Avis sur Horny house of horror

Petit film japonais surfant sur deux genres typiquement nippons (le « Pinku Eiga » et le « V-Cinema »), "Horny House of Horror" nous propose de suivre trois amis fêtant l’enterrement de vie de jeune garçon de l’un d’entre eux qui se retrouvent dans une maison de massages spéciaux dont les employées ont pris la très mauvaise habitude de garder les pénis de leurs clients… Le film annonce clairement la couleur : un pitch de base fou, un décor composé de 3-4 pièces, un total de seulement huit personnages dont trois belles petites pépées, une durée de métrage assez courte (1h15 générique de fin compris)…nous sommes bien devant un petit film semi-pro fauché sans prétentions, mais dont le scénario et les situations ne sont que des prétextes pour d’hallucinantes scènes gores. Bien entendu, pour que cela ait de la gueule, le réalisateur a fait appel au grand spécialiste en la matière : le génialo-fou Yoshihiro Nishimura ("The Machine Girl", "Meatball Machine", "Yakuza Weapon", "Tokyo Gore Police", "Vampire Girl VS Frankenstein Girl"…). Et il s’en donne à cœur joie le Nishimura : le sang coule à flots et les idées les plus barjes se succèdent (le film commence avec une scène où une demoiselle bouffe littéralement un phallus comme un maki !!). On est finalement pleinement satisfait de ce spectacle d’autant plus que le film déborde de générosité : les trois demoiselles usent et abusent de leurs charmes en cabotinant à mort et cela suffit à nous émoustiller un minimum, les potes en vadrouille surjouent à mort pour accentuer le côté caricatural de leurs personnages et le teneur de la maison est tellement cinglé qu’il provoque chez nous automatiquement des sourires (il faut voir sa tronche lorsqu’il fixe le pénis du type attaché à la croix : hilarant !!) Au final on se retrouve devant un incroyable manga barré live ressemblant à un épisode hyper trash de « Benny Hill ». Alors oui : c’est court, c’est fauché, c’est mis en scène sans génie, c’est mal interprété, il n’y a pas beaucoup d’originalité, c’est couillon et ça passe toujours de l’érotisme poussif au burlesque lourdingue puis au gore à profusion…mais c’est putain de bon et on s’éclate !!! Quand je pense que certains longs métrages ont un budget plus que raisonnable et sont nuls, chiant sur toute leur durée et avec des effets spéciaux minables (comme n’importe quel opus des sagas "Twilight" et "Paranormal Activity" !), je trouve que "Horny House Horror" s’en tire haut la main et avec les honneurs en tant que bon petit divertissement délire.

Horny House of Horror est un film aux multiples facettes, mêlant comédie, horreur et érotisme. Il est finalement plutôt sympathique grâce à une certaine maitrise de son réalisateur.
Coté casting, le seul point franchement positif, c’est le charme des actrices. Spécialistes du genre, elles sont indéniablement photogéniques, et jouent à fond la caricature. Ce ne sont pas de grandes actrices, et honnêtement le film ne leur demande pas des miracles, mais elles ont du charisme, de la présence, et assurent le coté sexy du film sans difficulté. Les acteurs par contre ne sont pas à la hauteur, étant pour certain dans un cabotinage outrancier assez gênant, pour d’autres franchement à coté de la plaque lorsqu’il s’agit de jouer les émotions (plaisir ou douleur !).
L’histoire est très mauvaise en revanche. En fait il n’y a presque rien, le film se limitant à un mouvement alternatif entre scènes érotiques et scènes gores. La gradation est solide, le rythme prenant (le film est court aussi), le spectacle plutôt fun car totalement décomplexé et conscient de ses limites. Maintenant il est certain que l’ensemble reste très mineur, et qu’un minimum d’intrigue en plus aurait été bienvenue.
Visuellement Horny House of Horror est honnête pour une petite production. La mise en scène est sympathique, assez rythmée, nerveuse, elle se permet quelques audaces stylistiques assez caractéristiques de ce type de métrages nippons, généralement déjantés et farfelus. La photographie est agréable, avec des couleurs flashy, un univers pop qui donne une certaine allure à Horny House of Horror. Les décors en revanche sont limités, mais au final, cela ne pose pas de gros problèmes au film étant donné que le réalisateur fait le choix judicieux du huis clos. Les scènes érotiques sont assez répétitives, et si certaines sont soignées, d’autres sont superficielles. Je ne sais pas si c’est valable systématiquement, mais pour ma part les passages les plus hard était systématiquement censurés par des points noirs apparaissant sur l’écran aux endroits stratégiques ! C’est à la mode au Japon, c’est un peu frustrant mais pas gênant outre mesure. Niveau scènes gores il y a quelques bonnes choses (en rapport surtout avec les attributs sexuels d’ailleurs), mais les effets restent assez artisanaux. Heureusement le film prend le parti d’une dimension excessive et cartoonesque, de telles sortes que cela passe plutôt bien. Enfin musicalement on ne peut guère dire que le métrage se force beaucoup.
Au final, Horny House of Horror ne fonctionne pas trop mal, mais il est tout de même plombé par une série de défauts non négligeables. Il mérite la moyenne, compte tenu de certaines idées sympathiques et d’une audace généreuse qui ravira les amateurs du genre, maintenant il n’est ni sur le fond ni sur la forme, très enthousiasmant. 2.5.