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SB88
23 abonnés
1 155 critiques
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2,5
Publiée le 4 août 2020
De toute évidence, nous n'avons pas le même humour que les japonais ! Le film est lent et sans intérêt (même si le synopsis me plaisait). Reste une belle réalisation, un bon casting, des personnages attachants et des mélodies réussies. 2,9/5
Allongé au bord d'un lac enrobé de pénombre, le samouraï déchu panse ses plaies - les mains habiles de sa progéniture parcourent ses omoplates, couvrant les déchirures de plantes médicinales. Le trou béant de son fourreau suinte la peur et lui rappelle à chaque regard sa condition de banni, l'ombre de sa femme perdue à jamais le hante, triste bonhomme à lunettes en fuite, perpétuelle, jusqu'au jour où.. Sous les yeux éteints du prince Meurtri, Kanjuro Nomi s'éveille enfin, déployant une énergie surhumaine pour tenter de lui arracher un sourire, ne reculant devant aucune pitrerie susceptible d'éveiller l'intérêt du jeune garçon. C'est à cheval sur une poutre mécanique ou bien encore au creux d'un canon géant que l'ancien Samurai déjouera les plans de la Mort, lui décochant de multiples pieds de nez, osant même lui faire face et la heurter de plein fouet. Habilement, Hitoshi Matsumoto insuffle à son oeuvre un vent de douce folie, une brise théâtrale des plus rafraichissante, sans jamais tomber dans l'overdose. Les sourires s'esquissent timidement tandis que les regards pétillent, tout est question de patience et de contraste entre les corps recroquevillés et celui qui explose, le mouvement continu comme arme tranchante contre l'oubli, quelques gouttes d'imagination feront-elles taire l'Hara-Kiri?
Rions un peu avec le seppuku ! On a beau être dans un décor de chambara (chemins forestiers, village, forteresse...) et avoir un duo de (anti)héros qui peut faire penser à "Baby Cart", on nage ici en pleine comédie. Comédie tendre et teintée d'ironie, sympathique mais finalement assez poussive puisque les gags s'enchaînent trop machinalement, ce qui devient vite lassant. Néanmoins, le burlesque des situations fait souvent mouche et le décalage né du renversement des rôles des deux personnages principaux fonctionne très bien. On a d'un côté un samouraï désarmé, au sens propre comme au sens figuré, qui se comporte comme un enfant emmuré dans le silence, la mélancolie et un certain fatalisme (Takaaki Nomi, sorte de Buster Keaton japonais, excellent), et de l'autre sa fille qui assume un rôle d'adulte, tour à tour dans la réprimande et dans l'encouragement (la petite Sea Kumada, étonnante et exprimant parfaitement toute l'autorité, toute la détermination mais aussi toute la tendresse de son personnage derrière sa frêle silouhette). Autour d'eux, plusieurs personnages incarnent un humour typiquement japonais avec plus ou moins de bonheur : si les deux gardiens de prison s'en sortent assez bien dans la plus pure tradition du manzaï, les trois assassins tout droits sortis d'un manga ont bien du mal à nous arracher le moindre sourire. Et puis, il y a la fin du film, très jolie et très touchante, le samouraï redevenant un père responsable (enfin... pour la mentalité du Japon féodal) et la fillette une enfant insouciante... Cela dit, j'ai beau être assez familier de ce genre de films, les ruptures de ton qui peuvent parfois se produire dans les comédies asiatiques ne manquent jamais de me surprendre et de me laisser assez perplexe (la chanson, ici, surtout). A voir éventuellement, pour le côté exotique et le choc culturel.
J'avais manqué ce film à sa sortie, en fait il ne m'intéressait pas vraiment et puis j'ai vu Symbol et j'ai fait le lien avec le mec. Du coup j'ai trouvé ça vraiment bien. Bon ça ne vaut pas Symbol, mais c'est un tout autre registre, on est moins dans le gros délire que dans ses précédents films, de par le registre déjà même si ses autres films peuvent se montrer mélancoliques et sombres au fond, enfin tout dépend du spectateur dans ce genre de cinéma. Mais là on est clairement dans le drame, voire le tragique, c'est chouette, ça montre que le mec peut changer de registre et qui plus est faire quelque chose de bien. Du coup tout le film tourne sur le marrant - pas marrant, en fait c'est parce que ce n'est pas drôle que c'est drôle, ça reste une perspective très kantienne du comique "Le rire vient d'une attente qui se résous subitement en rien" et bergsonienne où c'est la mécanique apposée sur la vie qui donne l'effet comique. Mais le tour de force c'est qu'on ne se fout jamais de la gueule du personnage, alors qu'on aurait mille raison de le faire, au contraire on éprouve une véritable empathie pour lui et la fin est vraiment poignante même si elle met le paquet, mais bon on voit que c'est sincère, après j'ai moins aimé je pense qu'il aurait pu s'arrêter au poème ou même avant, le truc avec les gamins qui jouent c'était pas utile. Mais bon le final est assez grandiose, super bien filmé en gros plan et tout, bien viscéral comme il faut, épique même. Sinon certains délires du réal sont à mourir de rire, genre le personnage qui ne comprend rien, ou le samouraï qui ne peut pas mourir au début, j'adore ça chez Matsumoto, cette manière qu'il a de partir dans des trucs totalement perché sans perdre son spectateur et tout en restant vraisemblable. Bref c'est un vrai bon film, pas génial non plus mais ça laisse présager du bon pour un réalisateur en début de carrière, j'espère qu'on le verra encore nous faire rire aux éclats et nous surprendre.
