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Un visiteur
5,0
Publiée le 26 septembre 2013
Windust n'était pas un réalisateur de renom mais il a exécuté une œuvre de qualité avec La femme à abattre qui figure parmi les meilleurs films noirs aux heures de gloire du polar américain des années 40-50. Si le film fut achevé par Raoul Walsh, il en laissa toute la primauté à son créateur. Le spectateur est d'emblée plongé au cœur d'une situation dramatique pour l'inspecteur Ferguson. Son unique témoin contre Mendoza, chef du syndicat du crime, vient de se tuer. L'inspecteur Ferguson va devoir trouver un autre témoin... Humphrey Bogart (Ferguson) imprime sa marque magistrale dans un rôle à sa mesure, un flic déterminé et efficace. Le réalisateur procède par flashbacks, permettant ainsi au spectateur de remonter le temps et de saisir les tenants et aboutissants de la situation. La mise en scène nerveuse et captivante conduit à un film abouti, puissant et prenant sans temps mort. Une nouvelle fois, Bogart sort le grand jeu par son charisme et sa performance d'acteur.
Un excellent polar, bien ficelé, doté d'un scénario relativement complexe, mais retranscrit à l'écran avec une fluidité appréciable. De plus, on ne se lasse pas de la présence d'Humphrey Bogart, une fois de plus impressionnant. Un film intelligent, au montage élaboré et qui sait monter progressivement en intensité.
Bon à part qu'au niveau de la protection de témoin, les policiers ont de très gros problèmes avec les fenêtres, ne sachant visiblement pas de manière improbable que c'est une très grosse source de dangers, il y a rien à jeter dans ce film noir qui a des allures de films politiques... Ces allures sont amplifiées par le fait que beaucoup de personnes dans la distribution de ce film ont eu des grosses emmerdes avec le maccarthysme, Bogart et Walsh compris, alors à son summum à cette époque. Et puis, c'est principalement la description qui est faite de la Mafia qui en fait une critique politique, la Mafia étant représentée comme un véritable virus duquel personne n'est à l'abri, description qui fait frémir encore aujourd'hui par sa noirceur et sa froideur. Et pour mener le tout très efficacement, rien de mieux qu'un vieux briscard superbement talentueux comme Raoul Walsh qui emporte le tout à un train d'enfer, n'ayant pas peur des flashbacks et des flashbacks dans des flashbacks, sans pour autant que le spectateur perde le fil (bon c'est sûr qu'il ne vaut mieux pas qu'il s'absente une minute pour aller pisser !!!). Et rien de mieux aussi que de mettre un bulldozer de charisme comme Humphrey Bogart devant la caméra pour mener encore plus efficacement. La fin réussit l'exploit d'être la partie la plus excitante d'un ensemble déjà bien excitant après l'introduction d'un excellent rebondissement totalement inattendu qu'il vient donner un dernier coup de fouet à l'histoire et rendre crédible le fait que le protagoniste finit par gagner un combat qui semblait pourtant perdu d'avance. Brut de décoffrage, c'est à cela qu'on reconnait un grand Raoul Walsh et un grand film noir...
