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Philippe R.
1 abonné
6 critiques
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4,5
Publiée le 11 mai 2020
Toute la sensibilité et l émotion de David Lynch sont portées ici par le touchant Richard Farnsworth, un road movie émouvant dans une Amérique bienveillante,sans méchants... Cette histoire vraie nous dévoile peut être le vrai David Lynch, pour une fois que l on sort heureux d un Lynch...
Dans la filmographie éminemment complexe et passionnante de David Lynch, Une histoire vraie (1999) fait figure d’œuvre à part. L’histoire racontée, vraie comme l’indique le titre du film, est simple, limpide, profondément humaniste paraît en effet très éloignée des thématiques torturées du cinéaste. L’histoire vraie promise par le titre est celle d’Alvin Straight (titre original du film : The Straight story). C’est d’ailleurs à ce personnage, ici interprété par Richard Farnsworth, que David Lynch dédie ce film réalisé en 1999 soit trois ans après le décès du vrai Alvin Straight à l’âge de 73 ans. C’est cet âge qu’endosse aussi Farnsworth dans ce film qui sera son dernier rôle. En effet, l’acteur américain décèdera le 6 octobre 2000 à l’âge de 80 ans soit un an, quasiment jour pour jour, après la sortie du film en salle aux États-Unis. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
« Ce qu’il y a de pire dans la vieillesse c’est se souvenir de sa jeunesse ». Cette phrase résonne à travers les champs traversés dans un flottement général, les collines courageusement arpentées malgré l’incommodité mécanique, entre deux feux de camp ou assis au comptoir d’un bar plutôt désert. A Straight Story sillonne le cœur et l’âme d’une Amérique rurale creusée par ses coutumes à l’instar des lignes causées par le passage d’une moissonneuse qui suit sa ligne droite, répète le cycle solaire, est transposée par l’odyssée d’un frère avançant dans l’inconnu pour rejoindre son semblable, uniquement guidé par la force fraternelle au rythme des saisons et des intempéries. Tout est relié par des fondus enchaînés magnifiques : le cristallin du vieil homme s’accommode, faisant cohabiter un temps deux images, le passé et le présent, la vie et la mort, l’au-delà étoilé et l’en deçà terrestre. David Lynch touche au plus profond de l’humain et signe une œuvre bouleversante de justesse et de poésie ; son regard est non pas neutre mais bienveillant, compatissant. Le calme ambiant heurte un spectateur trop habitué aux tumultes bruyants d’une production contemporaine, exige de lui une attention de tous les instants – il n’hésite pas à capter les dialogues depuis une distance importante, rendant leur compréhension plus difficile quoique possible si on tend l’oreille – comme raccordé à une nature première, à un rythme essentiel. La composition musicale d’Angelo Badalamenti diffuse une simplicité émouvante sans jamais appuyer un pathétique qui serait alors trop ostentatoire ; elle demeure apaisante, nostalgique d’une époque dont il ne reste que des survivants meurtris dans l’âme. En adaptant cette histoire vraie, Lynch offre à ses thématiques une base esthétique et émotionnelle immense, portée par des acteurs parfaits ; il continue, à sa vitesse, de sonder l’homme dans sa complexité et sa beauté fondamentales. Chef-d’œuvre.
Après les films purement lynchiens que sont Twin Peaks : Fire walk with me et Lost Highway, David Lynch signe un film complètement différent de ses autres œuvres avec un film extrêmement classique : Une histoire vraie. En effet, ce film raconte une histoire qui s’est réellement déroulée, comme son titre l’indique, et qui concerne des gens simples possédant des plaisirs simples. Le rythme du récit est aussi lent qu’une tondeuse à gazon car le but n’est pas d’exciter le spectateur par un déluge d’action mais de l’attacher à des personnages possédant apriori des vies banalesspoiler: (même si on découvre qu’ils possèdent chacun leurs parts de drames : Seconde Guerre mondiale pour Alvin, la perte de la garde de ses enfants pour Rose…) et de souligner le courage d’Alvin de se lancer dans une aventure aussi atypique et de rencontrer des personnes extérieures à sa vie habituellespoiler: (ce qui explique que le film se termine avec les retrouvailles des deux frères qui sont à peine esquissées) . Bien que cette œuvre soit la plus classique de sa carrière et sûrement le plus lent des road-movies jamais tourné, David Lynch signe un beau film renforcé par l’interprétation pleine de douleurs intériorisées de Richard Farnsworth et de Sissy Spacek et la jolie musique d’Angelo Badalamenti qui souligne la tranquillité du rythme du film.
Un film sympa mais sans plus on assiste un trajet effectué par un vieux sur un tracteur il fait de nombreuses rencontres intéressantes avant d'arriver à destination pour un bon dénouement. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 3/5
Un chef d'oeuvre de David Lynch. Une histoire authentique rempli de poésie. Richard Farnsworth nous livre le plus beau rôle de sa carrière. Sissy Spacek joue son meilleur rôle après Carrie au bal du diable.
Le film marque l'esprit avant même d'avoir commencé, et par deux choses encore ! Tout d'abord le titre, qui est d'une simplicité étonnante et qui a l'immense mérite de ne pas être l'étiquette d'une oeuvre mais sa définition, telle qu'elle s'adresse avec honnêteté au spectateur. Le titre anglais est "The Straight Story" : "vraie" et "straight" ont tous deux l'avantage d'être des adjectifs à la sémantique très large, et tous leurs sens s'appliquent au film pour de vrai : l'histoire est vraie, touchante, authentique, humaine. Tout ce qu'on perd en français, c'est que "Straight" soit le nom de famille du personnage principal.
