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Julien D
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2,5
Publiée le 1 janvier 2012
Andrea Molaioli s’est lance dans la dénonciation du système financier dans les années 90 en nous plongeant dans les coulisses d’un grand groupe agro-alimentaire italien. En s’inspirant du cas de la société Parmalat en en faisant une satire, il réussit à faire un réquisitoire intéressant sur les bases pourries de l’économie mondiale ainsi que de la corruption du gouvernement Berlusconi. Mais en la filmant avec un réalisme digne d’un documentaire et en ne mettant en avant l’aspect illégal de la comptabilité de la société, il fait perdre à son film l’intensité au suspense de son histoire. Le grand intèret du film est donc plus dans la performance de Toni Servillo que dans cette image des ravages du capitalisme plombée par sa construction narrative au rythme trop lent et par une mise en scène trop classique.
Si l'on remplace la famille Rastelli par la famille Tanzi, Ernesto Botta par Fausto Tonna, le Piémont par l'Emilie-Romagne, les Îles Caïman par le grand-duché de Luxembourg, et donc "Leda" par "Parmalat", on a en mains les clés du plus grand scandale financier européen à ce jour : un "trou" de 14 milliards d'euros ayant entraîné en 2003 la banqueroute du grand groupe agro-alimentaire italien, et la ruine de plus de 100.000 petits épargnants (manipulations des cours boursiers) - quelques retentissants procès plus tard (au pénal comme au civil), c'est le français Lactalis, aujourd'hui premier groupe laitier mondial, qui prendra le contrôle de Parmalat. La transposition est saisissante, et l'on assiste médusés pendant presque 2 heures aux grenouillages financiers de plus en plus risqués du tandem Rastelli/Botta, alias Tanzi/Tonna, comme emblématiques bien sûr du système généralisé qui gangrène le capitalisme depuis quelques années. La "fiction" (transparente) a l'avantage de rendre la démonstration plus attractive qu'un documentaire, mais on regrettera la ligne scénaristique et la mise en scène trop classiques, en panne donc d'inventivité. L'atout principal de cet "Empire" un brin trop sage et descriptif dû à Andrea Molaioli, ancien assistant de Nanni Moretti, est son interprétation, à la tête de laquelle excelle Toni Servillo en bras droit trop dévoué (déjà apprécié cette année 2011 dans deux autres films, très différents : "Une vie tranquille" et "Un tigre parmi les singes").
Largement inspiré du scandale Parmalat, L'empire des Rastelli est pétri de bonnes intentions et entend se placer dans la continuité des grands films politiques et sociaux des Rosi, Petri et tutti gli altri. L'ennui, c'est qu'Andrea Molaioli n'a pas le talent de ses aînés et que son scénario est passablement mal écrit. Le film hésite entre la satire et un ton plus documentaire et ne fait qu'empiler les informations, plus ou moins utiles, dès lors que l'on a compris, très tôt, que la grande entreprise qu'il décrit va dans le mur et que ses dirigeants ont beau corrompre la gent politique, ils n'arrêteront pas sa chute. L'idée de suivre le directeur financier de la société, l'un des rares à être presque honnête en son sein, et qui paiera pour les plus puissants, était bonne, d'autant que le rôle est joué par le toujours excellent Toni Servillo. Mais elle est sous-exploitée et s'accompagne d'une historiette sentimentale qui n'a pas sa place. Molaioli voulait livrer une charge féroce contre les dérives capitalistes sous le règne de Berlusconi, c'était prometteur. Mais le film est réalisé de manière si terne qu'il devient aussi palpitant qu'une course de crabes sur la plage.
Si "L'Empire des Rastelli" se veut ancré dans son époque en s'inspirant de l'affaire Parmalat, fraudes énormes du puissant groupe agro-alimentaire,révélées au grand jour en 2003, il est plombé direct par une mise en scène au ras des pâquerettes. Andrea Molaioli ne va pas au delà du vulgaire téléfilm,avec des personnages sans épaisseur,aux lignes toutes tracées. Quant à la partie usurpation et sauvetage des apparences,elle manque à la fois de clarté et de poigne. Toni Servillo n'est évidemment pas à remettre en cause en comptable solitaire qui a le syndrôme de Dieu le temps d'une amourette avec la nièce du boss... D'ailleurs,la direction d'acteurs ne souffre aucun reproche,et on se surprend même à avoir de la compassion pour le directeur commercial,trop tendre pour ce monde impitoyable. Le film est aussi une parabole sur la faillite financière et sur les magouilles des entreprises pour garder le contrôle. Il y a donc de quoi se faire une bonne soirée, presque pédagogique, mais pas plus.