A cette époque, l'âge d'or du film noir à l'américaine est passé. Le temps est au déclin. Arrive "The enforcer" qui mettra un bon coup de fouet au genre. Le mot qui caractériserait le mieux ce film, serait, je pense : efficacité. En effet, quelle histoire redoutable. Rien n'est laissé au hasard. On ne s'encombre pas de détails. On va à l'essentiel. Et les flashbacks, utilisés pour arriver à la solution finale se succèdent d'une façon très habile. Le titre français pourrait laisser croire que la femme a ici une importance folle, ce n'est pas le cas. Elle est anecdotique. C'est un film d'hommes. Cependant, contrairement à beaucoup, j'émets quelques réserves. Bien sûr, Humphrey Bogart est impérial. Bien dirigé, son jeu est remarquable. A côté de lui, les autres ont quand même du mal à exister. Et puis, tout ça ne dure que 1h25, mais on y sent bien passer. On évolue sans cesse sur un rythme pataud. Alors, oeuvre importante du genre, évidemment oui. Mais, un chef d'oeuvre comme le stipule l'affiche, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Sensationnelle réussite d'un des plus grands réalisateurs de l'Histoire du cinéma, « La Femme à abattre » impressionne par sa modernité. D'abord de construction, tant Raoul Walsh se plaît à voyager entre passé et présent pour nous éclairer au fur et à mesure sur l'enquête, sans que celle-ci ne perde jamais le moindre instant sa fluidité où sa richesse. Nous avons d'ailleurs beau être dans quelque chose de très classique, le résultat est constamment étonnant par la mise en scène remarquablement inventive de Walsh, comme en témoigne quelques scènes subjectives aussi violentes que saisissantes. Mais c'est surtout cet univers complètement désenchanté, pourri jusqu'à la moelle qui fascine, comme s'il n'y avait rien à espérer d'une humanité en perdition, qui ne croit plus en rien si ce n'est gagner de l'argent et être reconnu, quitte à commettre les pires actes pour y arriver. A ce titre, Everett Sloane parvient à rendre son monstrueux personnage inoubliable en seulement quelques minutes de présence à l'écran, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Une collaboration Raoul Walsh - Humphrey Bogart du tonnerre : un très grand film noir.
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4,0
Publiée le 22 octobre 2009
Le hèros de "The Enforcer", de Raoul Walsh et Bretaigne Windust, est, lui aussi, un policier qui se comporte comme un privè! Humphrey Bogart, parfait comme à son habitude, cherche le tèmoin dècisif qui lui permettra de confondre le chef d'un syndicat du crime! Film au style nerveux et violent, tirè d'un roman de James Eastwood, cet excellent film noir ne mènage pas les nerfs du spectateur! La lutte est rude et tous les coups sont permis! Cependant, selon une tradition hèritèe du film noir, les sèquences de violence brutale sont d'assez courte durèe; elles se situent gènèralement dans la rue! il est à noter aussi que les films de cette pèriode ont souvent un caractère documentaire très prononcè! Quant à la sèquence finale du film c'est un morceau d'anthologie! Brillant...
« La femme à abattre », film policier à la tonalité très réaliste de Bretaigne Windust achevé par Raoul Walsh qui ne souhaitera pas être crédité au générique par respect pour Windust tombé gravement malade, est le dernier film d’Humphrey Bogart pour la Warner. Le scénario écrit par Martin Rackin s’il est en partie fictionnel s’inspire d’une enquête réelle qui avait mis à jour une petite industrie prospère alors connu sous le nom de Murder. Inc qui organisait rationnellement une sorte d’« ubérisation » avant l’heure du crime, permettant à n’importe quel quidam de faire occire la personne de son choix contre rétribution. Aucun mobile ne reliant l’assassin à sa victime la tâche se révélait d’autant plus ardue que le commanditaire avait un alibi en béton. Humphrey Bogart au meilleur de sa forme, autoritaire comme il savait si bien l’être, incarne Ferguson le procureur qui cherche à faire condamner Mendoza le cerveau (Everett Sloane) de cette entreprise funestespoiler: . Il tient entre ses mains un (Ted de Corsia) des affidés de Mendoza qui comme souvent dans ce genre d’affaires n’arrivera pas vivant jusqu’au procès. En moins de 12 heures, Ferguson doit donc trouver une autre preuve sous peine de voir tous ses efforts réduits à néant. Le film parfaitement structuré utilise le procédé du flash-back tout au long de la nuit durant laquelle Ferguson et son adjoint (Roy Roberts) passent en revue toutes les pièces du dossier afin d’en trouver une cruciale qui leur aurait échappé . Le suspense repose bien sûr sur cette unité de temps prenant la forme d’un compte à rebours à très fort enjeux. Bogart comme on l’a dit à son meilleur fait monter crescendo la tension, jouant à la perfection ce procureur complétement imprégné de sa mission. C’est dans les méandres des souvenirs qui sont ressassés par les deux hommes que la femme à abattre du titre va parfaitement s’insérer. A la croisée des chemins entre film policier, film noir et œuvre documentaire « Une femme à abattre » ne s’inscrit pas dans un genre particulier mais en épouse plusieurs. Sans doute pour cette raison, il reste un peu méconnu au sein de la prestigieuse filmographie d’Humphrey Bogart. A noter que c’est cette affaire se déroulant de 1929 à 1941 qui a fait entrer dans le langage courant, notamment cinématographique, les appellations comme « Contrat » ou « Frapper » utilisées par les tueurs à gages pour déjouer les éventuelles écoutes téléphoniques.
