" The Giver" ou, en français, "Le Passeur", regorge de références bibliques.
À commencer par son héros, Jonas, dans la Bible, prophète qui, chargé d'un message par Dieu, traversa une mer, et fut avalé, puis recraché par un poisson mythique, avant d'accomplir sa mission; ( je vous laisse le soin de trouver les scènes qui rejouent ceci presque point par point).
Ou Gabriel, bébé innocent, nommé tel l'Ange biblique, que le Jonas du film prend sous son aile (haha).
Ou encore Fiona, l'aimée de Jonas, dont le prénom est souvent rattaché au latin "fides" signifiant "foi" et qui croit en lui plus que tout autre.
Le monde de Jonas est donc, comme beaucoup de dystopies, une illusoire recréation du Jardin d'Eden qui vire au cauchemar autocratique. Le film est d'ailleurs fréquemment associé à "Divergente" sur ce plan.
Pour ma part, le parallèle avec l'excellent, EXCELLENT, "Equilibrium" de Kurt Wimmer (2002) est bien plus frappant.
La réalisation de "The Giver" semble directement née de cette inspiration. En moins bien. Moins subtile, moins approfondie, moins bien articulée et le casting relativement prestigieux, à quelques exceptions près, sous-exploité.
En dépit d'une esthétique très agréable, l'ensemble a quelque chose de survolé, d'un peu plat, qui laisse sur sa faim.
"The Giver" se laisse regarder.
Sans plus.