War Dogs, réalisé par Todd Phillips, prouve que même avant Joker, le gars s’avait faire des bons films. Tiré d’une histoire vraie, le long métrage raconte la vie de deux amis d’enfance, qui se lancent dans la vente d’armes pour servir les intérêts du gouvernement américain, et on peut dire qu’il se font beaucoup d’argent sur le dos de la guerre, d’où le nom qui découle de leur travail : War Dogs, où plutôt, la guerre des profiteurs. Au-delà de montrer l’absurdité de cette pratique, qui est quand même sacrément controversé, l’Amérique elle-même est remise en cause : le rêve américain qui tourne au cauchemar, le gouvernement qui propose des contrats de vente d’armes publiquement, et bien-sûr la guerre qui est menée. Disposant d’un beau casting, on retrouve un duo qui fonctionne vraiment bien, Miles Teller jouant le personnage raisonné qui s’embarque dans un drôle de business, Jonah Hill qui prend son personnage de fou, prêt à tout pour l’argent et génial dans ce rôle. La magnifique Ana de Armas quant à elle apporte de la douceur et une vision plus pacifiste, à la manière des jeunes contre la guerre du Vietnam. Malgré une réalisation au départ qui se veut à l’image de sa trilogie Very Bad Trip, donc de manière amusante, le réalisateur plonge au fur et à mesure ses personnages et son intrigue dans le drame. Todd Phillips maitrise son sujet, et son propos montre une Amérique perdue, dans la démesure, et le résultat s’avère réussi. Ce long métrage, c’est aussi une histoire d’amitié qui fini mal, brisée par des relations professionnelles démesurées par rapport à leur âge. Efraim (Jonah Hill) qui se prend pour Tony Montana de Scarface, cheveux plaqués et veste Gucci, contraste beaucoup avec David (Miles Teller), américain simple qui se lance dans le business pour sa famille. Ces deux personnages agissent différemment et pour des intérêts contrastés, ce qui renforce l’idée de rêve américain qui une fois de plus dans un film n’aboutit qu’à la désillusion, et c’est aussi ce qui fait la force de ce film. En somme, une belle réussite de la part de Todd Phillips qui confirmera son talent dans le drame Joker trois ans plus tard.