Superbe. Un procédé original cette fois avec une enquête qui part de la fin mais nous laisse un excelle suspense pour la vraie fin. Génial. Le film noir américain c'est quand même quelque chose. Bogart est parfait et toujours très très bien entouré. Ici cette recherche du témoin d'un meurtre est haletante.
On démarre avec un témoin entouré de plusieurs dizaines de policiers. Il fait nuit et l'audience a lieu à 10 heures du matin. Le témoin est sous-pression car il doit faire tomber un gros bonnet de la mafia. Au bout de 10 - 15 minutes, on remonte le fil historique du pourquoi on est arrivé là. Un film de gangsters avec de bonnes trouvailles du début à la fin. On voit les rouages de la pègres, les astuces de protection et de liquidation des témoins et pas mal de vocabulaire spécifiques aux gangsters pour tromper la vigilance de la police et des tables d'écoute. Un "coup", un "contrat"... Mais aussi quelques bavures des policiers et des gangsters dans la protection et la liquidation où chaque détail compte. Admirablement joué, la version noire et blanc joue son rôle si l'on est attentif aux détails qui décrivent les couleurs...
Très bon Film Noir avec, encore une fois, Humphrey Bogart campant le personnage du policier. Pas de révolution du genre ici mais "The Enforcer" nous dévoile une intrigue bien ficelée et haletante. Cette enquête policière contient tout ce qu'il faut pour maintenir notre intérêt du début à la fin. On y retrouve cette noirceur ambiante, cette violence et ce pessimisme qui ont fait le succés du Film Noir. Je ne sais qui, de Bretaigne Windust ou de Raoul Walsh (je parierais sur ce dernier), a abattu le plus de travail mais la mise en scène est excellente la suggestion de certaines scènes leur apporte encore plus d'impact. Si la star est bien évidemment Humphrey Bogart, je décerne une mention spéciale aux seconds rôles, tous exceptionnels. Je le conseille.
Le générique indique que La Femme à abattre a été réalisé par Bretaigne Windust. En réalité, Raoul Walsh a été appelé à la rescousse pour reprendre le film en main, remplaçant au pied levé le réalisateur tombé gravement malade. La Femme à abattre demeure un thriller moderne et implacable (la tension de L'enfer est à lui n'est pas loin), inspiré d'un fait divers réel survenu au début des années 40. Si le film est en effet signé Bretaigne Windust, cinéaste habituellement rodé à la comédie, le film est marqué à chaque plan de l'inimitable griffe de Raoul Walsh. Porté par un immense Humphrey Bogart, qui allait être récompensé par l'Oscar du meilleur acteur l'année suivante pour The African Queen, La Femme à abattre est un thriller remarquablement mis en scène, complexe avec ses plusieurs flashbacks imbriqués, virtuose, passionnant de la première à la dernière image (le final est anthologique), violent et rythmé. N'oublions pas la sublime photo contrastée signée Robert Burks (La Mort aux trousses, Sueurs froides) et la composition de David Buttolph qui contribuent à faire de ce film noir un véritable chef d'oeuvre.
