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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 6 août 2024
« La femme à abattre », film policier à la tonalité très réaliste de Bretaigne Windust achevé par Raoul Walsh qui ne souhaitera pas être crédité au générique par respect pour Windust tombé gravement malade, est le dernier film d’Humphrey Bogart pour la Warner. Le scénario écrit par Martin Rackin s’il est en partie fictionnel s’inspire d’une enquête réelle qui avait mis à jour une petite industrie prospère alors connu sous le nom de Murder. Inc qui organisait rationnellement une sorte d’« ubérisation » avant l’heure du crime, permettant à n’importe quel quidam de faire occire la personne de son choix contre rétribution. Aucun mobile ne reliant l’assassin à sa victime la tâche se révélait d’autant plus ardue que le commanditaire avait un alibi en béton. Humphrey Bogart au meilleur de sa forme, autoritaire comme il savait si bien l’être, incarne Ferguson le procureur qui cherche à faire condamner Mendoza le cerveau (Everett Sloane) de cette entreprise funestespoiler: . Il tient entre ses mains un (Ted de Corsia) des affidés de Mendoza qui comme souvent dans ce genre d’affaires n’arrivera pas vivant jusqu’au procès. En moins de 12 heures, Ferguson doit donc trouver une autre preuve sous peine de voir tous ses efforts réduits à néant. Le film parfaitement structuré utilise le procédé du flash-back tout au long de la nuit durant laquelle Ferguson et son adjoint (Roy Roberts) passent en revue toutes les pièces du dossier afin d’en trouver une cruciale qui leur aurait échappé . Le suspense repose bien sûr sur cette unité de temps prenant la forme d’un compte à rebours à très fort enjeux. Bogart comme on l’a dit à son meilleur fait monter crescendo la tension, jouant à la perfection ce procureur complétement imprégné de sa mission. C’est dans les méandres des souvenirs qui sont ressassés par les deux hommes que la femme à abattre du titre va parfaitement s’insérer. A la croisée des chemins entre film policier, film noir et œuvre documentaire « Une femme à abattre » ne s’inscrit pas dans un genre particulier mais en épouse plusieurs. Sans doute pour cette raison, il reste un peu méconnu au sein de la prestigieuse filmographie d’Humphrey Bogart. A noter que c’est cette affaire se déroulant de 1929 à 1941 qui a fait entrer dans le langage courant, notamment cinématographique, les appellations comme « Contrat » ou « Frapper » utilisées par les tueurs à gages pour déjouer les éventuelles écoutes téléphoniques.
Ce film est tout simplement excellent. La narration est parfaite, les acteurs sont super bons, même les méchants sont attachants ! J'ai vraiment passé un super moment devant ce film qui a su me captiver et me surprendre. Le seul bémol c'est la fin un peu brusque.... Mais qu'est-ce que j'ai adoré !
A cette époque, l'âge d'or du film noir à l'américaine est passé. Le temps est au déclin. Arrive "The enforcer" qui mettra un bon coup de fouet au genre. Le mot qui caractériserait le mieux ce film, serait, je pense : efficacité. En effet, quelle histoire redoutable. Rien n'est laissé au hasard. On ne s'encombre pas de détails. On va à l'essentiel. Et les flashbacks, utilisés pour arriver à la solution finale se succèdent d'une façon très habile. Le titre français pourrait laisser croire que la femme a ici une importance folle, ce n'est pas le cas. Elle est anecdotique. C'est un film d'hommes. Cependant, contrairement à beaucoup, j'émets quelques réserves. Bien sûr, Humphrey Bogart est impérial. Bien dirigé, son jeu est remarquable. A côté de lui, les autres ont quand même du mal à exister. Et puis, tout ça ne dure que 1h25, mais on y sent bien passer. On évolue sans cesse sur un rythme pataud. Alors, oeuvre importante du genre, évidemment oui. Mais, un chef d'oeuvre comme le stipule l'affiche, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Le procureur Martin Ferguson (Humprey Bogart) est sur le point de faire tomber le caïd Albert Mendoza. Son procès doit s'ouvrir le lendemain et Rico, son lieutenant, va témoigner à charge en échange d'un allègement de peine. Mais Rico se dégonfle par peur des représailles et, durant son évasion du tribunal, chute mortellement. Il reste quelques heures à peine au procureur et à ses équipiers pour se remémorer toute l'enquête et trouver un élément susceptible de faire tomber Mendoza.
La réalisation de "The Enforcer" avait été assurée initialement par Bretaigne Windust, un scénariste de théâtre dont c'était le premier passage derrière la caméra. L'histoire veut qu'il se soit fait licencier par Bogart qui appela Raoul Walsh pour le remplacer. Une version plus indulgente pour Windust veut qu'il soit tombé gravement malade. Toujours est-il que le seul Windust est crédité à l'écran, le nom de Walsh étant rajouté dans les doublages et dans tous les dictionnaires de cinéma. Stéphan Krezinski dans le Rapp & Lamy parle du "film d'une brute raffinée", joli oxymore pour décrire l’œuvre de Walsh, un réalisateur dont la carrière épouse toutes les évolutions qu'a connues Hollywood depuis les années 1910.
