Plus long, plus évolué, casting renouvelé, telle est la nouvelle mouture de ce quatrième épisode des Transformers. Il prend également une nouvelle direction scénaristique, quoique pas très éloignée de ce que le spectateur a vu auparavant. En effet, le scénario part de l’idée que les hommes ont constaté que la présence des Autobots était néfaste pour leur tranquillité, mettant en grand péril l’existence de l’humanité. L’alliance des humains avec les Autobots est donc rompue, rendant ceux-ci indésirables au point de vouloir les éliminer les uns après les autres. Cela a pour conséquence de montrer toute la cruauté dont le genre humain peut faire parfois preuve. Mais tout le monde n’est aussi mauvais, heureusement. Sinon je crois que plus personne sur cette Terre ne pourrait en témoigner. Cela permet de continuer à surfer sur la morale donnée au cours de "Transformers" premier du nom : comme quoi l’homme est capable du pire comme du meilleur. Quatre ans ont passé depuis la bataille de Chicago, tandis que le spectateur n’aura finalement attendu que 3 ans pour voir cette quatrième signature Michael Bay dans cette saga, alors qu’il ne devait au départ que se contenter de la production. J’ai envie de dire tant mieux, car personne d’autre que lui ne connait aussi bien le monde des Transformers. Et quand on connait son sens inné du grand spectacle et son goût prononcé pour les effets spéciaux… D’ailleurs les premières images le confirment : l’esthétique visuelle est encore plus bluffante que sur les trois opus précédents. Cette vue sur la Terre, avec les vaisseaux qui l’entourent, qu’est-ce que c’est beau !! C’est fou ce qu’en 3 ans, les techniques peuvent autant progresser. Ainsi les détails sont démultipliés dans les débris, et ça va même jusqu’à la salive que perd un gars quand il se mange un pneu dans la tête. Mais ce n’est pas tout : le cinéaste continue à se servir des couleurs de feu d’un soleil rasant pour sublimer les images. Après, il est vrai que si on regarde bien le scénario, il vaut ce qu’il vaut, et je conçois qu’il puisse ne pas plaire à tout le monde. Ça ne fait jamais plaisir de se faire balancer quelques vérités à la figure : l’attrait vers la fortune, le renom et le pouvoir, quitte à vendre son âme au diable et à laisser de côté toute notion d’éthique, eh bien ça existe ! Et bien plus qu’il n’y parait, de surcroit ! Cela dit, ça reste un film de science-fiction. Rien de plus, rien de moins. Mais la façon de revenir aux origines de l’histoire pour la transposer de nos jours est assez originale en réécrivant l’Histoire quant à la cause de disparition des dinosaures. Après, on peut trouver plus travaillé, comme scénario. Comme on peut en trouver de totalement vides en substance. Il n’empêche que le casting remplit parfaitement son contrat, bien que Mark Wahlberg ait finalement moins de présence que Shia Labeouf. La faute peut-être à son personnage totalement cliché, en père protecteur qui interdit tout sous prétexte de vouloir protéger sa fille, et qui se révèle moins adulte que sa propre fille avec son incroyable bric-à-brac. Parmi les humains, c’est Stanley Tucci qui finalement vole la vedette au nez et à la barbe de tous les humains. L’évolution de son personnage suit un peu la même trajectoire que le personnage que John Turturro avait incarné
: d’abord inflexible, ambitieux, il finit par retourner sa veste
. Le design des robots ne cesse d’évoluer au fil des années. Il yen a même un à qui a été prêté l’apparence du GI-courageux-qui-n’a-peur-de-rien-toujours-prêt-à-la-bagarre-avec-son-cigare-perpétuellement-vissé-à-la-bouche : le stéréotype même du soldat américain dans toute sa splendeur. Et puis on notera encore une fois ces petites choses empruntées ici et là. Dans "La revanche", nous avions eu droit à un "Je suis trop vieux pour ces conneries" (piqué à l’agent Murtaugh de la saga "L’arme fatale") ; dans "La face cachée de la Lune" au robot Q inventeur en armement (référence faite au célèbre inventeur de la saga James Bond)… cette fois c’est à Neil Armstrong qu’a été utilisé son fameux" […] un grand pas pour l’humanité", prononcé au moment où il pose ses pieds sur la lune lors de cet historique 21 juillet 1969. A condition de ne pas trop attendre du scénario pourtant correct, les 2h45 passent assez vite. Le rythme est soutenu, et même si on assiste à la mise en place des choses durant presque une heure, ça ne parait jamais long. Et le spectateur appréciera, à condition de ne pas oublier que "Transformers :l’âge de l’extinction" n’est ni plus ni moins qu’un blockbuster de plus, un blockbuster taille XXL destiné à divertir le spectateur, mais aussi et surtout à lui en mettre plein les mirettes… et les oreilles !! De ce côté-là, c’est pleinement réussi.