Radiostars : les secrets du tournage

Radiostars a beau être la première réalisation de Romain Levy, il a déjà officié sur plusieurs films, notamment en tant que scénariste. Il a ainsi écrit la comédie Cyprien avec Elie Semoun, et participé à l'écriture des 11 commandements et de Coursier avec Michaël Youn.

Pour aider Clovis Cornillac à incarner le plus justement possible son rôle d'animateur radio, Manu Payet, qui en fut un avant d'être comédien, lui donna un conseil très précieux : chaque animateur adore entendre sa voix dans le casque ! Cornillac a donc joué toutes ses scènes avec le retour de sa propre voix dans les oreilles, et la construction de son personnage lui a alors semblé plus limpide !

Clovis Cornillac aide les débutants ! Avant Radiostars, début à la réalisation de Romain Levy, l'acteur avait déjà participé à des premiers projets, comme Requiem pour une tueuse de Jérôme Le Gris, Eden Log de Franck Vestiel, ou même la première réalisation de Kad Merad, Monsieur Papa.

Pour faire en sorte que la bande de personnages apparaisse crédible à l'écran, tous les acteurs ont voyagé dans le même minibus pendant toute la durée du tournage. La promiscuité et les longs trajets ont ainsi permis de resserrer les liens entres les comédiens.

Le personnage d'Alex, interprété par Manu Payet, est directement inspiré du parcours inhérent à l'acteur. Romain Levy, le réalisateur, le connaissant depuis ses débuts à la radio, a choisi de s'en inspirer pour Radiostars. Le comédien revient sur cette association : "Alex me ressemble par l’amour qu’il porte à sa petite sœur ou sa manière d’être pendant les émissions. J’ai connu ces moments où je ne parlais pas parce que j’avais l’impression de ne pas avoir le temps et de devoir m’effacer devant des personnalités plus volubiles comme Arnold (incarné par Clovis Cornillac dans le film). Enfin, le dernier point où Alex est proche de moi, c’est que dans la vraie vie, Romain m’a aussi poussé à me prendre en main et à quitter la radio pour aller faire du one man show."

La jeunesse a beau être très présente devant la caméra, elle est également visible dans l'équipe technique. Celle-ci a volontairement été composée de personnes jeunes, en accord avec l'esprit et l'énergie du film. Radiostars est notamment le premier long métrage de l'actrice Zita Hanrot et du monteur Stéphane Couturier.

Metteur en scène novice mais cinéphile averti, Romain Levy profitait des moments entre les prises pour cultiver l'esprit de camaraderie utile au tournage et au film. Ainsi, il était courant qu'il sorte son lecteur mp3 pour lancer un blind test improvisé. Il lui arrivait également de donner des indications de jeux bien particulières, comme l'explique Manu Payet : "Il peut vous demander de monter les escaliers comme Paul Newman les montait dans La Couleur de l'argent ou de mettre un coup de poing à la manière de Clint Eastwood dans L'Inspecteur Harry !"

Si la comédienne Zita Hanrot (qui incarne Jennifer) a eu la joie d'apprendre qu'elle participait à Radiostars et qu'elle était admise au Conservatoire le même jour, un autre acteur a néanmoins une longueur d'avance sur elle. En effet, Benjamin Lavernhe (Smitters) a déjà reçu le Premier Prix de la prestigieuse institution !

A l'origine, la bande d'animateurs radio du film ne devait être composée que d'acteurs jeunes et peu connus. Ce n'est qu'après avoir envoyé le scénario à Clovis Cornillac pour le rôle du patron de la station (finalement joué par Laurent Bateau) que celui-ci fut inclus dans la joyeuse troupe.

Romain Levy et Mathieu Oullion avouent quelques références pour Radiostars, comme Presque célèbre de Cameron Crowe, mais également Le Lauréat, pour son ambiance, Garden State, pour son ton, et bien sûr le film de radio par excellence, Good morning Vietnam.

Pour tester la virulence des blagues douteuses dans son film, Romain Levy les a racontées à sa mère, comme le fait d'ailleurs un autre cinéaste, Michel Hazanavicius. Si elle ne trouvait pas la blague trop méchante ou trop politiquement incorrecte, il la gardait !

Si le casting de Radiostars n'a pas été des plus faciles, le montage n'est pas en reste. L'équipe a ainsi donné forme à 15 versions du film, en s'aidant de nombreux consultants, pour trouver le bon équilibre final à l'histoire.

Le casting du film a été long et délicat. Le duo Romain Levy et Mathieu Oullion désirait choisir les acteurs en fonction de leur rencontre personnelle avec eux. Si, pour la plupart des rôles, le choix s'est fait normalement, celui de Ben fut difficile à attribuer, le personnage devant être un anonyme. Il a ainsi fallu rencontrer plus de 160 comédiens, et c'est finalement Douglas Attal, fils du producteur du film Alain Attal, qui a obtenu le rôle, après avoir convaincu toute l'équipe (et malgré les réticences de son père !).