« L’empire des Rastelli » illustre la transformation du capitalisme par la mondialisation. Le film est inspiré de l’affaire Parmalat (conglomérat laitier) qui fit grand bruit en 2003. Alors que tout semblait lui réussir sur le territoire italien où elle avait vu le jour dans la région de Parme, la société familiale crée en 1961 a commencé comme la grenouille à se voir aussi grosse que le bœuf, rachetant à tour de bras des sociétés à travers le monde. Le tout, facilité par son introduction en bourse. Les malversations sur les cours sont vite venues obscurcir l’horizon jusqu’au scandale financier à la proportion gigantesque jusqu’alors inconnue en Europe. Andrea Molaioli, ancien assistant de Nanni Moretti parvient assez bien à montrer l’inadaptation des méthodes de management issues des trente glorieuses qui se fracassent devant la réalité du monde de la finance actuel où le virtuel prime sur tout le reste. Ces grands patrons nationaux qui savaient jouer habilement des rouages politiques qui en échange de grasses commissions leur facilitaient la manœuvre se frottent désormais aux pays émergents qui n’appliquent pas les mêmes règles. Le contraste est frappant entre le management historique de l’entreprise symbolisé par Botta (Toni Servillo) le directeur financier fortement ancré dans la vie locale et les méthodes d’un autre temps et la nièce du patron (Sarah Felberbaum) détentrice d’un MBA en « fusion-acquisition ». Le trait est sans doute un peu forcé mais il montre bien les proies faciles que sont devenus ces managers à l’ancienne une fois qu'ils eurent goûté, souvent à leur corps défendant à la griserie de la multiplication factice des euros par la magie perfide du jackpot boursier. Quand le château de cartes va s’écrouler tout le monde pensera à préserver ses arrières via les paradis offshore. Le scrupuleux et maniaque Botta y cèdera le dernier quand il aura compris que même son patron vénéré a mis les mains jusqu’au coude dans le pot de confiture. Comme l’exige sa fonction il sera celui qui paiera le premier les pots cassés selon la tradition, elle très ancienne, qui veut que rarement se soit la tête de l’entreprise qui trinque. Le film se veut avant tout didactique et manque de l’emphase qui fit en son temps tout le sel d’un film tel que «Le sucre » de Jacques Rouffio (1978) qui en substance dénonçait les mêmes pratiques mais de manière beaucoup plus acide et ludique. Molaioli est plus dans l’esprit de « L’argent des autres » de Christian de Chalonge (1978) sans inspirer autant d’inquiétude. On voit que le sujet est ancien et que rien n’évolue vraiment du côté des mœurs financières qui semblent contaminées de manière consubstantielle par la corruption. Quant à Toni Servillo qui avait déjà travaillé avec Andrea Molaioli ("La fille du lac"), il montre une fois de plus que son talent protéiforme lui permet de camper n’importe quel personnage. Un film sérieux qui instruit doctement. On a déjà fait beaucoup plus enlevé sur le sujet sans que cela nuise à la crédibilité du propos.
L'Empire des Rastelli (2011) s’inspire d’un fait divers survenu en 2003 et qui concernait la société Parmalat (qui fut l’une des plus grandes fraudes de l'histoire européenne, n’hésitant pas a être qualifié par certains d'Enron européen avec près de 14 milliards d’€uros de pertes). Avec une histoire aussi intrigante que celle-ci, comment ne pas être curieux de voir ce que pouvait rendre le second film d’Andrea Molaioli. Mais hélas, on déchante très rapidement à la vu de ce long-métrage aux allures de téléfilm. Bien trop sage dans son traitement, si le film dénonce les magouilles d’un système financier capitaliste pourrit jusqu’à la moelle, le film d’Andrea Molaioli ne nous apprendra finalement rien de nouveau sur le sujet.
Largement inspiré de la faillite frauduleuse du groupe agro-alimentaire italien Parmalat, le scénario décortique les malversations, les actes de corruption et les faux en écriture de dirigeants incompétents et dépassés par les évènements. Mais c’est aussi l’occasion d’illustrer la polémique actuelle qui oppose les marchés et l’économie réelle. Il y avait matière à produire un passionnant thriller financier, mais la réalisation se contente d’un récit prévisible et sans relief où s’ébrouent des personnages peu attachants malgré le talent ici confirmé de Tonio Servillo en chef-comptable ambigu. On attendait un Wall Street à l’italienne, on n’obtient qu’un film agréable mais trop sage.
Beau film , bien filmé, très bien joué, sur un sujet un peu austère. Parfois un peu lent, aussi… mais on se laisse prendre. Et puis, Toni Servillo… haaaaa… Un bon moment.
L'histoire de ces malversations penche plutôt vers le melo que l'explication des combines d'entreprises. C'est assez superficiel, mais les acteurs se sont bien investis dans leurs personnages.
Film italien assez interessant par le sujet aborde. On peut saluer l interet porter a ce qui tourne autour du monde de l entreprise embrassant a la fois les cotations boursieres les r les fusions ou bien encore la diversification. Le film a le merite de nous faire penetrer dans les arcanes complexes du monde economique sans y meler de jugement moral. Le film ne vire jamais au manicheisme et les personnages sont tous defendus. On peut regretter cependant qu ils ne soient pas plus approfondis surtout le chef commercial et la niece qu on abandonne trop dans la deuxieme partie. Enfin concernant le rythme du film il aurait merite d etre moins rapide dans sa derniere partie. La vitesse des evenements fait qu on a du mal a comprendre la chute finale.