Soyons honnêtes quelques instants. Lorsque l’on me parle de Transformers, je perds toute objectivité pour me transformer en monstre de préjugés et de mauvaise foi. Dans ces films, je n’aime pas le fait que tout se résolve par une explosion. Je n’aime pas que les femmes soient réduites à des rôles de femme-objet. Je n’aime ni Megan Fox, ni sa remplaçante blonde inutile. Je n’aime pas voir des robots géants se transformer en voitures clinquantes beaufs et se soumettre aux humains en les conduisant au Lidl dès 9h du matin (je m’égare). Je n’aime pas Michael Bay qui se drogue éternellement à l’adrénaline. Je n’aime pas l’action décervelée qui ne se renouvelle pas. Je n’aime pas non plus voir John Turturro gâcher son talent là-dedans. Bref, je n’aime pas la saga Transformers. C’est dans cet optique que je me suis rendue au cinéma découvrir le nouveau massacre... Hum opus pardon de la franchise. Alors non, le nouvel épisode de la saga ne fera pas exception. Alors que Michael Bay avait promis de nouvelles bases pour son histoire de robots démolisseurs de villes, son « Age de l’extinction » n’est que la copie de ses précédentes réalisations. On nous bombarde d’action et d’explosions durant à peu près trois heures. Même si ces trois heures peuvent paraitre longues à première vue, force est de constater que l’action est le domaine de Michael Bay, et qu’il maîtrise son "art". Ses scènes d’action restent globalement lisibles. Cependant, la destruction massive n’étant pas mon dada, j’ai trouvé que les meilleurs moments pour apprécier le savoir-faire du monsieur étaient les scènes de tranquillité au Texas, soit le premier quart d’heure seulement... Je ne saurais dire si cette qualité doit être attribuée à Bay ou à son directeur photo Amir Mokri, mais en tout cas, le ciel texan est magnifiquement filmé avec des couleurs sublimes. De plus, il n’y a pas à sourciller, les effets spéciaux sont parfaits. Bon, disons qu’avec un budget de 210 millions de dollars, qu’ils soient ratés aurait été problématique. Le problème alors ? Le même que pour « Transformers » et pour « Transformers 2 : La revanche » et pour « Transformers 3 : la face cachée de la Lune ». , ne prenez pas vos spectateurs pour des idiots. Nous avons besoin d’un minimum d’intrigue, d’un minimum de tension et de réflexion, nous avons besoin de personnages intéressants avec des failles et des qualités. Je reconnais que ce qui me gêne le plus dans les « Transformers », c’est la galerie de personnages têtes à claques. La remplaçante de Megan Fox, Nicola Peltz n’apporte pas un gramme d’intelligence au long métrage. Alors comme ça son père la croit jeune fille modèle ? Alors qu’elle porte toutes ses fringues au ras des fesses, et qu’elle trimballe son faux-air d’ingénue les boobs bien en avant? L’amour rend aveugle... J’imaginais à tort le personnage de Jack Reynor comme le jeune premier apportant un nouveau souffle à la franchise. Malheureusement, le lutin de Dublin (ha... ha...) est horriblement insipide et à aucun moment amusant. Ses face-à-face avec Cade sont le summum du ridicule. Evidemment tout le monde y croit que lorsqu’on risque sa vie dans une bagnole lancée à 100 à l’heure, le premier réflexe est de faire des traits d’humour avec son beau-père agressif que l’on vient juste de rencontrer. Ha... Le personnage de Stanley Tucci n’est pas trop mal, mais devient très souvent lourd avec ses blagues vaseuses. A noter que John Goodman et Ken Watanabe doublent des Autobots dans la version originale. Leurs personnages sont des caricatures d’eux-mêmes, alors même en version française il est possible de reconnaître qui double qui. Le film en lui-même ressemble à un placement de produit géant. Ne commencez pas à chercher les marques ou vous aller finir par passer le film sur ce petit jeu. Quoique, cela peut faire passer le temps. Dans « Transformers : l’âge de l’extinction », tout est prétexte à citer diverses marques. Des marques de voitures clinquantes évidemment bien exposées, un petit stand Oréo qui se fait détruire, une paire de lunettes Gucci bien orientée vers la caméra, des panneaux publicitaires Samsung ou Philipps, etc. La liste est longue, bien trop longue. Bon et puisque, malgré ma mauvaise foi, je ne suis pas si bornée et vu que je m’ennuyais, ma principale occupation a été de chercher les points positifs. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais quelques petits éléments ne pouvant être ignorés. Déjà, avoir changé le héros est une idée de génie. Le personnage principal, bien que parfois lourd avec son rejeton, est bien plus badass que feu Shia Labeouf. Mark Wahlberg a tout d’un action-hero et ça c’est bien. Le second point qui m’a bien plu, parce que je ne suis pas qu’une vieille fille difficile, c’est les musiques. Ah ? On me dit dans l’oreillette que c’est le groupe américain Imagine Dragons –que j’apprécie énormément- qui s’en est occupé. Leur chanson "Battle Cry", en plus de coller à l’ambiance du film, voire même de la définir, est très bien. Après cette trop longue critique (merci si vous l’avez lue en entier), voici venue l’heure du bilan. En fait, j’ai ri quand tout le monde pleurait et pleuré quand tout le monde riait et c’est tout. De « Transformers : l’âge de l’extinction » on ressort tout bonnement abruti. Le film n’a jamais eu la prétention de faire réfléchir, simplement de divertir. Mais là, c’est raté. Désolée mais les villes détruites et les pertes humaines ne m’amusent pas, loin de là.