"Papa, je veux un Autobot! Et je veux voir le dernier "Transformers"! Papa, papa, tu m'écoutes??" "Quoi, qu'est-ce que tu veux encore?!" "Je veux une voiture jaune comme Bumblebee, qui fasse des bonds et mitraille les méchants, en leur faisant exploser la tronche, et boum, boum et crac!" Voila, en gros, je viens de résumer ce qui plait à beaucoup dans "Transformers", saga qu'on adore constamment critiquer, mais sans avouer qu'elle nous fournit quand même du plaisir. Parce qu'autant le dire de suite, "Transformers", ce n'est clairement pas fait pour les amateurs de Scorcese ou de Molière, de cuisine gastronomique ou de grands crus, plutôt pour ceux qui aiment se goinfrer de coca et de McDo, de Quick ou de KFC, de Kebab ou de Cheese Burger, de frites et de ketchup, de sodas à volonté et d'alcool à profusion ( en particulier les bières ), avec pour seuls repaires les films d'action et les Decepticons mis en scène par Mister Bay, le Burger King du cinéma. C'est de la mal vision autant que le burger est de la mal bouffe. Tant que John et Sarah Connor, assis sur leur fauteuil, prendront leur pied à mater des machines de dix mètres se taper sur la gueule, "Transformers" aura de l'avenir, et Michael Bay du taf. Sauf que si ce quatrième film de la saga d'action la plus abrutissante de cette décennie ( battant les "Expendables", faut le faire ! ) a presque atteint le milliard au box-office, ce n'est pas pour rien. Parce qu'il faut bien l'avouer, qu'est-ce que ça fait du bien, de temps en temps, de s'avaler un triple cheese dans un menu Xl avec grande frite et coca XXL en matant du Bay bien bourrin, autant qu'il est jouissif de voir les Autobots défourailler pendant plus de deux heures de pauvres petits Decepticons tout moches tout méchants, provoquant dans la foulée une série d'explosions pour les pyromanes se trouvant parmi nous, et de les observer sauver le monde à grands renforts du bas peuple américain ( faut bien que Kyle et Arnold s'amusent, quand même, un dimanche après midi et par beau temps ). Et ce "Transformers" ne déroge pas à la règle, il envoie du pâté pendant presque trois heures ( un truc de dingue, quand même, cette durée, surtout quand on sait qu'elles passent en un rien de temps ), sans chercher ni la philosophie ni la finesse, nous balance ses effets spéciaux à la gueule, sans tomber dans une démesure aussi poussive que celle du précédent épisode. C'est spectaculaire, parfois abusé, mais jamais abusif. Sauf qu'un soucis vient se présenter dans le paysage : deux invasions en deux épisodes, c'est lourd, surtout quand, dans chaque film, une ville est rayée de la carte. Alors oui, je sais très bien que c'est le propos même du film de voir des machines détruire ce que l'homme a mis du temps à construire, mais à force, il faudrait ( peut être hein, parce que je voudrais pas que le scénariste se chope un échauffement de cerveau ) songer à diminuer les dégâts, ou à le faire avec plus d'intelligence. Comment, dites-vous? A eux de trouver. Au début, quand j'ai vu les affiches aux arrêts de bus, parce que sans déconner, la gueule de Marky Mark était de partout, j'ai été horrifié par le message complètement débile et cliché qui se dessinait vers le bas de l'image. "Les règles ont changé". Ouais, c'est ça, et Elvis a ressuscité, "Pacific Rim" n'existe pas et Walhberg est blond. Les règles ont autant changé que les effets spéciaux, ai-je envie de leur répondre. Honnêtement, de ce point de vue là, ils n'ont pas connu de grande évolution, pas de celle de "Pacific Rim", à tout hasard, que je n'aurai pas dû voir quelques jours avant, qui contient encore les meilleurs fx que j'ai pu voir dans le genre, bluffants, totalement lisibles et jouissifs. Là, ils sont encore trop brouillons lors des combats, pas suffisamment réalistes ou crédibles, mais assurent au moins leur part du marché quand il n'y a que les humains à l'écran. Lorsque le décors valdingue dans tous les sens, il faut le dire, c'est terriblement efficace. Et les humains, justement, ils sont très attachants, tous parfaits pour cette nouvelle équipe, autant que les nouveaux Autobots sont amusants et eux aussi attachants ( particulièrement celui au cigare, gros bourrin ( une machine qui fume, intelligent ) et le samouraï, fin combattant ). Ah oui, et enfin une VRAIE remplaçante de Megan Fox! Nicola Peltz ( pas de jeu de mot ) assure à mort, en plus de relativement être une bombe, tout simplement. C'est elle que Galvatron aurait du larguer pour fertiliser la Terre. Non, c'était nul, oubliez. Et donc, elle n'a rien à envier à sa prédécesseuse, et encore moins à Fox. Parce que contrairement à celle du précédent film, elle, elle n'est pas là que pour montrer ses rondeurs et se faire capturer par les méchants tout méchants, elle a une vraie importance dans l'histoire, et a une influence sur les personnages, servant généralement de médian entre son père et son mec. Et son père, je pense qu'on peut le dire, est clairement l'acteur qui ressort le plus du film ( juste avant Titus Welliver, le nouveau comic releef de la saga, très drôle et attachant ). Walhberg est à sa place, c'est lui le héros, et quel héros! Excellente idée de faire l'inverse de la première trilogie, de plus se concentrer sur le père que sur l'enfant ( désormais une fille ), sur les humains en temps que méchants que sur les Decepticons. Les personnages ont une personnalité propre, et tous trouvent leur importance à un moment ou un autre. De ce point de vue là, c'est sur que c'est du bon. Mais là, je vais vous sortir un jeu de mot bien pourrave, qui n'est là que pour exprimer une opinion, pas par gratuité : Decepticon rime autant avec déception ( à peu près ) qu'avec complètement c*n. Oui, c'est simple, déja vu, et ça ne m'empêche de le refaire ( je parle du c*n ). Parce qu'il faut le dire, niveau scénar, on est pas dans du grand et du recherché. Mais au moins, effort plutôt appréciable, c'est moins catastrophique que précédemment, on s'est un peu échappé du néant, on a commencé à mettre de la peinture blanche sur une toile noire. C'est bien partit quoi! Mais bon, le problème, c'est que, bien que la démarche soit bonne, le résultat l'est beaucoup moins. Faire des films de plus de 2h20, c'est cool, de 2h30, c'est encore mieux, mais de 2h45, niveau écriture, faut vraiment assurer, et on ne peut pas dire que ce soit le propre du film, malheureusement. Bon, on n'est pas dans le mauvais, mais un grand sentiment de trop de choses en trop peu de temps ( bien qu'il soit long ) en est ressortit. Trop de sous-histories s'enchaînent, et, au détriment de Galvatron, c'est finalement celle des "Créateurs" qui prennent le dessus. Mais il faut pas oublier que le bad guy de la saga, c'est MegaTron ( que je préfère largement au petit nouveau
tiré de ses restes et avec sa conscience
), alors le passer la trappe juste pour préparer son retour ( pendant à peu près une heure, sans que l'histoire n'avance réellement, à par pour quelques fusillades ) c'est quand même un peu just. En choses plutôt bonnes, je pourrai citer le poil de propagande en moins ( c'était soûlant, au final ) et l'acceptation encore plus poussée de la bêtise du tout. C'est simple, le héros s'appelle "Yeager", nom des machines de "Pacific Rim". Bel hommage. C'est aussi intelligent d'avoir situé une période d'à peu près cinq minutes dans un ancien cinéma que d'avoir critiqué la mentalité des studios américains de nos jours. En gros, le mec se plaint des prequels, suites et autres reboots, en sachant que ce nouveau film est le début d'une nouvelle trilogie, en plus d'être un sequel. Très ironique ,quand même. Mais bon, au final, c'est drôle, sur le coup. Et justement, l'humour de ce film est terriblement efficace, bien qu'il soit trouve être, une fois ou deux, lourd. Ce sont principalement les Autobots qui nous feront rire, et les répliques que se balancent certains humains ( quel comic releef de dingue, c'est fou! ). Les massacre sont assez tristes, et je dois bien avouer avoir eu des frissons quand Prime a raconté la trahison des humains. Mais puisque j'y suis, les nouveaux Decepticons, si je comprends bien, c'est des T-1000 version Transformers? Au final, ils y ressemblent énormément. Et quelle classe des Dinobots! Alors eux, c'est sûr, ils apportent un truc à la saga, qui manquait aux autres, l'approfondissement de l'univers de ces machines à conscience. Un poil moins brouillon, plus sombre et mieux pensé, avec un poil d'humour efficace. Une bonne suite, globalement, à se matter entre des pop corn pour la famille, du coca pour les gosses et des big macs pour les parents. Sarah, Kyle, Arnold et John sont contents. Pas du fin, mais de l'efficace.