AlloCiné
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Into the abyss pouvait envoyer du lourd, mais au final on se retrouve avec un grand fouillis, car on passe d'un sujet à l'autre, d'un témoignage à l'autre, pour revenir ensuite sur la ligne directive. Puis, honnêtement même des chaînes françaises peuvent produire ce même type de documentaire, il ne se démarque pas des autres. Après la seule qualité, c'est qu'on ne cherche pas à humaniser les criminels, ils ont fait ce qu'ils ont fait et ils assument, pour le reste rien à retenir. Non, vraiment, à éviter !
Le sujet est difficile : 2 adolescents de 18 ans tuent (au moins l’un des deux) la mère d’un ami pour lui voler sa voiture ainsi que son fils et un autre adolescent. L’un est condamné à mort et exécuté 10 ans plus tard (par injection létale), l’autre est condamné à 40 ans de prison. Le travail de Herzog est objectif : il interroge tous les protagonistes de l’affaire, famille des victimes, assassins et leur famille. Malheureusement, ce film n’apporte rien de plus au dossier de la peine de mort aux Etats-Unis : ici, il n’y pas d’erreur judiciaire et les 2 coupables ne sont pas noirs. Il n’y a que des vies brisées :
spoiler:
une jeune femme a perdu sa mère et son frère et ne vit que pour ses enfants (son père pasteur, qui devait la marier, a été écrasé par un train quelques temps avant la cérémonie). Celui qui est condamné à 40 ans a son père et son frère déjà en prison. La femme qui s’est occupée de lui tombera amoureuse et finira par avoir un enfant de lui (sic) sans l’avoir touché (en prison, il y a des trafics dans les 2 sens, des armes et des téléphones qui y rentrent et… du sperme qui en sort).
Dès les premières secondes, depuis le tout premier entretient avec ce révérend qui explique sur un ton "tragicomix" qu'il prend conscience de la beauté de la vie quand il joue au golf, qu'il prend conscience de son impuissance à sauver ces condamnés lorsqu'il manque d'écraser 2 écureuils, je me suis dis:
"Houlà! Attendez.... On m'avait dit que j'allais regarder un documentaire! Pas une reconstitution d'un drame joué par des acteurs de m***** !?"
Se poser une question pareille dès le début de ce documentaire marque selon moi déjà l'échec de Werner Herzog quant à son objectif principal qui est de nous pousser "objectivement" à questionner l'application de la peine de mort, à nous demander si la pire des monstruosité commise par un homme fait forcément de lui un monstre qui mérite la peine capitale ou non...
Bref, au lieu d'un documentaire bien ficelé on voit défiler le top des têtes de "ricains" qui parlent tout sauf naturellement de l'horreur qu'ils ont vécu, des êtres chers qu'ils ont perdu... C'est à se demander ce que Herzog a bien pu leur dire avant de dire "ACTION!" pour qu'ils n'arrivent même pas à chialer de manière naturelle...
Une musique monochorde en fond pour essayer de nous tirer les larmichettes (ce qui décridibilise encore plus le concept initial), un montage pas terrible qui fait de ce documentaire un pastiche bas de gamme des reportages W9 ou NT1 (je pense entre autres aux enquêtes impossibles de notre cher pierre Bellemare)...
j'ai regardé 35min et j'ai arrêté... Je ne comprends pas l'engouement des critiques presse!
"Houlà! Attendez.... On m'avait dit que j'allais regarder un documentaire! Pas une reconstitution d'un drame joué par des acteurs de m***** !?"
Se poser une question pareille dès le début de ce documentaire marque selon moi déjà l'échec de Werner Herzog quant à son objectif principal qui est de nous pousser "objectivement" à questionner l'application de la peine de mort, à nous demander si la pire des monstruosité commise par un homme fait forcément de lui un monstre qui mérite la peine capitale ou non...
Bref, au lieu d'un documentaire bien ficelé on voit défiler le top des têtes de "ricains" qui parlent tout sauf naturellement de l'horreur qu'ils ont vécu, des êtres chers qu'ils ont perdu... C'est à se demander ce que Herzog a bien pu leur dire avant de dire "ACTION!" pour qu'ils n'arrivent même pas à chialer de manière naturelle...
