux images du flashback et livrer des impressions le plus souvent pince-sans-rire. Sans rire, et pourtant on rit à pierre fendre durant les trois premiers chapitres, qui tiennent du meilleur du comique de situation, pour peu qu'on soit sensible à l'humour un rien dépressif et tordu des scandinaves, bien sûr, entre la fort pertinente analogie de la nymphomanie d'avec la pêche à la ligne, dont la métaphore est filée durant tout le premier chapitre (dans lequel Joe et sa copine font la course dans un train à celle qui se fera baiser par le plus grand nombre d'hommes), ou lors du chapitre trois, où une Uma Thurman déchaînée renoue en épouse bafouée avec le meilleur du pire du théâtre de boulevard. Le chapitre quatre viendra cependant subitement durcir (lol3) le ton, où l'éros se prendra méchamment le thanatos en pleine gueule. Le dernier chapitre tisse brillamment les motifs sexuels et musicaux, via des split-screen orgasmiques et harmoniques. Docte (saviez-vous que le nombre de prépuces coupés depuis le début de l'humanité équivaudrait à la distance d'un aller-retour sur Mars ?), classe, crasse et cul (même si on est quand même pas devant un boulard ; c'est bizarre d'ailleurs, je n'arriverais pas à dire au final s'il y a tant de scènes de sexe que ça, ou bien si elle sont vraiment osées, pourtant on voit des bites sucées, des fesses prises, des vagins introduits ou léchés et des gamines de six ans se frotter la chatte sur du carrelage mais bon), LVT livre avec Nymphomaniac un bel hymne aux forces vitales et irrépressibles qui animent l'Humanité. Que dire d'autre ? sinon que le teaser du deux lors du générique, esquissant plongée dans le sado-masochisme et gang-bang interracial, me laisse frétillant d'impatience, bien plus que la troisième partie de nt ! Et si vous aimez de base LVT, ou alors juste les films originaux, sans doute un rien pompeux mais sacrément captivants, foncez.