Un beau film engagé et révolté, dans la grande tradition du cinéma "libertaire" et révolté des années 70's. On retrouve la liberté de ton et la férocité des films de Ferreri , de Jodorowsky ,de Claude Faraldo ( Themroc), du Gébé / Doillon de l' An 01, de Antonioni de Blow Up avec ce final d'explosion de feu , tout pète , d'une manière allégorique . Rien que pour cela je trouve que le film est très courageux et nous change un peu du cinéma conformiste, ou au mieux Bobo bien pensants des années 2000. C'est beau , c'est pur comme un chant révolté de Leo Ferré , ou dejanté, et la présence de Fontaine et surotut Areski , ces icones des années 70's, remonte bien la filiation. Les acteurs sont exceptionnels Poelvoorde est dans son meilleur rôle , une composition incroyable , des cernes sous les yeux , le poids du monde porté par ce Punk, il joue même plutôt en dedans , sans exagérer, des scènes d'anthologie, quand il prend sa douche au milieu du rond point , c'est énorme , c'est toute la déliquescence de la société morderne. Il se met à poil , au sens propre et figuré. Sa diatribe au micro "volé " du supermarché est belle comme une poèsie de Lautréamont, il est beau , il est sublime , il touche au tragique . Dupontel est lui remarquable , sa transformation de cadre BCBG , en punk révolté est un must. Pour la première fois il nous montre de multiples facettes, il nous régale , il joue aussi probablement son meilleur rôle de cinéma. Tous les petits seconds rôles et participations sont chouettes. Et puis je ne comprends pas les critiques sur la qualité de la réalisation. C'est un alternance de plan fixes exceptionnels , cadrés comme des photographies, au millimètre , avec un cadre bien plein , et des travellings longs , magistralement orchestrés : la traversés des villas du lotissement en travelling est un pur exercice de style pour les écoles de cinéma . La traversée du camp de gitan aussi, avec les enfants qui entrent et sortent du champ, de manière très élaborée . L'image est belle un peu sur -exposée, très colorée, on est dans de la photo sur réaliste. Il y a quelque petites longueurs et imperfections , entre autres la scène de cacophonie entre les deux frères dans la restaurant Patata, c'est dommage , car c'est un scène longue en plan fixe presque insupportable ,et on a vite compris ou il voulait en venir ( l'incommunicabilté entre les êtres), qui est en ouverture de film et qui peut en rebuter certains , alors que la deuxième partie du film est beaucoup plus lyrique et poètique. Un bel excercice , courageux, sincère et très "cinématrographique".