Une musique monochorde en fond pour essayer de nous tirer les larmichettes (ce qui décridibilise encore plus le concept initial), un montage pas terrible qui fait de ce documentaire un pastiche bas de gamme des reportages W9 ou NT1 (je pense entre autres aux enquêtes impossibles de notre cher pierre Bellemare)...
j'ai regardé 35min et j'ai arrêté... Je ne comprends pas l'engouement des critiques presse!
leotain
Vendredi soir dernier, pour éviter de vivre en direct le fiasco des césars, je suis allé à un ciné-débat pour le moins prenant autant d'un point de vue moral, qu'intellectuel. Le Méliès, en partenariat avec @amnestyfrance et l'ACAT projetait le documentaire de Werner Herzog, INTO THE ABYSS qui retrace par l'intermédiaire de témoignages l'histoire de deux tueurs dont l'un est dans la couloir de la mort.
Le dispositif du documentaire est assez simple, des entretiens face caméra, en général assis dans un endroit familier, entrecoupés d'archives policières. Werner Herzog arrive à mettre les témoignants dans un situation de confiance. Ceux-ci montrent alors un profil vulnérable. Le spectateur se retrouve alors face à des dilemmes moraux, mais face aussi à ses propres principes.
La projection était suivie d'une intervention d'amnesty et de l'acat sur l'évolution de la peine de mort dans le monde actuellement - constat étonnamment positif - et sur les conditions de vie - terrifiantes - des prisonniers dans le couloir de la mort.
Le dispositif du documentaire est assez simple, des entretiens face caméra, en général assis dans un endroit familier, entrecoupés d'archives policières. Werner Herzog arrive à mettre les témoignants dans un situation de confiance. Ceux-ci montrent alors un profil vulnérable. Le spectateur se retrouve alors face à des dilemmes moraux, mais face aussi à ses propres principes.
La projection était suivie d'une intervention d'amnesty et de l'acat sur l'évolution de la peine de mort dans le monde actuellement - constat étonnamment positif - et sur les conditions de vie - terrifiantes - des prisonniers dans le couloir de la mort.
Je n'ai jamais été autant en phase avec les Cahiers du Cinéma - du moins avec d'autres critiques des Cahiers que Stéphane Delorme - qu'en ce moment. Partageant entièrement leur avis sur Amour, tout comme eux je conseille, à la place du film d'Haneke, d'aller voir celui d'Herzog - et puis ainsi on se retrouve à trois dans la salle de cinéma, c'est plus convivial. Je sais combien les universitaires crachent sur les critiques actuelles, qui se contentent de dire "allez voir ça" ou "n'allez pas voir ça", ne s'intéressant plus à la "poétique en soi" (Flaubert) des œuvres, et je les comprends. Aussi pourquoi faudrait-il aller voir le film Into the Abyss ? Un éternel film sur la peine de mort, sur la loi du Talion, sur la perte, sur les prisons ? Absolument pas : simplement un documentaire orienté sur les vies brisées de Texans qui croisent ces thèmes. Herzog filme l'être humain avec ses faiblesses, ses peurs, ses douleurs, ses secrets ou non-dits, qu'il tente humblement de faire affleurer. Sa mise en scène, même si elle reste simple, met à distance de manière très juste des clivages manichéens. Il entre dans la vie des personnes interrogées (ou non) avec une grande délicatesse, et un recul évident et nécessaire, qui fait la réussite du film. On pourrait peut-être reprocher les séquences titrées, qui laissent penser à une démonstration quelconque alors que ce n'est pas le cas ; mais le spectateur se perdrait sûrement si elles n'étaient pas là, le film restant un documentaire sur lequel il n'est pas possible d'avoir une totale emprise. C'est finalement lorsque Herzog met en avant des voix qui s'écoutent et se répondent, d'une manière fictive évidemment, qu'il est prodigieux.
Documentaire qui relate l'histoire d'un triple assassinat pour le vol d'une voiture. Des visites sur les lieux des crimes par les images authentiques de la police, des témoignages : prêtre (très émouvant), "bourreau démissionnaire" et aussi des proches des assassins et des victimes... Les questions posées aux assassins sont parfois surprenantes, ils sont en prison depuis 10 ans, ils avaient 19 ans lors des crimes, l'un d'entre eux sera exécuté la semaine suivante... c'est aussi un portrait de l'Amérique profonde, du Texas et des jeunes laissés à la dérive... le film démontre que la peine de mort n'est pas la solution... c'est poignant, mais j'aurais aimé que l'on développe plus la psychologie et le vécu aujourd'hui de ces 2 jeunes assassins qui s’apprêtent à mourir ou à passer leur vie en prison, plutôt que de demander aux familles des victimes de nous faire voir les cadres photos des disparus... Mais ce n'était peut être pas une chose très facile à réaliser...
