Ben revient à Paris la mort dans l’âme après une vaine tentative de percer à New York dans le milieu de stand-up. Il se retrouve, une peu par hasard, embauché comme chroniqueur dans la matinale de la radio FM n°1 de l’animateur vedette Arnold et de toute sa bande de déjantés. Sauf que, à force de de s’endormir sur ses lauriers et de se la jouer, la matinale n°1 de France devient n°2… Le patron de la radio les envoie donc en tournée estivale en province, histoire de reconquérir les auditeurs, une tournée rock roll pour le meilleur et pour le pire !
A la fois road movie dans la France profonde et film de pote, « Radiostars » devient vite un film attachant. J’entends par là qu’on s’attache très vite à cette bande de fous furieux. Très bien incarnés par des acteurs qui s’amusent visiblement à jouer ensemble, les personnages se révèlent assez vite plus complexes qu’on ne pourrait le supposer. Attention, on reste dans le registre de la comédie efficace, ça reste quand même assez caricatural par moment, il ne faut pas chercher dans « Radiostars » des choses profondes, de l’humour hyper fin (je suis bien certaine que la vulgarité de certaines scènes ou de certains dialogues va rebuter quelques âmes sensibles) ou des surprises scénaristiques ! On sent assez vite où le film veut nous emmener, rien de révolutionnaire dans le propos, c’est un film sur l’amitié et la loyauté, rien de subversif. D’ailleurs, dans cette bande de déjantés de la radio, il n’y a que derrière le micro qu’ils se veulent vraiment subversif (et encore…), dans leur vie ils sont menés par des sentiments très terre à terre : l’ambition, la peur de vieillir, la solitude… Les acteurs sont très impliqués, parfois ils en font un peu trop, parfois ils se la joue comme leur personnage mais qu’importe. Clovis Cornillac (acteur que j’adore, même dans ses mauvais films !), Pascal Delomon (qu’on voit souvent dans des seconds rôles sans jamais retenir son nom), Benjamin Lavernhe (formidable dans le rôle du souffre-douleur qu’on surnomme Smithers mais comme il ne connait pas les Simpson, il ne comprend pas que ce n’est pas du tout un compliment !) mais je vais faire une petite mention spéciale pour Manu Payet. Au cinéma, il n’avait pas encore eu la chance de montrer de quoi il était capable, cantonné aux petits seconds rôles, dans « Radiostars » il prouve qu’il a du potentiel, ce petit, et qu’il est surement très sous-estimé. Certaines scènes sont franchement drôles, sans être forcément très subtiles : toutes les scènes avec le rappeur (caricaturé à l’acide sulfurique) Léonard de Vitry sont très réussies, le running-gag sur l’ambiguïté sexuelle du chauffeur de bus (qui ressemble à la fois à Françoise Hardi et à Jacques Dutronc !!!) aussi. Même si on ne s’esclaffe pas tout le temps on a tout le temps plus ou moins le sourire aux lèvres et çà, par les temps qui courent, çà ne fait pas de mal !