Kirsten Dunst ("Colette", l'épouse) est ravissante et porte avec grâce la toilette, Viggo Mortensen ("Chester", le mari - qui pourrait presque être son père, à l'écart d'âges : il a 48 ans) charismatique en diable, la reconstitution d'époque (on est en 1962) absolument remarquable (décors, costumes, rendu cinématographique..). Mais... Le guide polyglotte, "Rydal" (le latino Oscar Isaac), le 3e élément de ce triangle (amoureux, mais pas que), manque cependant d'atouts, physique, et de jeu, face à Chester/Mortensen - ce qui ne peut manquer de fragiliser la dramaturgie. "Les deux faces de Janus" (ou de Janvier) est, bien plus qu'un "thriller" (cet aspect péchant d'ailleurs cruellement, côté rythme et épaisseur), une variation sur "l'éternel masculin", avec Chester (le passé, le père) et Rydal (l'avenir, l'héritier) en figures emblématiques, sur fond de symbolique antique - et là, si l'on perçoit cette ambition, on peine à la trouver accomplie. Faute sans doute au scénario, assuré par le réalisateur lui-même, Hossein Amini - bien que scénariste avant tout, l'Iranien n'arrive pas à adapter Patricia Highsmith dans le sens visé... pour cette première mise en scène. Qui déçoit donc. On est fort loin d'Hitchcock, ou de René Clément - qui surent, eux, tirer si opportun parti d'autres romans de l'Américaine.