Into the Abyss n'est pas un film contre ni sur la peine de mort. Comme le synopsis l'indique, Werner Herzog cherche à comprendre le drame qui a eu lieu à Conroe au Texas en interviewant les différents témoins ou acteurs du dit-drame. Interviewer est un peu fort : en effet, Herzog est extrêmement doux et ces entretiens ressemblent plutôt à des discussions, presque à des confessions.
On suit une construction extrêmement intéressante qui tient du documentaire (c'en est un, bien sûr), mais ce qu'on apprend (les drames qui ont eu lieu), ont tout du "Bigger than life" caractéristique de la fiction américaine. C'est tellement "trop" qu'on voudrait ne pas y croire : la fille et la soeur de deux des victimes avait déjà perdu son père et son frère écrasés par un train, le père et le frère d'un des tueurs étaient déjà en prison, une femme en étudiant le cas d'un des tueurs en est tombée amoureuse, etc.
Herzog nous présente tous ces morceaux déliés de ce qui aurait pu être une fiction, et transfigure réellement le réel qu'il utilise comme matériau brute de ce beau documentaire. Beau, oui, car la plupart des témoignages sont filmés sur des durées vraisemblablement longues, ce qui permet d'atteindre des moments extrêmement forts et touchants où les proches se livrent vraiment, s'interrompent dans un sanglot, font des regards caméra dans un silence pesant qu'Herzog ne brise que lorsqu'il le faut, et avec douceur.
Into the Abyss reste un documentaire, dans lequel on apprend les faits méthodiquement, on assiste à des témoignages face caméra, on nous explique le protocole de la mise à mort légale aux États-Unis, etc. Mais c'est avant tout un beau film, qui - sans juger- cherche à comprendre l'âme humaine en en scrutant les imperfections que révèle ce drame. La douceur de Herzog, la musique très réussie, la photographie exemplaire pour ce type de documentaire, font de ce film une des belles surprises du mois. C'est sombre, mais c'est beau, et on n'en sort pas indifférent.
Source : Plog Magazine, les critiques des ours
http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/11/into-abyss.html
On suit une construction extrêmement intéressante qui tient du documentaire (c'en est un, bien sûr), mais ce qu'on apprend (les drames qui ont eu lieu), ont tout du "Bigger than life" caractéristique de la fiction américaine. C'est tellement "trop" qu'on voudrait ne pas y croire : la fille et la soeur de deux des victimes avait déjà perdu son père et son frère écrasés par un train, le père et le frère d'un des tueurs étaient déjà en prison, une femme en étudiant le cas d'un des tueurs en est tombée amoureuse, etc.
Herzog nous présente tous ces morceaux déliés de ce qui aurait pu être une fiction, et transfigure réellement le réel qu'il utilise comme matériau brute de ce beau documentaire. Beau, oui, car la plupart des témoignages sont filmés sur des durées vraisemblablement longues, ce qui permet d'atteindre des moments extrêmement forts et touchants où les proches se livrent vraiment, s'interrompent dans un sanglot, font des regards caméra dans un silence pesant qu'Herzog ne brise que lorsqu'il le faut, et avec douceur.
Into the Abyss reste un documentaire, dans lequel on apprend les faits méthodiquement, on assiste à des témoignages face caméra, on nous explique le protocole de la mise à mort légale aux États-Unis, etc. Mais c'est avant tout un beau film, qui - sans juger- cherche à comprendre l'âme humaine en en scrutant les imperfections que révèle ce drame. La douceur de Herzog, la musique très réussie, la photographie exemplaire pour ce type de documentaire, font de ce film une des belles surprises du mois. C'est sombre, mais c'est beau, et on n'en sort pas indifférent.
Source : Plog Magazine, les critiques des ours
http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/11/into-abyss.html
Une plongée pas autant immersive que je l'espérais dans la folie meurtrière avec des interviews peu probants des principaux intéressés (mis à part le père de l'un d'eux également au trou). Le récit des faits et les entretiens ne sont pas très travaillés au niveau de la mise en scène comme on peut désormais le voir dans des émissions telles que "faîtes entrer l'accusé" très bien rodées.
orlandolove
Ce documentaire glaçant sur un cas de peine de mort est prenant, dévoilant des protagonistes dans une détresse parfois abyssale. S'il m'a ému lorsqu'il touchait à l'humain, j'ai tout de même un peu de mal à saisir la finalité de ce film, notamment au travers des questions du réalisateur parfois difficiles à cerner.
Je ne vois vraiment pas en quoi "Herzog nous entraine dans une enquête sur l’Amérique et les profondeurs de l’âme humaine" puisqu'à la fois Jason et Perry disent "c'est pas moi, c'est l'autre". Tandis que le père de Jason dit "c'est pas de sa faute, j'étais constamment absent, sa mère est handicapée et on a eu 4 gosses".
