Dante Lam donne le ton dès les premières minutes : scène d'action en Jordanie qui ressemble en fait bien plus à un jeux vidéo qu'à un film. L'action part dans tous les sens, ça tire dans tous les coins, les voitures puis les immeubles explosent, le sang gicle, et on a droit à quelques ralentis, avec une première tension dramatique. Bref, le film fera dans la surenchère, et le réalisateur ne s'en cache pas. Commençons donc par cela : la maitrise des scènes d'action. Elle sera omniprésente dans le film, qui enchaine des séquences explosives avec très peu de pause respiration. Course-poursuite, fusillade, combats à main nue, ...le spectateur amateur d'action en aura pour son argent et son pop-corn. Ces scènes sont toutes assez réussies au niveau visuel, on voit que le cinéaste maitrise son domaine. Elles ne sont pas véritablement originales, à l'exception de la course-poursuite en ... hélicoptère!... mais remplissent sans problème leur tâche de divertissement. Seul petit souci : elles ne sont pas toujours très crédibles. La faute à un scénario assez peu travaillé, qui multiplie les intrigues sans en approfondir aucune (le virus, la relation entre les frères, la relation entre le papa et sa fille, le frère qui n'a plus beaucoup de temps à vivre, et le grand méchant qui a trahi son camp, j'en ai peut être oublié d'autres!). C'est dommage, car il y avait de quoi faire avec cette histoire de deux frères qui flirtent entre le bien et le mal, et tentent de se sauver l'un l'autre. En plus, au niveau esthétique, Lam arrive à créer de très belles images symboliquement fortes sur cette relation (première et dernière scène du film). Mais malheureusement pour lui, ce message sonne un petit peu creux, car il a du mal à garder la crédibilité sur l'ensemble du long-métrage.. Bref, malgré des qualités visuelles indéniables, Dante Lam a beaucoup de problème pour raconter une histoire crédible. Les amateurs de scènes d'action explosives seront satisfaits, ceux qui espèrent un scénario travaillé un peu moins.