Sacré Michael Bay ! Après Transfromers 3 : La Face cachée de la Lune, le roi du kaboum avait clairement dit que sa saga était terminé. Mais bien payé (ou passionné) qu’il est, Bay revient pour la quatrième fois détruire le monde avec ses robots et ses explosions titanesques. N’y allons pas par quatre chemins, à la rédaction, on aime Michael Bay, mais on aime pas Transformers. Alors si l’on devait faire un choix entre les quatre films, le moins pire est sans conteste le quatrième. Mieux : on a même apprécié pas mal de passages. Transformers : l’âge de l’extinction reprend les mêmes ingrédients que les précédents volets, mais réussi certaines choses qui leurs faisaient défaut. A commencer par l’humour. Insoutenable robots dans Transformers 2 : la revanche, Ken Jeong insupportable dans le troisième opus, horripilant parents du héros dans toute la trilogie, Michael Bay décide de placer ses blagues ailleurs : l’auto-dérision. Chose qui avait parfaitement fonctionné dans Pain and Gain, et qui, ici, donne un vent de fraîcheur appréciable. N’allons pas dire non plus que le film est tordant, loin de là, mais s’auto-critiquer, par exemple, sur les bimbos qui portent ces shorts plus que courts montre à quel point le bonhomme s’amuse de ses clichés (à quand une vanne sur ses plans de soleil couchant à tire-larigot : on a arrêté de compter à 42 pour ce film). Exit aussi Shia LaBoeuf et place à Mark Walhberg, qui ajoute justement ce second degré parfait en père ultra protecteur, en plus de son côté badass dans les scènes d’action. Si on fera l’impasse sur ce personnage inventeur de bidules et autres broutilles farfelues qui passe tout son temps dans sa grange mais dont sa musculature défie toute concurrence (il balance même une boîte de pilules ultra-protéinés en disant que c’est de la m..., fort !), c’est pour mieux apprécier sa prestance au milieu de tout ce foutraque numérique, loin du charisme infect de son prédécesseur. Le voir courir avec un gros flingue d’extra-terrestre en beuglant envoie plus le steak qu’un puceau qui crie toutes les 30 secondes et flippe comme une gonzesse. Bien entendu, cette franchise n’est pas réputée pour son scénario. Alors n’allons pas enfoncer le clou, mais oui, l’histoire est archi mauvaise. Pourtant, ça partait plutôt bien, avec cette magnifique scène d’introduction où, pour faire dans le too much, la disparition des dinosaures est simplement dû à l’invasion des premiers Transformers. Le récit continue même sur une bonne lancée : suite à la grande bataille de Chicago dans l’opus précédent, les humains reprennent le contrôle en bannissant tous les robots, qu’ils soient Autobots ou Decepticons. Et quand une plus grande menace débarque, on ne sait plus sur qui on peut compter. Malheureusement, tout est réduit à néant, et on comprend vite qu’il va nous rester qu’un simple spectacle à se mettre sous la dent. Ce qui est vrai, mais voila : quel spectacle ! Hollywood nous sert depuis quelques années des films d’action souvent décevants, insipides, bien loin des attentes qu’on avait espérer. Michael Bay n’a généralement pas ce problème. Certes, il a toujours été dans "l’explosion de compteurs" (comprenait par là qu’il faut que ce soit toujours plus gros), mais c’est encore l’un des seuls réalisateurs à transcender une séquence d’action. On sait parfaitement à quoi s’en tenir avec lui : du ralenti ultra stylé, du travelling qui déboîte, des effets spéciaux inouïs, de la catastrophe à grande échelle bluffante, une 3D proprement hallucinante, bref on est là pour ça, et Mister Bay nous comble à merveille. Ajoutez à cela que sa shaky-cam s’est énormément calmée pour une action bien plus lisible, sans donner un mal de tête infect, et vous aurez tout le plaisir d’en prendre plein les yeux. Ceci dit, et ce n’est qu’un message personnel, s’il pouvait enfin lâcher ses robots et nous servir un petit Bad Boys 3 de derrière les fagots, on cracherait pas dessus. Même une suite improbable de Rock ferait l’affaire ! Bon, après tous ces arguments, on pourrait penser qu’on a adoré le dernier volet de Transformers, mais non. Ce n’est pas possible. Même si on sait à quoi s’attendre dans ces films, on est pas contre un scénario plus poussé, un peu moins de psychologie de bas étage, et surtout une durée plus raisonnable. Parce que 2h45 pour raconter du vent, ça fatigue beaucoup mine de rien.POUR LES FLEMMARDS : Crétin et trop long, Bay assume sa démesure et nous offre un spectacle visuel puissant, avec une auto-dérision bienvenue et une 3D sublime.