Voici un film propre à réconcilier tous les publics, le grand, amateur de films plutôt légers et l'intello, aimant l'originalité et les références. (C'était déjà le cas il y a deux semaines avec le "Django unchained de Quentin Tarantino"). C'est du cinéma, du vrai, mais dans un genre auberge espagnole ( je sais, c'est facile), chacun pouvant grappiller ce que bon lui semble.
"Blanca nieves" est l'adaptation du conte des frères Grimm "Blanche-Neige", façon originale et à la vraie sauce hispanique. C'est un film muet, en noir et blanc mais pas un pastiche des films des années 20 comme "The artist" l'an dernier. Sur le canevas du conte bien connu, le scénario brode une histoire aux accents espagnols certains, avec corridas, flamenco mais aussi, et c'est là où il se démarque de la pâle copie du cinéma des années 20, avec des thématiques et des clins d'oeil totalement contemporains.
Blanche-Neige est ici la fille d'un grand toréador paralysé dont la deuxième épouse règne en marâtre sur un domaine perdu. Bien sûr, elle sera la cible meurtrière de sa belle-mère et sera recueillie par des six nains (oui 6 !) toréadors. Si l'on retrouve tous les éléments essentiels du conte, des nains à la pomme empoisonnée, l'ensemble est d'une toute autre portée que les versions récentes venant d'Hollywood.
Y'a pas à dire, j'ai beau ne pas être un aficionado de la corrida, qu'est ce que c'est cinématographique quand même ! Surtout dans ce film-ci, où toute sa gestuelle, sa dramaturgie, est magnifiée par une image somptueuse au service d'une histoire mélodramatique à souhait mais totalement prenante. En plus d'un très ludique jeu de piste autour des contes célèbres (Cendrillon, la belle au bois dormant, Alice au pays des merveilles, ...), Pablo Berger décape un peu le machisme ambiant à l'univers tauromachique en faisant de son héroïne, un toréador.
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2013/01/blanca-nieves-de-pablo-berger.html