Himizu est un film imposant et impressionnant dans l'intensité qu'il a à montrer les sentiments, les rebondissements, la pression du harcèlement, du suicide, de la passion, de l'ennui, de la mort... Si le message de Sono n'est pas vraiment clair dans ce film, il n'empêche qu'il en dégage une aura forte, surtout à travers les relations entre les personnages, la relation entre Sumida et Chazawa, amusante aux premiers abords avant que s'y ajoute une tension permanente, la relation entre les enfants et leurs parents, toujours chaotique, jusqu'à l'exagération poussive. Car oui ! Dans Himizu, le grand Shion Sono va encore loin dans l'exagération, psychologique cette fois, avec une abondance de situations violentes et morbides qui conservent leur force poignante et leur manque de crédibilité. Mais c'est ça que j'aime, quelque part. Le film m'a transporté, j'ai ressenti toutes les tensions remarquablement bien appuyées par la bande son, j'ai été touché par le message global ainsi que la narration du tout, les répétitions incessantes de lignes poétiques et de philosophie de vie de Chazawa forment un personnage buté et comique (mais aussi attendrissant), Sumida lui est glacial et impénétrable, mais pourtant fragile lui aussi...
Bref, j'ai vraiment été emporté dans le coeur du film, dommage que celui-ci soit un peu trop statique et enfermé (spatialement surtout) dans un univers un peu trop noir à mon goût, il reste cependant pour moi un très bon film limite "post-apocalyptique" avec certaines scènes très fortes, d'un impact mémoriel important, et surtout, un très bon moment de cinéma.