"The Enforcer" est un modèle de film noir dont il a tous les ingrédients : flic incorruptible, malfrats patibulaires, éclairages expressionnistes... Il est construit en flashbacks enchâssés : Ferguson se remémore l'interrogatoire des principaux protagonistes de l'enquête qui, à leur tour, se remémorent les événements dont ils ont été les témoins. Cette construction apparemment complexe reste étonnamment lisible et ne perd jamais le spectateur.
Le film est sorti en France sous un titre qui n'a rien à voir avec l'original. Son sens ne se révèle que dans les toutes dernières minutes au risque de révéler la clé de l'énigme.
On démarre avec un témoin entouré de plusieurs dizaines de policiers. Il fait nuit et l'audience a lieu à 10 heures du matin. Le témoin est sous-pression car il doit faire tomber un gros bonnet de la mafia. Au bout de 10 - 15 minutes, on remonte le fil historique du pourquoi on est arrivé là. Un film de gangsters avec de bonnes trouvailles du début à la fin. On voit les rouages de la pègres, les astuces de protection et de liquidation des témoins et pas mal de vocabulaire spécifiques aux gangsters pour tromper la vigilance de la police et des tables d'écoute. Un "coup", un "contrat"... Mais aussi quelques bavures des policiers et des gangsters dans la protection et la liquidation où chaque détail compte. Admirablement joué, la version noire et blanc joue son rôle si l'on est attentif aux détails qui décrivent les couleurs...
Très bon Film Noir avec, encore une fois, Humphrey Bogart campant le personnage du policier. Pas de révolution du genre ici mais "The Enforcer" nous dévoile une intrigue bien ficelée et haletante. Cette enquête policière contient tout ce qu'il faut pour maintenir notre intérêt du début à la fin. On y retrouve cette noirceur ambiante, cette violence et ce pessimisme qui ont fait le succés du Film Noir. Je ne sais qui, de Bretaigne Windust ou de Raoul Walsh (je parierais sur ce dernier), a abattu le plus de travail mais la mise en scène est excellente la suggestion de certaines scènes leur apporte encore plus d'impact. Si la star est bien évidemment Humphrey Bogart, je décerne une mention spéciale aux seconds rôles, tous exceptionnels. Je le conseille.
Un film noir époustouflant par ses extraordinaires mise en scène et montage et l'incroyable série de seconds rôles, tous plus inquiétants les uns que les autres qui réalisent une suite de numéros d'acteurs étonnante. Et surtout par son scénario génial à la limite du surréaliste, fondé sur le meurtre de masse payant organisé ! Fascinant !
NB C'est dans ce film que le meurtre sur commande à pris l'appellation de "contrat" !
Film policier. Un inspecteur de police (et son équipe) recherche activement des témoins pour faire condamner un chef de gang meurtrier. Après avoir perdu un premier témoin (mort lors d'une tentative d'évasion), il reprend l'enquête et trouve ainsi une jeune femme qui pourra témoigner : il s'agira alors de protéger cette femme contre les gangsters qui voudront l'abattre.
Très bon film de genre. Un scénario simple mais très bien agencé puisqu'il y a des nombreux retours en arrière, très compréhensible, une réalisation parfaite : photographie en noir et blanc de haute qualité, une action rapide et efficace, pas de romance, mais une intrigue et un suspens très bien mené. De bons acteurs (Bogart excellent), des seconds rôles bien choisis., des décors de ville de nuit très cinématographique. Une réussite. Un chef d'oeuvre du genre. (film vu il y a 50 ans : pas pris une ride !)
Si je devais retenir 10 films, celui-ci en fait partie et comment ! Je me souviens l'avoir vu dans les années 1960 à la télévision (le fameux film du dimanche soir que la France entière regardait). Je l'ai revu récemment et j'ai été surpris de ressentir le même choc. Le film n'a pas pris une ride, si je puis dire. Notamment par sa violence suggérée. Un remake de ce film entraînerait des torrents d'hémoglobine. Rien de tel dans ce film. En particulier la scène chez le barbier où le rasoir change de main pendant que le client est emmitouflé de serviette et ne peut rien voir.
Superbe. Un procédé original cette fois avec une enquête qui part de la fin mais nous laisse un excelle suspense pour la vraie fin. Génial. Le film noir américain c'est quand même quelque chose. Bogart est parfait et toujours très très bien entouré. Ici cette recherche du témoin d'un meurtre est haletante.
