Mon avis:
Ca partait plutôt bien ce film, un bon début avec quelques bonnes idées sympa comme le noir/blanc (me rappelant l'excellent Pleasantville) , le style pure et propre très 'Gattaca', et surtout l'histoire proche de 'Brave New World', le roman dystopique d'Aldous Huxley.
SPOILERS
...il y a la découverte des couleurs liées aux sentiments, aux émotions, l'amour, un peu comme si le héros se prenait une puberté accélérée en pleine tronche, les premiers émois pour une fille, c'est joli tout ça...
...puis ça part en vrille totale avec une fuite improbable et en 5 minutes d'images dans 36 climats différents avec pour terminer, le franchissement d'une sorte de ligne d'arrivée, en luge, pour sauver tout le monde comme par magie. Si je résume, il suffit de franchir une simple barrière magnétique pour que tout le système s'effondre? Et les médocs du matin alors ils servent à quoi? Un système aussi complexe tient à un fil aussi mince? Mais je rêve! Et si un lapin de garenne avait franchi la barrière, ou un pinson à col bleu, ou un des habitants du chalet qui cherche du bois pour griller la dinde de thanksgiving?
Bref, ça n'a aucun sens, en tout cas dans le film, le bouquin je l'ai pas lu, mais au risque de me répéter un film doit se suffire à lui-même et pas être l'extrait mal géré d'un livre qu'on doit sans arrêt consulter pour comprendre, car dans ce cas...le film est raté.
Et malheureusement, pour moi The Giver est...raté.
Malgré un bon postulat de départ, The Giver se perd dans du patos et des poncifs habituels (le choipeau...enfin la sélection, encore et toujours la 'différence' du héros, l'ami méchant-gentil, la méchante qui cache mal sa méchanceté, le vieux gentil rebelle désabusé, l'amour naissant, les images d'archives de l'humanité lourdingues à souhait) et le final...bon sang le final, ce machin est envoyé d'une manière tellement expéditive et peu réaliste qu'on en reste bouche-bée...sauf si bien entendu il faut avoir bouffé un space cake en lisant toutes les pages des bouquins pour comprendre les incohérences et les raccourcis scénaristiques...ce qui je répète ferait que le film soit raté.
Il n'y a pas besoin de 250 millions de milliards pour faire un film de qualité, qui plaise au grand public et qui soit intelligent, innovant et pertinent.
Il suffit d'un peu d'imagination, de l'envie de plaire et surtout il faut respecter l'intelligence des spectateurs, quel que soit leur âge.
Dommage, ce film avait un bon potentiel, et pour moi il est totalement gâché
Ah et Taylor Swift n'y est pour rien!