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GéDéon
85 abonnés
513 critiques
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3,5
Publiée le 15 novembre 2024
Le peu prolifique Daniel Vigne signe en 1982 un film de procès nous plongeant dans les campagnes françaises du milieu du XVIème siècle. Après une longue absence, un homme revient dans son village natal pour reprendre sa vie d’antan. Mais qui est-il vraiment ? Même si la mise en scène souffre d’un académisme distingué, l’ensemble présente une belle reconstitution notamment dans sa lecture du système judiciaire de l’époque reposant tout autant sur les croyances divines et les superstitions que les preuves tangibles. Nathalie Baye et Gérard Depardieu éclaboussent l’écran de leur talent, tandis que Tchéky Karyo et Dominique Pinon profitent de ce long-métrage pour effectuer leurs premiers pas au cinéma. Bref, une chronique moyenâgeuse dotée d’une très bonne intrigue.
Ce n'est pas un mauvais film mais il paraît maintenant daté. L'histoire est intéressante mais l'image, la réalisation et même le jeu d'acteur fait vieillot. Il n'y a que la musique qui fasse assez moderne
Drame historique, coécrit et réalisé par Daniel Vigne, Le Retour De Martin Guerre est un très bon film. L'histoire se déroule au milieu du seizième siècle dans le village d'Artigat où vivent Martin et sa femme Bertrande, jusqu'au jour ou Martin disparaît subitement, laissant tout derrière lui. Mais neuf ans plus tard, Martin revient chez les siens. Après des retrouvailles joyeuses, une partie des habitants soupçonnent l'homme de ne pas être celui qu'il prétend. Ce scénario, basé sur une véritable affaire, est intéressant à visionner tout du long de sa durée d'environ deux heures. On assiste pendant tout ce temps à un récit intrigant et évoluant bien au fil des minutes. En effet, malgré un rythme lent, les évènements s'enchaînent vite dans la première heure à cause de certaines ellipses qui auraient pu être comblées. On se demande ce que la suite va nous offrir car on semble déjà proche de la fin à l'heure de visionnage. Seulement, le métrage bascule dans un film de procès passionnant dans sa deuxième heure ou deux camps s'opposent. Surtout, il parvient parfaitement à semer le doute sur la véritable identité de l'accusé. Les contradictions apportées sont convaincantes et on passe constamment de la certitude au doute. Car oui, tout le sel du film repose sur cette accusation d'usurpation d'identité qui va déchirer tout un village composé de personnages appréciables, interprétés par une belle distribution avec en tête d'affiche un Gérard Depardieu pour qui l'on ressent de l'empathie et une Nathalie Baye tourmentée. Ils sont entourés par d'autres noms agréables comme Bernard-Pierre Donnadieu, Roger Planchon, Maurice Jacquemont, ou encore Isabelle Sadoyan. Tous ces rôles, et les autres, entretiennent des relations conflictuelles basées sur la suspicion. Des échanges procurant quelques émotions, soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation de Daniel Digne s'avère convenable. Sa mise en scène est assez classique mais évolue dans un environnement d'époque bien reconstitué, dans laquelle les habitants vivent les pieds dans la boue. Eux aussi sont parfaitement crédibilisés par des costumes de qualité. Ce visuel à l'apparence sale et repoussante est accompagné par une très bonne b.o. signée Michel Portal. Ses compositions mêlant airs traditionnels de cette période et notes plus modernes offrent un rendu auditif percutant et mémorable. Cette imposture identitaire s'achève sur une fin marquante, venant mettre un terme à cette affaire peu banale. En conclusion, Le Retour De Martin Guerre est un film méritant d'être visionné.
Excellente adaptation du roman lui-même inspiré d'un fait divers. Un thriller médiéval servi par des acteurs inspirés et talantueux. De pardieu joue ici une de ses meilleures partition.
