Quand on sait que c'est G. Del Torro qui donne son nom afin de promouvoir ce film, et que le festival Gerardmer l'a mis en compétition officielle, on est déjà plus ou moins fixé sur ce que l'on va voir, tendant entre film d'angoisse et fantastique bien barré et sur ces deux points là on est largement rassasié, tout d'abord par le nombre de scènes d'apparition soudaine, de suggestions qui mènent au stress grâce à un suspense et une image de mise, ou encore des visions d'horreurs autant dans le paranormal que dans le côté violent des origines de cette histoire, choses que le réalisateur a su sublimer par l'image très sombre qui installe immédiatement un sentiment d'angoisse, bien que ce dernier retombe tout à coup lors du dénouement des dernières minutes qui est beaucoup moins transcendant. C'est d'ailleurs essentiellement par cet mise en scène mêlant effets visuels archi bien foutu et photographie très obscure lors de certaines scènes que le film est plus appréciable pour le genre exploité, après évidement il faut être non seulement sensible à ce genre de tournure que prennent les événements en tentant d'instaurer un certain réalisme, et ne jouant pas seulement sur une éventualité ou d'une présence invisible, celle ci étant physiquement présente oblige à se projeter et dans cette forme de fantastique, il est clair que cela est considérer comme vrai, et si on n'adhère pas ce type de mythologie, le risque est de trouver le film un peu simple et sans grande puissance, du moins en ce qui concerne le scénario mais bien sûr si l'on est à même d’apprécier l'ambiance et surtout l'image de ce genre de film, il y a de quoi être conquis, en allant parfois même dans le trash et le violent. Car avant tout, c'est le traitement de l'image qui donne toute sa force et met un certain relief au scénario proposant des scènes très oppressante et stressante en présence des fillettes, les apparitions évidentes flippantes à l'écran mais aussi les moins évidentes, comme au détour d'une porte qui se ferme ou dans des plans plus larges, cela regorge de moments plus éphémères mais qui augmente puissance 1000 le stress lorsqu'on les capte, car elle interviennent subtilement, lors de moments où l'angoisse est déjà bien monté, mais ce sentiment n'est présent que lors de ces différentes scènes et donc essentiellement dans la première partie du film, la phase la plus efficace étant bien sûr l'établissement de l'intrigue et du mythe qui entoure ces enfants, d'ailleurs l'un des meilleurs passages intervient lorsque les fillettes sont retrouvées dans la cabane isolée, utilisant un montage et une image qui permet de mettre rapidement l'ambiance en place, ce qui fonctionne en laissant de marbre, surtout sur le traitement de la façon de se déplacer que les filles ont adoptées avec le temps. Outre cette image très réussite, on ne peut pas dire que le scénario soit mauvais, bien au contraire, l'évolution de l'angoisse est au service de l'intrigue puisqu'elle accompagne son développement permettant ainsi de maintenir ce sentiment d'impuissance et d'incrédulité devant ce qui est présenté, bien que l'ensemble ne soit pas palpitant en soir et que la fin soit émouvante mais faisant perdre toute l’atmosphère très appréciable établie avant, et non pour une raison de mauvais choix puisque ce genre de dénouement est plus ou moins prévu, mais c'est plutôt que cela rompt le lien d'ambiguïté intéressant précédemment amené entre réalité et fantastique en imposant une vision précise de la chose, et par forcement la plus approprié, après cela ne tue pas le film, la fin en empathie pas mal car l'attention est moins de mise. Et puis bien sûr il faut reconnaître la puissance des maquillages qui donne davantage de glauque, ce qui permet de mettre la lumière ainsi sur le côté horrifique du résultat de l'isolement et l'abandon pour de jeunes enfants, ce qui est sublimé un peu plus par la performance incroyables de ces deux jeunes actrices qui donnent toute l'angoisse dans la manière d'être et le réalisme dont elles font preuve dans leur jeu qui augmente un peu plus la dose de stress tellement elles sont crédibles et cela est également le cas dans leur paraître puisque l'on est touché par cette innocence volée, surtout pour la plus jeune qui est tellement mignonne que l'on en a de la peine pour elle ce qui en ajoute au réalisme de la situation qui permet une projection totale dans cette ambiance étrange, puis même si le couple d'adulte est moins convaincant et plus basique et ancré dans le genre, sans brillance particulière. Sacrement flippant quand on est bien à fond dedans et à condition d'être prêt à se confronter à l'inconcevable comme réalité presque normale au yeux des différents personnages, créant un certain décalage avec l'envisageable et s'inscrivant dans un fantastique d'horreur bien particulier, mais qui fonctionne très bien et se veut en plus d'un esthétisme indéniable et réussi.