Grandpuits & petites victoires : les secrets du tournage

La préface du DVD écrite par Daniel Mermet en dit long sur la nécessité de ce film ; elle commence d'ailleurs par un remerciement original : "Il faut d’abord remercier le camarade Nicolas Sarkozy sans qui ce film n’existerait pas. Avec ses mensonges et son arrogance (...)."

Pendant longtemps, le cinéma de fiction s'est inspiré du monde ouvrier, puis cette classe a été ensuite très présente dans le cinéma documentaire (dit "d'intervention sociale"). Olivier Azam avoue s'être inspiré de René Vautier, Chris Marker et Bruno Muel : "J’ai essayé de donner le temps au spectateur de saisir un peu des personnalités de ces ouvriers de Grandpuits à travers des questions qui ne se voulaient pas seulement factuelles", déclare le réalisateur.

C'est en mettant en ligne chaque jour quelques extraits d'entretiens des grévistes sur Internet que le réalisateur a gagné leur confiance. Olivier Azam a pris le temps de les écouter comme aucun autre journaliste, et devant la force de ces témoignages, le cinéaste a très vite pris la décision d'en faire un film. Il a alors suivi le périple difficile de ces "mutins de Grandpuits" jusqu'à leur reprise du travail.

Au moment où Olivier Azam a commencé une étude en images sur les similitudes historiques et les passerelles entre le syndicalisme américain et français, a démarré le mouvement de contestation contre la réforme des retraites en France : "Un des mouvements les plus importants depuis Mai 68", déclare le réalisateur. Il a alors mis de côté son projet initial pour filmer ces manifestations et ce malaise de la société française actuelle.

Olivier Azam a réalisé avec Daniel Mermet un documentaire sur l’intellectuel américain Noam Chomsky : Chomsky & compagnie en 2008. Le propos, également social, évoquait la question des luttes syndicales dans l’histoire.

Le film-documentaire, qui raconte cette lutte de l’intérieur, pointe les leçons de l’histoire des luttes et les petites victoires qui sont souvent minimisées et oubliées. Imprévisible, la parole des ouvriers est prise sur le vif, en pleine situation.