Un film de procès dans la France rurale du 16e siècle, un thriller qui repose sur l’identité véridique ou pas d’un personnage, voilà le pitch de ce film. Si la mise en scène est très sobre pour ne pas dire austère, ce film vaut le détour pour la qualité de son écriture, des mécaniques d’action et de réaction de ses personnages. Et puis bien sûr pour Depardieu alors au sommet de son art qui rend vivant et intriguant ce personnage qui voit sa famille se retourner contre lui quand il va se montrer trop gourmand. Film sur la cupidité humaine, sur la faillibilité de la justice sur l’opposition entre savoir et superstitions c’est une œuvre sobre mais sublimée par ses enjeux et ses interprètes.
Je n'ai pas aimé le jeu des acteurs dans le film, j'ai pensé que c'était mauvais. Les lignes pour les acteurs et actrices étaient terribles à mon avis. L'intrigue du film n’était pas intéressante à mon avis. Le film est proche de 2 heures et il n’y a pas plus de développement dans l’intrigue. J’aime l'appareil et les costumes du film. Les vêtements sont sales et le village est au charme désuet. Les costumes et l’appareil me prennent en France au seizième siècle. En m’avis, le film n’est pas un mauvais film, mais il est très ennuyeux. Il est plus long, et il n’y a pas plus des événements se produisent dans le film et il y a juste un peu des scènes importantes. Je donne 2.5 étoiles.
Une plongée saisissante dans le quotidien de villageois du XVIe siècle grâce à l'attention portée aux décors et aux costumes mais surtout à un travail remarquable sur la photographie, prêtant souvent aux scènes des allures de tableaux. L'ambition esthétique n'efface pas la justesse psychologique des antagonismes et réactions de personnages pris entre considérations économiques et espoirs sentimentaux ainsi que l'expose l'adaptation de ce fait divers révélateur de vérités humaines sans didactisme. Au-delà de l'enquête sur l'identité de ce fils prodigue se noue une délicate histoire d'amour à travers furtifs regards et gestuelle subtile auxquels Nathalie Baye et Gérard Depardieu confèrent une émouvante justesse. Un drame polysémique.
Au XVIème siècle, dans un petit village de France, Martin Guerre revient au pays après 8 ans de disparition. Le garçon taiseux et époux médiocre est devenu un homme, costaud et charismatique. Le nouveau Martin séduit tout le village et reconquiert sa femme, s'installe comme une personnalité locale. Mais avec les tensions d'argent avec l'oncle, qui a pris soin du foyer en l'absence du disparu, reviennent plus insistants les doutes que certains nourrissent : s'agit-il bien de Martin ou est-ce un imposteur ? L'histoire est très bien menée, grâce à des acteurs parfaitement dans leur rôle : Depardieu (admirable prestation), Baye, l'acteur de l'oncle ou celui du juge. Par cette affaire hors-norme mais réelle, le film nous présente un Moyen-Âge (bien que l'on soit d'un point de vue historien passé à l'époque moderne, la différence est minime au niveau de vie des paysans) sans misérabilisme, replaçant même dans un village perdu la place qui est celle de l'écrit (le notaire itinérant du début) et le recours à la justice du parlement de Toulouse même par les plus modestes pour leurs affaires, tout comme le curé, figure d'autorité mais qui participe pleinement de la vie de la communauté paysanne. Un film bien mené et qui donne une impression de réalisme sans clichés.