Le procureur Martin Ferguson (Humprey Bogart) est sur le point de faire tomber le caïd Albert Mendoza. Son procès doit s'ouvrir le lendemain et Rico, son lieutenant, va témoigner à charge en échange d'un allègement de peine. Mais Rico se dégonfle par peur des représailles et, durant son évasion du tribunal, chute mortellement. Il reste quelques heures à peine au procureur et à ses équipiers pour se remémorer toute l'enquête et trouver un élément susceptible de faire tomber Mendoza.
La réalisation de "The Enforcer" avait été assurée initialement par Bretaigne Windust, un scénariste de théâtre dont c'était le premier passage derrière la caméra. L'histoire veut qu'il se soit fait licencier par Bogart qui appela Raoul Walsh pour le remplacer. Une version plus indulgente pour Windust veut qu'il soit tombé gravement malade. Toujours est-il que le seul Windust est crédité à l'écran, le nom de Walsh étant rajouté dans les doublages et dans tous les dictionnaires de cinéma. Stéphan Krezinski dans le Rapp & Lamy parle du "film d'une brute raffinée", joli oxymore pour décrire l’œuvre de Walsh, un réalisateur dont la carrière épouse toutes les évolutions qu'a connues Hollywood depuis les années 1910.
"The Enforcer" est un modèle de film noir dont il a tous les ingrédients : flic incorruptible, malfrats patibulaires, éclairages expressionnistes... Il est construit en flashbacks enchâssés : Ferguson se remémore l'interrogatoire des principaux protagonistes de l'enquête qui, à leur tour, se remémorent les événements dont ils ont été les témoins. Cette construction apparemment complexe reste étonnamment lisible et ne perd jamais le spectateur.
Le film est sorti en France sous un titre qui n'a rien à voir avec l'original. Son sens ne se révèle que dans les toutes dernières minutes au risque de révéler la clé de l'énigme.
Un superbe film noir, mené tambour battant par Walsh comme c’est souvent son habitude. Son style se reconnait assez vite, il n’y a aucune perte de temps et le réalisateur dirige ses comédiens avec beaucoup de rigueur. Leur façon de jouer est essentielle. Dans ce genre policier, Humphrey Bogart est vraiment remarquable, son visage et son regard en particulier sont essentiels pour maintenir l’attention des spectateurs. Les femmes n’y jouent qu’un rôle anecdotique comme le montre la fin brutale qui ne donnera même pas la parole au témoin, c’est plus un choix qu’un partis pris, Walsh a eu et aura tout loisir, en d'autres occasions, pour mettre les femmes en valeur. Ce film n’a vieilli en aucune façon, il est même étonnamment moderne grâce à un montage digne d’éloges et le climat délétère qu’il dégage reflète parfaitement l’époque débutante du maccarthisme. Pour ma part, je pense que Windust est un réalisateur prête-nom habilement introduit pour éviter des ennuis à Walsh. Le scénario quasiment parfait complète les qualités de ce film qui est un modèle, il est quasiment parfait mais ne m’enthousiasme pas assez pour la cinquième étoile, Walsh m’a tellement comblé par ailleurs.
La réalisation et le scénario parfaitement construits ne laissent pas vraiment de temps mort aux spectateurs, en plus une atmosphère sulfureuse flotte autour du tueur, je suis d'ailleurs étonné qu'un remake n'ait pas été fait en s'appuyant justement sur cette atmosphère car ça fonctionne du feu de dieu pour un film des années 50. A noter aussi que si Bogart fait l'assise du film le gros de l'histoire se joue avec de très bons second roles.
Un film noir époustouflant par ses extraordinaires mise en scène et montage et l'incroyable série de seconds rôles, tous plus inquiétants les uns que les autres qui réalisent une suite de numéros d'acteurs étonnante. Et surtout par son scénario génial à la limite du surréaliste, fondé sur le meurtre de masse payant organisé ! Fascinant !
NB C'est dans ce film que le meurtre sur commande à pris l'appellation de "contrat" !