malgré une superbe photographie et une interprètation solide (la jeune actrice a obtenu 2 prix à ce jour pour ce rôle), je n'ai pas vraiment accroché. l'ambiance est parfois à la limite du fantastique, mais malheureusement, le ça reste toujours à la limite de quelque chose. on a l'impression que le réalisateur n'arrive pas à choisir une direction, un propos. Elle a perdue sa petite copine, qui a apparement mis fin à sa vie, mais on ne sait pas vraiment pourquoi. à cause de harcelements à l'école? elle prend ce travail au milieu de nulle part sur une île, certainement pour faire face au deuil, mais elle se comporte de manière très sexuelle, seule. pas très cohérent, tout ça.
Without est un film atypique qui oscille entre récit sur l'ennui, chronique d'un deuil et thriller fantastique. Parfaitement, le film de Mark Jackson ne rentre pas facilement dans une case, et c'est tant mieux. On suit une jeune femme qui s'occupe d'un vieil homme dans une maison isolée, sur une île. Evidemment, elle n'a ni Internet ni réseau : elle est isolée dans tous les sens du terme. A partir de ce point de départ, on assiste à son quotidien de façon très elliptique. Mark Johnson filme toutes les actions de (la superbe !) Joslyn Jensen avec beaucoup d'humour et de douceur. Elle nous apparaît comme fragile et en proies au doute et au chagrin, mais de façon très subtile. Elle fait du sport, se démène pour s'occuper de l'intriguant vieil homme, elle essaie de continuer à vivre. Mais de fil en aiguille, on va commencer à pouvoir la cerner (jamais complètement) et à percevoir l'histoire derrière l'histoire. C'est là la grande force de Without : au travers d'une foule de détails sans importance, notre imagination fonctionne à 100 à l'heure et on ne peut s'empêcher de chercher les bords peu palpables de cette histoire. Surtout lorsque celle-ci prend une tournure presque fantastique : Joslyn a une blessure qui apparaît du jour au lendemain sur son dos, son téléphone se déplace pendant la nuit et modifie l'horaire de sa sonnerie, le vieux se téléporte ou la télévision s'éteint... Tout devient très effrayant d'ailleurs ! Cela serait peut-être mon seul regret (et celui de mon voisin qui - pourtant très réceptif pendant tout le film - a finalement poussé un long soupir au moment de la fin) : toutes ces pistes narratives énigmatiques n'aboutissent pas. Toutes. Enfin, presque. Toujours est-il que Mark Johnson nous laisse nous débrouiller avec nos suppositions quant à 90% des évènements étranges qui ont lieu pendant son film. En y réfléchissant, c'est peut-être mieux ainsi. Une partie de la force de Without réside également dans cette constatation qu'il y a certaines choses qui ne s'expliquent pas. La réalisation et la photographie sont très soignées, celle dernière est très typée "numérique", (peut-être tourné au Canon 5D d'ailleurs), avec de magnifiques pertes de net notamment. Côté casting, c'est vraiment la jeune Joslyn Jensen qui surprend. Avec beaucoup de sobriété elle parvient à s'imposer à l'image avec beaucoup d'émotion. Elle apporte Without sur son sillon et en fait la surprise de la rentrée. Une petite pépite, peu distribuée, que je vous recommande.
Source : Plog Magazine, les critiques des ours http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/11/without.html
Une jeune fille part sur une île du Pacifique au large de l’état de Washington pour s’occuper d’un vieillard impotent dans une maison isolée, sans réseau téléphonique ni internet. Ça partait bien avec les soins apportés au vieil homme puis ça devient incohérent spoiler: (marque rouge lui apparaissant dans le dos, visions, découverte que sa petite amie est morte, sans explications pour le spectateur). Finalement, elle est virée par les parents du vieux, à leur retour pour le week-end car, malgré les mentions écrites, elle a osé mettre les couteaux dans le lave-vaisselle et hausser le son de la télécommande !
Déjouer les attentes est l’ambition affichée de Mark Jackson. Pourquoi pas. Encore faut-il avoir quelque chose d’autre à proposer. Malgré une situation de base riche en possibles (une jeune fille un peu fragile se retrouve isolée dans une grande maison à s’occuper d’un vieil homme ; une menace semble vite planer sur elle), le film déroule une intrigue molle et sans enjeux, avec comme seule carotte pour le spectateur le charme de son interprète principale et une manière diffuse, artificielle et très attendue de jouer la carte du thriller (le vieux paraplégique est-il un dangereux manipulateur ou la jeune fille est-elle en train de devenir folle ?). Sans qu’il ne se soit rien passé de plus que ce vague (et éculé) suspens, le film va nous laisser sans explication sur les quelques pauvres mystères du film (un portable qui change de place, une serrure qui se ferme toute seule). A part ça, rien. Le portrait d’une jeune fille triste (puisqu’il n’y a que ça à se mettre sous la dent) est très caricatural et fort maladroit (la fausse révélation de la copine décédée). Bien décidé à ne jouer aucune carte et donc à ne rien proposer au spectateur – pure pose auteuriste typique d’un certaine cinéma indépendant américain neurasthénique -- signe un film totalement ennuyeux, sans âme et d’un vide stratosphérique. On est a des années lumières du génial « Hotel », qui, sur un sujet similaire, savait, lui, nous emmener dans des eaux troubles.