Très bon classique du cinéma populaire français. Ce film historique s'inscrit dans un coin de la campagne ariégeoise au XVIe siècle, plus "Moyen Âge" que "Renaissance", reconstitué avec humilité, sans débauche ostentatoire. Dans cet esprit : des décors et des costumes simples et soignés ; une lumière, des couleurs, des compositions d'intérieurs discrètement picturales. Et surtout une interprétation au naturel : Gérard Depardieu, puissant et subtil à la fois, expressif sans être fanfaronnant ; Nathalie Baye, délicate et ambiguë, très belle, comme sortie d'un tableau de Vermeer ; Roger Planchon, tout en intelligence posée. Côté mise en scène, à défaut d'originalité : du solide et du méticuleux. Bref, beaucoup de qualités pour servir la pierre angulaire de l'édifice : le scénario, co-signé par Jean-Claude Carrière. Excellente construction dramatique autour d'une enquête judiciaire sur une possible usurpation d'identité, autour d'une histoire d'amour tacite et troublante, trait d'union entre sincérité, complicité et duplicité, autour d'un beau portrait de femme dont l'expression de la féminité et les arrangements avec la vérité sont émouvants, et, enfin, autour d'une chronique de la vie paysanne avec ses codes sociaux, moraux et religieux. Un film riche et fort, qui a connu un gros succès aux États-Unis, au point de donner lieu à un remake (Sommersby, 1993, avec Richard Gere et Jodie Foster).
Martin part à la guerre après huit ans d’absence et revient dans son village retrouvé les siens, l’apparence a bien changé et le doute s’installe. La duperie n’arrive à berner tout son monde pris par l’émotion et le manque d’instruction, le procès de l’imposture pose ses bases accusatrices pour recueillir les témoignages cruciaux de l’entourage. Une belle mise en scène d’ambiance folklorique au temps du règne de François Ier, la religion tient à sa place pour remettre le cours des choses. Le jugement moral sacré est intégrant de sa société, le blasphème diffamatoire synonyme irrévocable de condamnation. Une intrigue captivante de bout en bout, on y croit pendant un bon moment jusqu’au dernier petit détail qui fait son entrée en scène, juste au verdict du tribunal confirmant l’acquittement, vient ce rebondissement vraisemblable. L’intuition est un mot d’ordre avant les lointains tests techniques inexistants, une neutralité qui suivra l’évolution de cette vielle histoire post-médiévale, la transformation romanesque de la renaissance Française, un renouvellement chronologique. De bonnes prestations d’acteurs dramaturges, les actrices en valent la chandelle, il n’aura d’issue pour la sentence, ni de pardon pour le mensonge masculin, des relations non-maritales reconnu coupable au yeux de l’ancienne justice. La femme manipulatrice échappe de justesse aux flammes de l’enfer terrien défini par les hommes, en reconnaissant son veritable mari détesté et en renie celui qu’elle a aimé dans la folie mensongère. La doctrine chrétienne enfouie de la théorie du diable posséda ses troubles psychologiques, la leçon fut répéter à merveille dans le subconscient. L’intérêt qui gravite autour du scénario, les liens du sang régissaient ces fortunes familiales à l’époque des Rois absolutistes, dignes héritiers féodaux et de ses sujets grands opportuns.
La reconstitution de cette humanité du XVIème siècle est très bien mise en scène. Attention : il n'y a pas d'effets spectaculaires dans le décorum et dans l'action. Néanmoins, Daniel Vigne avec une simplicité de moyens a su habilement dirigée son histoire. Le décor fruste et le jeu des acteurs, simple et naturel, donne un sentiment de sincérité à cette humanité. L'histoire racontée n'est pas parfaite. Si la première partie est très réussie (le choix de la musique est très original), le milieu a quelques faiblesses scénaristiques et la dernière partie (le procès à Toulouse) est un peu froide et verbeuse dans la mise en scène. Cela dit, ce film est captivant du début jusqu'à la fin.
