Un roman de littérature jeunesse mettant en oeuvre un univers dystopique dont le héros est un adolescent différent des autres. Ca innove, on avait pas encore fait ça cette année.
Pour tout de même éviter d'être mauvaise langue, ce roman est sorti il y'a maintenant plus de 20 ans et Jeff Bridges rêve de l'adapter depuis environ 18 ans, pensant même à offrir le rôle du Giver à son père à l'époque. Désormais, c'est chose faite, sauf qu'il joue lui-même le Passeur.
Que dire donc de cette énième adaptation?
Personnellement, j'ai beaucoup aimé, à quelques détails gênants tout de même.
Il faut commencer par noter que le film, d'un point de vue technique, est absolument génial. Toute la mise en scène avec la nuance de couleurs est très intuitive et permet exactement de se représenter l'état des personnages au moment présent. De plus, la photographie est magnifique, notamment dans toutes les phases de souvenirs transmis par le Passeur. Le rendu final est certainement au-dessus de Hunger Games, Divergente et autre.
La comparaison s'arrête cependant ici.
Comme dans toute histoire de science-fiction, on attend que le film propose des messages et pose des questions, et cela est plus ou moins réussi. Le long-métrage propose en effet de beaux messages sur le ressenti émotionnel, sur les défauts de la nature humaine, sur la censure et surtout, de savoir à quel point les non-dits, les mensonges, peuvent entraîner la décadence d'une société.
Propos très intéressant, compréhensible, mais trop rapidement expédié. Le réel souci de The Giver, c'est qu'il devrait faire 45 minutes de plus, histoire de développer toutes les nuances que peuvent ressentir un être humain et d'amener plus subtilement au message guerre/paix-amour final. Je suppose que ce développement est dans le livre que je vais sûrement acquérir prochainement, mais tout ceci peut difficilement être complet dans un film de 1h37, à la vue de la complexité de la thématique.
On passe néanmoins un très bon moment devant The Giver, les acteurs étant tous très bons vu qu'on parle quand même de Jeff Bridges et de Meryl Streep. J'ai un peu de mal avec les mimiques de Katie Holmes, qui ne sonnent pas très juste selon moi, mais c'est de l'ordre du détail.
Un sujet très intéressant, pas assez illustré, mais qui permet tout de même de passer une séance bien agréable.