Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,0
Publiée le 31 mars 2013
On peut très bien ne pas adhérer au contenu d'un film, et ce pour biens des raisons. Mais au cinéma, une chose ne trompe pas, la forme. Et Gebo et l'ombre est un petit bijou esthétique. La mise en scène est théâtrale. Chaque plan devient un véritable tableau, tant les lumières sont sublimes. La musique est également évoqué... Manoel de Oliveira traverse donc le temps, et rend hommage aux Arts qui ont bercé sa vie, prouvant ainsi à tout le monde, qu'à 103 ans, on est encore capable de faire du très grand Cinéma. Pour ce qui est du contenu, Gebo vieillit en compagnie de sa femme et de sa belle fille. Tous s'enferment dans une vie monotone et routinière, attendant désespérément le retour de Joao, disparu quelques années plutôt, sans raisons...
j'ai envie de dire sans vouloir être méchant (car le film est tres intelligent) qu'à 104 ans on fait des films pour centenaires.......c'est une piece de théatre en gros, un regard sur la vie, où ce qui prévaut c'est le dialogue, plan fixe d'une demie heure sur Michael Longsale et Claudia Cardinale se plaignant de la vie, du temps qui passe.....On reste dans une seule piece à écouter trois personnes parler, (dialogues sombres mais beaux), bref un film monolithique à réserver à des amateurs de philosophie en huit clos....Se passionne qui peut......A vous de voir......
Il faut savoir ce qu'on va voir avec ce film : un huit clos avec un beau travail de lumière tout en clair obscur. On est très proche d'une pièce de théâtre... il y a peu d'action mais une ambiance et un travail d'acteur tout en nuance et une intrigue avec des non-dits.
On aime ou on aime pas mais c'est sans aucun doute une oeuvre dans le sens noble du terme.
A voir si vous aimez les histoires comme le Père Goriot de Balzac, on est proche de son ambiance et de son histoire.
4 794 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 19 septembre 2020
Au début j'étais vraiment sceptique devant Gebo et l'ombre. Une pièce et juste des dialogues il doit y avoir un bon scénario et l'histoire doit vous attirer. Non pas vraiment et vous savez quoi cela n'a pas fonctionné du tous pour moi. Michael Londsdale est excellent dans son rôle comme toujours. Si doux et calme, je l'ai vu comme le centre de l'histoire même s'ils parlaient toujours de son fils, João. Mais les dialogues sont toujours lourds et le rythme du film est trop lent. Ce n'est même pas philosophique mais c'est plutôt complique et il est difficile de comprendre de quoi il parle. Concernant la réalisation c'est terne avec des caméras statiques et des environnements beaucoup trop sombres. Il y a beaucoup de dialogues et peu d'action qui ont tendance à éloigner le public. Les réalisateurs de cinéma portugais comme Manoel Oliveira sont trop contemplatifs et à la recherche d'une sorte d'illumination. On se demande que font des grandes actrices tel que Jeanne Moreau et Claudia Cardinale dans ce film...
Avant il y avait les films muets et maintenant il y a les films qui parlent... L'autre facette d'un cinéma d'aujourd'hui aux allures d'un vieux film à l'ambition d'une vision étourdissante. Faire parler les émotions d'une âme au travers des personnages au charisme indiscutable. Pas de place pour le blabla, pas de chichi, un seul fil qui tient le spectateur dans une ambiance hors du commun. Tout y est, La vie qui parle à la mort et la mort qui parle à la vie, au détour de l'incompréhension, du mensonge, du temps, de l'argent, de la folie, de l'amour, de la culpabilité, de la réalité, de l'illusion, de la douleur, de la joie et le rêve.
Cela me désole d'écrire comme je m'apprête à le faire à propos de Manoel de Oliveira, que j'aime énormément. Mais franchement, Gebo et l'ombre, ce n'était pas tenable ; j'en suis même venu à repérer les faux-raccords entre les plans ou à me dire que tel dialogue aurait mérité telle retouche linguistique. Le personnage de Leonor Silveira est la victime, d'un bout à l'autre c'est elle qui nous touche, c'est elle qui a les intuitions qu'elle ne concrétisera jamais. Néanmoins, dans Gebo et l'ombre, le premier plan et le dernier sont des leurres, tout comme le concerto de Sibelius ou le personnage de Ricardo Trepa, ersatz de Raskolnikov - des vestiges d'un temps où Oliveira enthousiasmait, et avait l'étincelle, puis la flamme, derrière l'idée.
Il faudrait une fois pour toute interdire le recours à la formule "théâtre filmé". Ou bien admettre que le cinéma, c'est toujours du théâtre filmé. Ici, Oliveira revient à la bouleversante quintessence de cela, abrupte et pas toujours aimable, en instaurant un espace et un temps bien à lui, fantastique et vrai, dans lequel il fait exister avec une économie de moyens qui fascine des acteurs sidérants (y compris Jeanne Moreau qui, échappant à Josée Dayan ou François Ozon, retrouve une espièglerie qu'on croyait à jamais disparue). Et puis il y a Michael Lonsdale, qui a toujours été grand (même dans Hibernatus, "ben si, vous avez dodeliné"), qui devient de plus en plus sublime, un peu comme Piccoli, tellement maître de ses moyens que l'idée même de jeu s'estompe au profit de la puissance de sa présence saisie par la caméra. Si ça, c'est pas du cinéma...
Photographie magnifique. Sinon j’ai plutôt somnolé au cours de ce film très statique tant dans les plans que dans le contenu narratif, réduit à un événement qui survient dans le dernier quart d’heure :spoiler: le vol de la caisse du pauvre père âgé et comptable par un fils délinquant qui se prend pour un rebelle. Tout cela est consternant de platitude, notamment dans la justification morale du mal qui amène à l’image finale d’un père spoiler: se dénonçant à la place de son fils . Sinon, les jeux de Lonsdale ou Cardinale ne sont pas extrêmement inspirés... Une fois de plus De Oliveira me déçoit...
On s'assied avec Manoel de Oliveira au bord de ce gouffre sombre qu'est l'âme humaine, et on observe dans ses profondeurs ce théâtre d'ombres mouvantes.
Un film d'un réalisateur centenaire n'est pas chose courante. La lumière sublime du film montre toute la virtuosité de De Oliveira. On suit, en huis-clos, la vacuité de la vie d'une famille pauvre où toutes les journées se suivent et se ressemblent : Gebo fait les comptes de l'argent de son employeur, on boit le café, on parle de la météo et on va se coucher invariablement à la même heure. Jusqu'au retour du fils qui a choisi une autre voie. L'ensemble est très très théâtral, on se demande pourquoi il en a été fait un film. L'ennui latent est transmis au spectateur mais le retour du fils est caricatural et assez mal joué... quand à la fin... un brin naïve également.