Le film apporte un peu de fraicheur avec un humour décalé cultivant l’absurde. C’est l’histoire d’un ancien samouraï qui a renoncé à son sabre et qui doit en 30 jours redonner le sourire au fils du seigneur qui a perdu sa mère. Faute de quoi, il se fera hara-kiri (« seppuku » est le vrai terme japonais). Les scènes sont très drôles : avalement d’une nouille par une narine, danse du ventre avec un visage dessiné par sa fille unique sur son torse, homme obus, saut à travers un cercle en feu (alors qu’il pleut), etc. Seule la fin quitte le monde de l’absurde et devient mièvre : spoiler: le samouraï retrouve sa dignité en se suicidant et sa fille devient l’amie du fils du seigneur.
Excellente parodie du samuraï typique mais qui au delà finit par le sepuka par lequel il ne peut qu'atteindre les cieux et le paradis des samuraïs. Nous ne sommes pas loin de la comédia dell'arte. Derrière la farce la profondeur des sujets traités. La post-face du film nous laisse à penser que le mythe ratrappe la réalité par la stelle qui a réussi à traverser les ans et qui continue à être l'objet d'honneur.
Vu au Katorza à Nantes, et bien heureux d'avoir pu le voir, car il est malheureusement programmé dans bien peu de salles de notre cher pays ! Méconnaissant le réalisateur nippon de ce film 100% burlesque, je me suis donc fié à la bande-annonce vue bien sûr sur allociné. Comme si bien décrit dans le journal du katorza, c'est l'OVNI du mois ! Dans ce film remarquable, on passe du rire aux larmes, de la mélancolie aux fous rires. Mené d'une façon des plus contemporaines, ce long métrage bouscule les classiques du genre. Grand admirateur des films d'Akira Kurosawa, et principalement de la mise en scène des mythes et légendes du Japon féodal, on peu dire que Hitoshi Matsumoto n'est pas en reste face à la qualité des costumes, des décors, et d'un casting efficace. Et quel casting ! Takaaki Nomi, le samouraï sans sabre, fait preuve d'une véritable performance. Ce troisième long métrage fais furieusement son effet : les amateurs des grands classiques du cinéma japonais seront à la fois comblés par la mise en scène, mais également agréablement surpris par le traitement contemporain des scènes les plus drôles. Sans gâcher l'ensemble du tableau, l'humour, la dérision, mais aussi la profondeur sont omniprésent dans cet opus. Les assais hilarants et à la fois émouvants du protagoniste laissent place à un vrai questionnement sur soi. A la fois sur la volonté de vivre, la combattivité et le deuil (d'un être cher, ou d'une situation difficile). Pour finir, on peut dire que ce film plutôt atypique sais faire la part belle aux emotions les plus intenses. 1h43 d'images magnifiques et amusantes qui passent excessivement vite ! Vous ne vous ennuirez pas le moins du monde, même si vous n'avez pas l'habitude de films nippons.
Même si les passages burlesques des premières minutes ont failli me faire décrocher dès le début, j'ai apprécié ce film qui est bien plus un drame qu'un film comique. On pourra reprocher pas mal de choses sur la forme mais ça ne passe pas si mal et l'histoire finalement cruelle et touchante prends largement le dessus.
L'humour totalement premier degré et pourtant tellement décalé vu la situation est hilarante. La petite fille est touchante et porte excellemment son role. Tous les personnages sont attachants. Un tres bon film à déguster avec légerete.
Certains disent qu'un japonais aurait du mal à comprendre l'humeur européen et qu'un européen peut avoir du mal à comprendre l'humour japonais... sûrement! Mais dans la salle où j'ai vu ce film (nous étions une dizaine) et je peux affirmer ceci : tout le monde a ri et parfois aux éclats. Beaucoup d'humour, des acteurs touchants, un trait de vérité historique (seppuku, costume,...), quelques anachronismes, une fin inattendue, et comme dirait Michel et Michel de "Faux raccords" d'Allociné : "quelques erreurs dans le plan"! Mais un véritable moment de bonheur où humour et larmes ne font qu'un. J'ai eu un plaisir immense à le voir, je le reverrai avec plaisir. Hitoshi Matsumoto a prouvé son talent de comique dans un film magistral et très bien fait et ses nominations sont largement mérités. BRAVO!!!