Hollywood n'a rien inventé ; les rebondissements dopés au suspense, les grandes épopées judiciaires... Martin Guerre y arrive très bien. Dans cette histoire où le moindre détail est un spoiler, Depardieu dévoile un autre potentiel de son jeu habituel aussi inamovible et solide qu'un menhir ; dans la dualité de ses qualités d'acteur et de personnage public, il va puiser celle qui va faire de lui un imposteur (je parle bien sûr de son personnage). Dans l'enquête historiquement exacte dont l'abondante documentation a servi de script à ce film, il va être le rouage d'une machine infernale raffinant l'équilibre : celui de la crédulité du spectateur, floué de bout en bout, qui n'aura d'autre choix que de croire ce que le régisseur veut bien qu'on croie. C'est vrai, c'est faux, c'est autre chose... Et si cela semble trop mouvementé pour être vrai, il suffit de se rappeler que c'est une histoire vraie.
Dans cette reconstitution à échelle guédelonesque d'un village entier, la parole est d'or, et on a l'humble impression de comprendre ce qui nous a amené du Moyen Âge à aujourd'hui rien que par les mots tapissant l'histoire et définissant la justice, l'intérêt, la solidarité. Le dialecte des acteurs, un peu trop subtilement modifié, permet, au contraire d'une musique anachronique et bizarre, de s'immerger dans une fresque entière et pénétrante, quoiqu'un peu trop romanesque. Des accrocs qu'on retrouve dans d'autres œuvres dont l'usure est jugée à la hauteur de la finesse, comme si cette œuvre, à tous égards, était la pellicule de Bayeux.
Inspirée d'un fait-divers de 1560, cette histoire assez incroyable nous plonge avec réalisme dans la vie d'un village français du XVIème siècle. Sur une musique signée Michel Portal, entourés de seconds rôles marquants, Gérard Depardieu et Nathalie Baye évoluent magistralement dans ce polar rural et moyenâgeux qui inspira les Américains - un remake, Sommersby, fut tourné en 1993 avec Jodie Foster et Richard Gere. Remarquable.
Plus qu'une plongée, sinon fidèle, du moins réaliste, dans l'univers médiéval, le retour de Martin Guerre est un film sur l'identité et son travestissement. L’usurpateur (génialement interprété par le monstre Depardieu) joue si bien son rôle, son mensonge, que celui-ci devient réalité et vérité. Tous le reconnaissent comme voisin, neveu ou mari. Peu importante si les doutes subsistent, l'être perdu est retrouvé, et n'a jamais autant été ce qu'il aurait dû être. Mais lorsque l'intérêt pécunier entre jeu, l'identité doit être révélée. Le film atteint alors son acme lors de la scène du jugement où jusqu'au bout le rôle endossé semble tenir, même si ce n'est que sur un fil. Pourtant, le masque finit par tomber, presque par lassitude ou inadvertance, en écho à l'idée hasardeuse qui avait traversé l'esprit d'un être qui voulait vivre une autre vie que la sienne. 03/2018
"Le retour de Martin Guerre " (1982) Numéro 23 le 30.07.2017
Il y a très longtemps que je n'avais revu ce bon vieux film des années 80, et Dieu merci, Numéro 23 a eu la main heureuse en le ressortant d'outre-tombes ! De nos jours, on peine à reconnaître certains acteurs dont le compteur a ajouté 35 années de plus à leur âge d'alors. Telle Nathalie Baye, toute effacée, presque timide, mais tellement belle et séduisante ! Et puis il y a notre Gégé (Depardieu) plein de fougue, débordant de talent, et sans lequel le film n'eut pas existé tant il incarne bien son personnage ! Le sujet n'est pas bien nouveau et sans en dire de trop : un revenant est là : est-ce vraiment lui ou pas lui ? Un suspense de 125 mn assuré et à ne pas laisser passer ! L'ambiance et les décors sont eux aussi particulièrement bien réussis : on se croirait au coeur de l'action et la musique n'y est sûrement pas étrangère. Ce film avait valu à son auteur 3 Césars et le succès en salles : en France avec 1,2 million de spectaurs, mais aussi aux USA ! Il semble que le réalisateur, Daniel Vigne, 74 ans (en 2017) ait définitivement posé ses caméras en 2006 après une filmographie bien remplie...Bravo ! willycopresto