Un film d’une grande poésie, avec des images animées qui servent magnifiquement le propos. On ne s’ennuie jamais grâce au montage adroit qui nous entraîne. Un sujet grave traité dans la réalité d’aujourd’hui sur fond de belles images de la Turquie. Amenés par la gracieuse Anna, notre intérêt ne faiblit pas, le récit est déroulé avec une belle originalité, beaucoup d’idées, d'illustrations et les voies off sont bien interprétées.
Comme Bluemanyback ce film n'a montré que les turcs qui refusent d'admettre le génocide! Sachez que des turcs reconnaissent le génocide et si la plupart d'entre eux la renie c'est parce l'état leurs enseigne depuis leurs enfance qu'il n'en a pas eu! Je ne vois pas l'intérêt d'avoir fais ce documentaire...
le film est vraiment sur le fil du rasoir, avec une ambition formelle très casse gueule, surtout vu le sujet extrêmement grave qui y est abordé. pour ma part, j'ai beaucoup aimé ; si j'ai souvent eu l'impression qu'on était sur la ligne rouge, le film réussit globalement son pari - à savoir parler du négationnisme d'un état et de sa propagande (le kemalisme) sans pour autant tomber dans la stigmatisation anti turque, et ceci dans une forme très étrange qui mêle le dessin animé façon fable-conte et le documentaire "trash" façon "mockumentaire" - où la personne qui interviewe et mène le film tient un "rôle" dans le film, pour monter des situations où la parole sera donnée différemment d'une interview classique (et d'une manière plus riche et moins formatée) . ici, le réalisateur et sa compagne endossent donc leur rôle, un couple en voyage de noces, qui aborde des turcs dans la rue ou chez eux, pour sonder les effets de la propagande négationniste. L'effet est dévastateur avec les micro trottoirs : tous les turcs rencontrés expliquent qu'il ne s'est rien passé. en même temps, on sait ce que valent les micro trottoirs : pas grand chose, mais le film les traite juste comme un gimmick, et prend le temps de s'arrêter chez certains pour aller plus loin. là, le film est intéressant, cette docteur anarchiste, étonnante et très rock n'roll à Erzurum, qui rappelle les héroïnes des films de Fatih Akin, ou encore la famille de la fin, où chacun a un point de vue différent sur la question. Le film réussit même à être parfois drôle, sur ce sujet très grave et à ne pas prêter le flan à la polémique d'une stigmatisation du peuple turc. ce n'est pas un documentaire sur le génocide, on apprendra peu ici sur le détail de ce qui est arrivé aux Arméniens, et pour ça, on pourra toujours ouvrir un bouquin d'histoire. C'est vraiment un film sur la mécanique du négationnisme d'une part (et l’intervention d’Yves Ternon est assez lumineuse sur le sujet) mais surtout sur ce que vit un petit fils de rescapé, vu à travers les yeux de sa femme. de ce point de vue, c'est un film vraiment personnel sur une douleur dont on sent qu’elle ne peut pas être dite, et qui est montrée à travers les dessins animés, et cette fable du fils du marchand, et on peut comprendre qu’elle passe au dessus de certains. pour autant, je trouve que le film nous prend vraiment par la main, et cherche à nous la faire vivre en multipliant les approches. on est pas dans un film autiste et arty, et ça fait du bien. on n’est pas non plus dans un docucu à la papa qui nous explique les choses d’une voix docte. et ça nous change. on est vraiment dans un point de vue personnel et inspiré, plein d’imaginaire.
Pour le titre, j'ai vu ce doc et quelle perte de temps! Franchement, s'aveugler sur ses convictions et tourner un doc aussi partial et autant à charge par mépris, c'est effrayant. Quand l'impétuosité, l'arrogance intellectuelle et l'absence de discernement se conjuguent ensemble dans une bobine, vous en sortirez l'estomac retourné et l'hypothalamus piétiné. Passez votre chemin.
Effectivement, c'est un film à petit budget et ça se sent, mais la grâce et la poésie sont au rendez-vous, par un rythme imposée par un montage qui vous enivre comme un bon vin, par la beauté et la fraicheur de Anna, et par le talent du réalisateur qui arrive à nous faire rire (même si c'est un peu jaune) en traitant d'un sujet si tragique et à nous enseigner sur le vrai visage du négationnisme au 21ème siècle. J'adore les dessins de l'animation et pour ceux qui ont le regard affuté regardez bien les ailes de la petites fées elles m'ont particulièrement interpellées...