Formellement ambitieux, porté par une Macarena García ravissante et hypnotique, le film de Pablo Berger explore l’intemporalité d’un conte de fée entre nostalgie et modernité.
Partant d''une histoire hyper connue, Pablo Berger réussit le tour de force de nous surprendre à chaque minute dans un film muet de 2 heures, en noir et blanc. Plein de trouvailles et d'humour tendre. A voir absolument.
Résumé :spoiler: sud de l’Espagne, dans les années 20. Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de "Blancanieves". C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable…
Bien entendu on peut d'entrer de jeu comparer Blancanieves à The Artist du fait que ce soit un film muet en noir et blanc, mais même si Blancanieves respecte les codes du noir et blanc muet ce n'est pas un hommage aux premiers temps du cinéma et plutôt un parti pris artistique de mise en scène. Blancanieves est un bijoux pour les yeux on voit du grain on a de la texture à l'image, le fait qu'il n'y ai pas de paroles met en avant la musique et le langage des images (ne dit-on pas « une image vaut milles mots »?) et à travers ça le réalisateur nous transmet les émotions du récit. Et ce n'est pas là tout à fait une énième adaptation du conte de Blanche-Neige car ici il n'y a point de Prince Charmant, la comparaison au conte original s'arrête à la belle-mère jalouse non pas tant de la beauté de sa belle-fille plutôt que de l'attention qu'on lui porte, il manque un nain à l'appel et ceux de cette bande ne correspondent en rien avec ceux du conte ( on peut apercevoir un nain travesti ) et surtout ça ne se finit pas bien, « Blancanieves » n'est pas réveillée par le baiser du Prince du Charmant... Elle laisse tout de même quelques traces de sa vie dans son sillage auprès des nains, des spectateurs de tauromachiespoiler: ( elle n'achève pas le taureau, brise la tradition barbare tout en la respectant puisqu'elle réussi à fatiguer assez la bête lors de la corrida) . Le spectateur au cinéma peut voir là aussi une éloge à la différence et à l'acceptation de soi, Carmencita nous apprend qu'on peut dépasser la norme ( spoiler: Blanche-Neige n'est pas une princesse qui fait juste le ménage ou est juste belle, c'est une femme forte qui aime la vie, arrive à faire un « sport » plutôt réservé aux hommes et a un coup de cœur pour un homme de petite taille ) et être heureux (pas forcément jusqu'à la fin des temps mais au moins un moment...). A voir si on aime les films d'Art et d'Essai.
Je suis stupéfait de la note 2,6 que je découvre à propos de ce film. Un récit transposé de Blanche Neige dans une arêne, est-ce la corrida qui a fait baisser la note? Tout est si espagnol, avec le matador macho pitoyable et pourtant si aimant pour sa fille, la femme forte qui se bat contre une autre femme, la présence astucieuse des nains qui permettent à Blanche neige de se transcender. Et une musique qui n'est pas originale du film mais extrêmement bien adaptée. Très joli conte modernisé que les Espagnols ont beaucoup apprécie mais ce film en noir et blanc et muet ne doit pas plaire aux amateurs des couleurs 3D hollywoodiennes, alors pourquoi sont-ils allés voir ce film et l'ont-ils noté si bas? Ce film ne peut pas plaire aux crétins qui passent leur temps à UGC en mangeant des pop corns
Contrairement à ce qu'on a pu dire, ce film n'est pas ennuyeux et vous oublierez bien vite qu'il est muet. Et contrairement à ce que le titre suggère, il ne s'agit pas d'une énième version de Blanche-Neige (ç'eût été décevant !) mais une relecture de multiples contes qu'il est ludique d'identifier ici et là. Mais non content de convoquer diverses histoires pour en fabriquer une nouvelle, le film détourne les contes, les modifie, de façon à la fois légère mais significative. Mon seul reproche serait que Blancanieves véhicule, à mon grand déplaisir, la fascination de nos sociétés pour une soi-disant grandeur héréditaire, dont profitent les dynasties Gainsbourg-Doillon, Deneuve-Mastroianni, Huppert-Chammah, Higelin, Depardieu, etc.
J'ai mis 4,5 étoiles à ce film et j'ai recompté les étoiles,le compte d'allo ciné étant surprenant : 2,4 alors que tant de monde a mis plein d'étoiles. En effet le compte est faux. Il est réellement de 3,84 (350 étoiles pour 91 avis). Il serait bien de rectifier pour ne pas pénaliser ce film !
très bon film, touchant, émouvant, et qui arrive à captiver malgré un récit déjà connu car l'histoire de blanche neige a été intelligemment réinventée ici. Le noir et blanc est très beau, la musique envoûtante et entraînante, les décors de qualité et on ne s'ennuie pas une seule seconde, ce qui a le mérite d'être signalé pour un film muet (en effet, le récit est très fluide et cohérent). La force principale ici reste tout de même les acteurs : Ils sont excellents et magnifiquement filmés. Mention spéciale à Maribel Verdu (la marâtre) dont chaque apparition est jubilatoire!
merveilleux film qui ne ressemble à aucun autre. Les images sont d'une beauté sidérante. Personnel, universel, lumineux et poétique. Les actrices formidables, les acteurs étonnants. Je n'ai vu aucun film de Pablo Berger, je vais m'empresser de palier à ce manque. La mise en scène est fantastique. Allez voir ce film, c'est un havre de beauté.
Ce film est d'une beauté impressionnante, l'émotion est toujours à fleur de peau, la musique est prenante (il s'agit du meme orchestre que pour le film "the Artist"), les gestes sont magnifiés, orchestrés. Les costumes sont magnifiques. Ce film, qui peut paraitre classique par sa forme (le noir et blanc, la tradition espagnole), est pourtant bourré de subtilités et d'originalité. Une belle réussite !
J'ai accompagné un ami, en traînant les pattes, voir ce film qui ne m'intéressait guère et suis sorti ébloui! Une merveille: chaque image est plus belle que l'autre, les inventions de mise en scène abondent et la musique est superbe. Et la belle-mère, jouée par Maribel Verdu, est géniale: une super méchante comme on les aime.
Probablement un grand cinéaste en devenir, Pablo Berger réussit un grand écart entre son premier film Toremolinos 73, comédie un brin provocatrice, et ce lyrique Blancanieves. En recherchant la simplicité d'un cinéma d'émotions par une maîtrise de plans noir et blanc, ce mythe de Blanche Neige conclut une épopée qui donne une modernité à la tradition virile et nobiliaire de la tauromachie. La musique originale d'Alfonso Villalonga s'impose comme un efficace amplificateur de l'intensité dramatique et on s'imagine assister à un opéra avec l'orchestre symphonique dans sa fosse scrutant les mouvements de son chef déclenchant les passions les yeux rivés sur l'écran.