Chef d’œuvre tardif du film noir américain classique (avant la couleur). Je ne sais pas quoi le plus admirer dans ce thriller glaçant. Humphrey Bogart, royal en flic intègre, au jeu sobre. Le noir et blanc très étudié. L'histoire racontée en flashbacks, ou on découvre les truands transis d'effroi du début en frimeurs cruels pris par l'engrenage meurtrier qu'ils ont contribué à bâtir;( les second rôles sont impeccables), une atmosphère délétère, mystérieuse, aux confins de l'étrange (on ne découvre le méchant que vers la fin, dans une scène terrifiante dans un bar) et de l'horreur ( la découverte des paires de chaussures dans le marais) .A voir et à revoir.
Bon à part qu'au niveau de la protection de témoin, les policiers ont de très gros problèmes avec les fenêtres, ne sachant visiblement pas de manière improbable que c'est une très grosse source de dangers, il y a rien à jeter dans ce film noir qui a des allures de films politiques... Ces allures sont amplifiées par le fait que beaucoup de personnes dans la distribution de ce film ont eu des grosses emmerdes avec le maccarthysme, Bogart et Walsh compris, alors à son summum à cette époque. Et puis, c'est principalement la description qui est faite de la Mafia qui en fait une critique politique, la Mafia étant représentée comme un véritable virus duquel personne n'est à l'abri, description qui fait frémir encore aujourd'hui par sa noirceur et sa froideur. Et pour mener le tout très efficacement, rien de mieux qu'un vieux briscard superbement talentueux comme Raoul Walsh qui emporte le tout à un train d'enfer, n'ayant pas peur des flashbacks et des flashbacks dans des flashbacks, sans pour autant que le spectateur perde le fil (bon c'est sûr qu'il ne vaut mieux pas qu'il s'absente une minute pour aller pisser !!!). Et rien de mieux aussi que de mettre un bulldozer de charisme comme Humphrey Bogart devant la caméra pour mener encore plus efficacement. La fin réussit l'exploit d'être la partie la plus excitante d'un ensemble déjà bien excitant après l'introduction d'un excellent rebondissement totalement inattendu qu'il vient donner un dernier coup de fouet à l'histoire et rendre crédible le fait que le protagoniste finit par gagner un combat qui semblait pourtant perdu d'avance. Brut de décoffrage, c'est à cela qu'on reconnait un grand Raoul Walsh et un grand film noir...
Avec "La Femme à Abattre" c'est un très bon film noir que nous propose Raoul Walsh qui s'est attaché les services de l'immense Humphrey Bogart (surement mon acteur fétiche, une classe, un charisme et un talent unique) pour interpréter le rôle principal. Nous racontant l'histoire d'un adjoint du procureur qui doit reprendre une enquête visant à faire tomber le chef d'un syndicat du crime après la perte de son principal témoin. Un scénario intelligent et surtout bien écrit et construit, naviguant avec fluidité entre passé et présent au fur et à mesure que l'enquête avance. Il nous présente un univers noir, dramatique, pessimiste et violent, montrant parfois les pires aspects de l'espèce humaine et parfois de manière subjective et qui fascine et captive. La mise en scène inventive et nerveuse est impeccable et la photo en noir et blanc sublime. Porté par d'excellente interprétation, Humphrey Bogart bien évidemment mais aussi Everett Sloane qui rentre parfaitement bien dans la peau de son ignoble personnage. Sans temps mort et superbement rythmé, "La Femme à Abattre" s'avère un très bon film noir, à la fois ingénieux, inventif, captivant, sombre et efficace, bien réalisé et porté par de très bonnes interprétations.
Un superbe film noir, mené tambour battant par Walsh comme c’est souvent son habitude. Son style se reconnait assez vite, il n’y a aucune perte de temps et le réalisateur dirige ses comédiens avec beaucoup de rigueur. Leur façon de jouer est essentielle. Dans ce genre policier, Humphrey Bogart est vraiment remarquable, son visage et son regard en particulier sont essentiels pour maintenir l’attention des spectateurs. Les femmes n’y jouent qu’un rôle anecdotique comme le montre la fin brutale qui ne donnera même pas la parole au témoin, c’est plus un choix qu’un partis pris, Walsh a eu et aura tout loisir, en d'autres occasions, pour mettre les femmes en valeur. Ce film n’a vieilli en aucune façon, il est même étonnamment moderne grâce à un montage digne d’éloges et le climat délétère qu’il dégage reflète parfaitement l’époque débutante du maccarthisme. Pour ma part, je pense que Windust est un réalisateur prête-nom habilement introduit pour éviter des ennuis à Walsh. Le scénario quasiment parfait complète les qualités de ce film qui est un modèle, il est quasiment parfait mais ne m’enthousiasme pas assez pour la cinquième étoile, Walsh m’a tellement comblé par ailleurs.