Le pitch : Seligman, un vieux monsieur passionné de pêche, découvre Joe à terre et rouée de coups. En l'accueillant chez lui, il devient le confident d'une femme qui aime beaucoup trop le sexe.
Celle-ci se met alors à nu, jusqu'aux moindres détails de ses techniques d'aguicheuse que Seligman ne cessera d'assimiler aux méthodes de la pêche. Pendant près de deux heures, on a un personnage qui nous conte comment elle a découvert sa zézette (ben comme tout le monde quoi !), et comment elle a créé avec sa meilleure amie une espèce de secte qui dit NON A L'AMOUR. Un film qui jouit de banalités...une vraie branlette !
Pour tout vous dire, je ne porte pas Lars Von Trier dans mon cœur. Mais je m'acharne toujours à découvrir ce cinéaste, aussi provoc' qu'intriguant. Voir le dernier LVT, je l'avoue c'est aussi pour voir Charlotte Gainsbourg.
Mais voilà, encore une fois, je ressors du film avec un goût amer, même un peu en colère. Agacée que le réalisateur d'Antichrist travaille de manière si superficielle pour des sujets qui devraient être plus creusés, et mieux calibrés. Enfin, si je suis allée voir cette histoire de nymphomanie, c'est aussi parce que Melancholia m'avait touchée et beaucoup interrogée. J'étais ressortie en me posant des questions, alors que Nymphomaniac, loin de me laisser indifférente, m'a perdue au début du film. Littéralement. Car je crois m'être arrêtée quelque part entre les digressions, les contradictions, les références lâchées à tout va, sans avoir encore atteint la moitié du film. Parce que même si LVT aime diviser ses films en chapitres, ses tentatives de renaissance ne suffisent pas à combler les incohérences de l'oeuvre. Aussi expérimentale soit-elle. Car, si celui qui a co-créé le Dogme 95 pense peindre une atmosphère intimiste, réaliste, il n'en vient qu'à déstabiliser le spectateur par son cadrage amateur, ses répliques toutes faites, et à ennuyer par cette mollesse narrative.
Pourtant fan de Charlotte Gainsbourg, je la trouve ici presque inexistante (alors que tout le film tente de se focaliser sur elle), et sa désinvolture en devient lassante. Dirigée par un cinéaste non misogyne comme certaines féministes l'acclameraient, un peu voyeur certes, mais surtout très éloigné de sa muse.
Au lieu de nous faire entrer dans le personnage (non, les flash-back ça ne fait pas tout), de s'inviter à elle, de nous la faire sentir, il nous offre beaucoup son corps mais très peu son esprit. Que ressent-elle mis à part qu'elle se juge comme "une mauvaise personne", une "nymphomane", et donc une fille qui, plutôt, se déteste ? Il nous manque là l'essence même de ce qu'est une introspection. Il l'avait pourtant bien fait avec Kirsten Dunst, si l'on exclut ses délires Malickiens.
Le cul est à LVT ce que la religion est à Malick ? Quand il n'y a que ça, on ne voit que ça ! La lumière terne et les silences sont pesants. Les références, littéraires entre autres, sont par contre très réussies même si l'auteur se lèche un peu trop le derrière. Enfin, les analogies entre la pêche que pratique Seligman et la pêche à l'homme sont d'abord séduisantes avant de devenir très lourdingues.
J'irai bien sûr voir le tome 2, mais pas au cinéma. 10 balles pour un porno, après tout on en trouve si facilement...