Une très bonne surprise. Vainqueur du Grand Prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2013, Mamá semble être un film hors norme et bourré de qualité. Son tout jeune réalisateur Andres Muschietti a misé gros sur son premier film et, au vu des critiques, cela semble avoir porté ses fruits.
Le scénario s'inspire très bien de ses nombreuses histoires fantastio-horrifique où des enfants sont confrontés à l'horreur de l'abandon parental, à la solitude et au désespoir. Parler d'un univers fantasmagorique serait sans doute un peu trop osé, disons plutôt que l'histoire s'apparente à un conte de fée sombre et effrayant, dans le genre de l'excellent Labyrinthe de Pan. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que le grand Guillermo Del Toro est à la barre de la production puisqu'on sent clairement le grain de sel apporté par ce dernier à l'histoire de Mamá. Andres Muschietti crée donc une histoire de toute pièce en empruntant des thèmes par-ci et par-là afin de broder une histoire qui est cohérente et intéressante. Son "monstre" nommé Mamá est le fantôme d'une femme attachante mais également effrayante. C'est là que réside toute la force de ce film, proposer quelque chose d'atypique et de merveilleux afin de le confronter à une ambiance générale noire et pesante. Quelques jump-scare intelligemment placés même si on regrette leur petit nombre. Cette histoire prend donc la tournure d'un affrontement entre deux pseudo maman qui se disputent l'amour des deux jeunes filles. Le réalisateur a eut donc la très bonne idée de miser gros sur l'atmosphère plutôt que sur la surenchère d'effets gores qui, au final, n'auraient pas de place dans le long métrage. De ce fait, on remarque que la Mamá est un fantôme qui se démarque des fantômes traditionnels plus plusieurs raisons. La fin du film propose une conclusion originale et surprenante dans la mesure où elle nous laisse bouche bée. Cependant, malgré quelques maigres explications sur le phénomène de la Mamá, on est quand même en droit d'exiger plus d'informations sur le pourquoi du comment...
Côté acteurs, le film propose une brochette alléchante composée de quatre personnages principaux.
Tout d'abord Jessica Chastain (Zero Dark Thirty, La Couleur des Sentiments) qui signe une très belle performance. Elle gagne en prestige et en maturité au fil des rôles, et cela fait depuis quelques années qu'elle monte à Hollywood en enchainant les très bon rôles. Pareil pour le superbe Nikolaj Coster-Waldau (acteur dans la série Game Of Thrones) qui commence lui aussi à se faire un nom et une place dans les films, à croire que la série fut un très bon tremplin pour lui. Enfin, les deux jeunes fillettes sont interprétées respectivement par Megan Charpentier et Isabelle Nelisse qui sont très crédibles et bien dans leurs rôles.
Pour un budget de 15 millions de $, le film propose une plastique exemplaire et bourrée de qualités. Les décors sont très beaux, à la fois inspirés du domaine fantastique et de l'horreur. Les effets spéciaux de la fameuse Mamá sont superbes, rendant ce personnage à la fois effrayant et touchant. La bande son est oppressante et rend l'atmosphère générale pesante et sombre.
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Les + : le scénario qui oscille entre fantastique et épouvante-horreur, les acteurs (notamment les deux petites filles), la musique très oppressante, les jump-scare bien placés et tout ce qui entoure l'univers de Mamá
Les - : la fin qui nous laisse de marbre à cause d'explications absentes, un peu plus d'épouvante aurait été le bienvenu
Grâce à son premier film, le jeune réalisateur Andres Muschietti a fait mouche sur quasiment tous les points. La grosse partie, qu'est le scénario, est très bien exploité et s'inspire librement des contes fantastiques en y ajoutant une bonne dose d'épouvante et d'éléments sombres et inquiétants.
Ce Mamá dispose également d'un casting très bien sélectionné et qui montre, une nouvelle fois, les nombreuses qualités de la superbe Jessica Chastain dans le rôle de la maman malgré elle. Le "monstre" du film, la Mamá, est un fantôme intriguant, touchant et parfois effrayant, mais qui nous montre son humanité au fil du film. Supervisé par Guillermo Del Toro (et ça se voit !), ce nouveau long métrage propulse Andres Muschietti au rang des futurs réalisateurs à suivre. Une très bonne découverte qu'il serait bien dommage de louper.