Au début de l'année, Martha Marcy May Marlene m'avait ravi, et me voilà de nouveau avec une autre œuvre terriblement puissante sur le cœur à la mi 2012, le terrifiant Kill List. Thriller d'une intense noirceur remarquable, histoire glauque transpercée d'écrans noirs, acteurs méconnus et excellent, la recette de Ben Weathley est d'une efficacité redoutable. Des protagonistes classiques vont subir un développement complet pour un scénario original : pour résumer, il s'agit d'un panel complet de la vie d'un tueur à gages, mais suivant un ordre logique qui amène peu à peu le chaos intérieur qui habite cet homme à son paroxysme. D'une violence incroyable, Kill List se permet des scènes gore sans lesquelles il ne se serait pas distingué, car elles contribuent à créer un climax d'angoisse, de doute, et de rudesse qui produisent un sacré effet. Les intermissions, souvent non nommées, sont nombreuses, et prêtent à conjecturer sur les actions qu'elles précèdent, à calculer, ce qui au final se ramène à exciter les neurones de cinéphiles pour mieux faire monter le stress. On peut sûrement les interpréter, mais pour la première vision du film l'objectif se situe au niveau émotionnel. La bande son confine à la perfection tant elle accompagne intelligemment les images. Peu à peu, la peur nous prend aux tripes, et le dernier contrat montre des images dans le genre horrifique, et tout ce qui s'est passé jusqu'alors s'accumule pour atteindre son point culminant, pour m'effrayer tout à fait lors d'une poursuite que je ne suis pas près d'oublier. Quant à la révélation finale, elle mêle horreur indicible et drame total, c'est là que Kill List s'achève en se donnant la possibilité de prétendre au chef d’œuvre. Certes, j'en entends qui clament que c'est filmé n'importe comment, que ce n'est pas du cinéma. Alors oui, je suis assez d'accord sur le premier point, la caméra tremblote, mais il n'implique pas le second. Il ne faudrait pas oublier la Nuit des Morts vivants tout de même.