Quand à l'histoire, je suis obligé d'en témoigner à la première personne : je n'ai jamais vu d'histoire avec tant d'empathie et de compassion, à tel point que j'étais crispé par la crainte de voir apparaître un antagoniste, car la logique voulait qu'il y en ait un. Et c'est grâce à cette peur d'ailleurs que Lynch nous tient scotchés à nos sièges et nous fait les esclaves consentants de ce viol de l'esprit par tant de beauté, magnifiée par sa simplicité. Celle-ci triomphe en elle-même et pour elle-même, explose dans un hymne à l'Homme et à l'humanisme. En plus, le thème musical est vraiment beau. J'ai déjà dit "beau" mais l'oeuvre mérite bien que je m'abaisse à encore faire succéder ce mot à lui-même sans avoir plus rien à dire car nul discours ne pourrait rendre honneur à ce film. Allez, cinq étoiles !
Road trip. Tondeuse. David Lynch. Trois mots pour résumer et donner envie de découvrir l'histoire très touchante d'Alvin qui se lance à 73 ans dans le dernier voyage de sa vie pour retrouver - physiquement mais surtout moralement - son frère avec lequel il est brouillé depuis des années.
Une histoire simple et touchant qui est un voyage dans quelques états d'Amérique réalisé par le cinéaste David Lynch !! Je ne connaissais pas cette patte qui vient du coeur de la part du metteur en scène qui nous a habitué a des films plus psychologiques comme par exemple "Lost Highway" ou "Mulholland Drive" mais avec "Une histoire vraie", ça marche. Ce joli long métrage nous raconte le périple d'un vieillard qui apprend que son frère vivant très loin de chez lui a des problèmes de santé, il décide de prendre un tracteur a gazons et une grosse remorque et faire des Miles pour le voir. Il fera des connaissances sur son chemin, des personnes sympathiques qui lui donneront un coup de main en mécanique, de parler, de se confier etc... . "Une histoire vraie" est un très beau film de tout point de vue, scénario, lumière, musique et cette oeuvre offre la part belle à son interprète principal Richard Farnsworth, jusque là cantonné à des roles secondaires voir figurant qui tient ici le role de sa vie et décédera peu de temps après la sortie en salles. A ses cotés, il y a de bons acteurs comme Sissi Spacek ou Harry Dean Stanton. A voir.
Typiquement le genre de film qui fait plaisir! Une belle histoire, de l'émotion et de très grands moments de jeu, le tout réalisé par David Lynch qui le temps d'un film change de registre avec succès et maitrise.
Alvin Straight part retrouver son frère qui vient d'avoir une attaque et parcourt plusieurs centaines de kilomètres sur une tondeuse à gazon. David Lynch nous propose une film improbable, lent comme la tondeuse et beau comme la vie.
Je me suis laissé porter par ce récit aussi émouvant qu'original, onirique et délicat. Une histoire vraie, oui, elle pourrait l'être, et le jeu des acteurs (un peu lunaires) nous invite au voyage, pas forcément à ces grands voyages qui nous usent les pieds et nous épuisent, mais à ces voyages que l'on fait en soi et par les autres... Un film qui m'a laissé une très bonne impression, un parfum délicat, humain.
quand Lynch arrete les antidépresseurs et medocs et Cie , et de se torturer l'esprit ( et le notre ) qu'est ce que c'est beau ! simple comme un épi de maïs grillé , plein de l'Amour des gens . Utilisation des silences , des plans fixes , c'est merveilleux ! et puis si vous venez de re(re)garder Bullitt .... ça repose drolement la tondeuse !
Intercalé entre les tortueux "Lost Highway" et "Mulholland Drive", "The straight story" est un film d'une étonnante simplicité, surtout de la part de David Lynch. Pas de monstres tapis dans un coin d'une chambre ou derrière un restaurant, pas de troubles identitaires et de forts désirs sexuels mais un film à l'enjeu simple qui fait jaillir tout ce que Lynch a toujours été : un grand cinéaste sentimental. Il faut comprendre l'expression non pas dans le sens où il serait sentimentaliste mais dans la mesure où il attache une importance capitale aux sentiments : la peur (Laura Palmer dans "Twin Peaks : Fire walk with me"; Betty dans "Mulholland Drive", Nikki dans "Inland Empire"), l'humiliation (John Merrick dans "Elephant Man") et l'amour (celui d'une mère pour son fils et celui d'un jeune couple dans "Blue Velvet"). Ici, il s'agit d'une possible réconciliation entre deux frères ne se parlant plus depuis dix ans, une ultime chance de se voir et de se parler alors qu'ils sont aux portes de la mort. Lors de ce voyage en tondeuse à gazon à travers une Amérique rurale, David Lynch filme des lieux quasi invisibles dans le cinéma hollywoodien et, au gré des rencontres, dresse le portrait d'Alvin Straight et de ceux qui l'entourent. Si le film est aussi déchirant, c'est parce qu'il est empreint d'une douleur qui ne peut être apaisée (la rencontre avec un vétéran de la seconde guerre mondiale) mais qu'il est aussi rempli d'espoir, qu'il est tourné vers le futur même si celui-ci est incertain : Alvin arrivera-t-il chez son frère ? Ce dernier sera-t-il encore vivant ? "The straight story" est un road movie d'une tendresse inouïe, accompagné par la sublime musique d'Angelo Badalamenti et traversé par des visions poétiques liées au passé des personnages, à leur mélancolie et leurs regrets (Rose qui regarde par sa fenêtre un enfant jouant avec un ballon); en attendant, c'est dans un ciel étoilé que nous laisse Lynch, une image merveilleuse qui nous rappelle à quel point il manque au cinéma d'aujourd'hui.