Deuxième long-métrage du réalisateur britannique Ben Wheatley, Kill List est un mélange réussi entre le thriller et le film d’horreur.
Après une mission à Kiev et des mois de glande, les anciens soldats Jay (Niel Maskell) et Gal (Michael Smiley), devenus tueurs à gages, sont sollicités pour tuer une série de personnes dont le nom figure sur la Kill List. Bien que réticent, Jay finit par accepter car il a besoin d’argent pour faire vivre sa femme et son fils.
Le film se découpe en chapitres dont le titre reflète une caractéristique de la prochaine victime de Jay et Gal (The Priest, The Deputy, etc).
On entre dans le film par une scène de ménage à la Loach de Family Life, puis on bascule peu à peu dans la perversion, l’horreur, l’inimaginable. La violence -qui n’est pas uniquement le fruit de la haine mais qui se mêle à l’amour et à l’amitié- est omniprésente dans le film, violence verbale, physique et psychologique, jusqu’au climax final. Le film s’inspire dans sa trame d’un film serbe réalisé en 2010, A Serbian Film. Mais, dans sa réalisation, son jeu d’acteurs, ses dialogues et son rythme, Kill List transforme ce film honteux et ennuyeux, trésor pour pédophiles en manque d’images qu’est A Serbian Film, en film complexe, cauchemardesque, manipulateur, réflexion sur les traumatismes de la guerre, le pouvoir de l’argent, la perversion. Un film dont les images hantent le spectateur longtemps après que les lumières se sont rallumées.