Qu’importe les remous d’une production chaotique, le voyage d’Arlo est une arlésienne depuis bientôt 8 ans, qu’importe l’arrivée tardive de Peter Sohn aux commandes du long-métrage, Pixar confirme qu’il est bel et bien le fleuron de l’air animée que nous traversons. En effet, au vu des diverses déconvenues durant la longue phase de création, nous n’attendions qu’assez peu du voyage de ce brave dinosaure. C’était sans compter sur un savoir-faire et un perfectionnisme qui dépassent allègrement toutes les mauvaises expériences pouvant être rencontrées durant la préparation. Le voyage d’Arlo, donc, sorti sur les écrans en novembre 2015, quelques mois après le succès fracassant et mérité de Vice-Versa, ne démérite pas. Le film n’est certes pas le plus brillant des longs-métrage de la firme mais s’impose, quoiqu’il en soit, comme nettement supérieur à bon nombre de projets concurrents, sur le plan narratif comme sur le plan esthétique.
En effet, visuellement, le film est une réussite majeure. La qualité graphique des décors, le détail minutieux des textures, pour un rendu somptueux qui tire vers le réalisme, contraste habilement avec la modélisation des personnages, d’Arlo notamment, dinosaure vert pomme aux traits simplistes mais efficaces. Voici donc un subtil mixage entre animation basique et créations réalistes, remarquable sur toute la durée du film. On notera également l’astucieuse motricité des personnages, peu évidente lorsque les dinosaures sont pourvus d’une si épurée silhouette.
Coté pitch, la bande-annonce l’annonçait clairement, les dinosaures n’auront pas été anéantis par la fameuse comète, celle-ci ayant dévié de sa trajectoire au dernier instant. Voilà donc les premiers habitants de notre planète qui ont évolué vers l’agriculture, oui c’est un parti-pris, et qui se retrouvent à côtoyer nos tous premiers congénères, des hommes rendus à l’état d’animal et incarnés par ce petit gars sauvage, Spot, chien-loup aux allures de Croods. Le petit dinosaure trouillard et l’orphelin se lie d’amitié, c’est plutôt touchant, et entame un voyage autant initiatique qu’aventurier pour un retour chez soi, suite à un accident de rivière. Oui, enfin, il s’agit de voir le film pour comprendre de quoi je parle. Quoiqu’il en soit, le scénario est touchant, parfois certes un brin niais, mais touchant. C’est tout du moins efficace, s’adressant aux plus jeunes comme à leurs aînés.
En résumé, le film est somptueux sur le plan visuel, agréable à suivre de par sa narration aisée, développant quelques très belles séquences d’émotion, le tout composant un Pixar d’un tout bon standing. On pourrait regretter quelques facilités dans les dialogues, quelques raccourcis narratifs simplistes, mais ne pouvons que nous rendre à l’évidence. Il s’agit d’une nouvelle réussite pour le studio Pixar, une de plus. 15/20