Donc si on résume, des meurtres sanglants sont :
- soit la faute de personne
- soit la faute de la société.
Vive la déresponsabilisation et la société de gauchistes qu'Herzog défend vigoureusement. A fuir si vous avez un tant soit peu le respect des victimes.
Donc si on résume, des meurtres sanglants sont :
- soit la faute de personne
- soit la faute de la société.
Vive la déresponsabilisation et la société de gauchistes qu'Herzog défend vigoureusement. A fuir si vous avez un tant soit peu le respect des victimes.
excellent ! dur et éprouvant mais quel coup de poing !
Herzog s'insinue dans la vaste forêt que sont les États-Unis, armé de questions essentielles et délesté de tout parti pris dans cette affaire. C'est brut, c'est dense, c'est la réalité, et au vue de cette interview, elle est encore et toujours beaucoup plus folle que la fiction. Et la place de Dieu dans tout cela ? Il est celui qui ne parle pas, que l'on a jamais vu mais à qui l'on donne le plus de crédit, de pouvoir et d'importance. De la folie pur et simple.
Werner Herzog nous livre un documentaire sur la peine de mort au Texas en suivant 2 prisonniers reconnus coupable d'un triple homicide. Porteur d'un message anti-peine de mort, le film se veut... efficace. En effet, dés les première minutes, les images prises sur les scènes de crime choquent, de même que celle de la salle d’exécution (bien que l'impact ne soit pas le même). Durant tout le film, nous baignerons dans cette ambiance sombre que Herzog maîtrise à merveille, nous entraînant dans ce "voyage" sans nous laisser une seule seconde de repos. On ressort de ce film choqué, interloqué et changé à jamais. Werner Herzog rempli son objectif à 200% avec ce documentaire percutant.
Un film éprouvant. Werner Herzorg plonge au coeur d'une société violente et interroge coupables et proche des victimes, témoins et représentants de la loi dans une histoire dont on aimerait croire qu'elle n'a jamais existé... ou comment le vol d'une voiture, vaguement de sport, le temps d'un week-end, va occasioner la mort de 3 personnes ? et la condamnation à la peine de mort pour l'un des protagoniste, la perpétuité pour son complice...Quelle est cette société ? la plus grande puissance mondiale, ou la meurtre semble être une variable d'ajustement de la vie des gens ? ou l'analphabétisme règne ? ou les inégalités sont abyssales ? ou la prison sert de retrouvailles entre père et fils ?...Le meurtrier a une tête de communiant. C'est édifiant, le titre est vraiment bien choisi. Herzog et sa voix si particulière tend un miroir de réflexion et de bienveillance en présentant des vies brisées, ou la mort est partout... dans les institutions, dans la vie des survivants et même dans les moeurs. Triste, presque désespérant et marquant... Et effectivement sa sortie confidentielle est un scandale..
Percutant est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce documentaire. Même si ce n'est pas un script d'Hollywood, le fait divers sordide conté a, en effet, une intensité remarquable. On est embarqué à travers la folie meurtrière de deux jeunes Texans. Des actes qui ont conduit l'un à purger une peine de prison à perpétuité et une condamnation à mort pour l'autre. Werner Herzog, bien qu'exposant son avis personnel sur la question, laisse le temps aux différentes parties impliquées dans ce drame de s'exprimer sur la nécessité de la peine capitale. Et c'est ceci est fort intéressant, on peut ainsi apprécier les opinions qui divergent, sans que le documentaire ne prenne de parti. Le réalisateur s'applique à nous décrire exactement les circonstances du triple homicide en question avec les versions de chacun des protagonistes. Mais le sujet ne porte pas sur la culpabilité des détenus, mais sur la vie d'un condamné à mort, ainsi que de ses proches et ceux de ses victimes, quelques jours avant de s'avancer dans le couloir de la mort. L'une des thématiques ressortant de ce documentaire repose sur le besoin de l'existence d'une sentence telle que l'injection létale. Werner Herzog nuance intelligemment le propos en opposant la délivrance qu'a ressenti la sœur d'une des victimes lors de l’exécution et la cruauté de l'acte qui ne pouvait plus être supportée davantage par l'une des personnes en charge de s'occuper de l'accusé lors de ses dernières heures. Mélangeant à la fois vidéos d'archives des scènes de crime de la police et entretiens avec les acteurs de cette sombre histoire, Into The Abyss nous embarque dans un voyage dur, touchant, intense et sombre, à la portée quasi-métaphysique qui ne laisse pas indifférent.
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