Bryan Singer reprend la main pour un troisième périple aux cotés de ses mutants. Days of the Future Past possède incontestablement le mérite de s'inscrire comme une suite à l'excellent reboot de Matthew Waughn mais également à la franchise initiale, celle à laquelle Singer à donner ses lettres de caractère, pour peu que l'on y adhère. Mais avant tout, ce nouveau volet des X-Men s'affiche clairement comme un divertissement des plus respectables. En effet, nous retrouvons ici toute la légèreté de trilogie du début des années 2000 tout en respectant les nouveaux codes induis par First Class. Dès lors, d'anciens acteurs de la franchise côtoient de plus jeunes interprètes, non moins talentueux. Comme il est question là de voyage dans le temps, autant dire que la liaison entre les différentes productions est assurée, une fois encore, par l'emblématique Wolverine.
Mais trêve d'ajout concernant le pitch. Ici l'atout tient résolument de l'excellent travail technique de la production, du metteur en scène et de son équipe artistique. En effet, s'il est bien moins passionnant, à première vue, que l'opus du britannique Matthew Vaughn, Days of the Future Past n'en reste pas moins une excellent démonstration de force technologique. Plus endiablé que l'ensemble des quatre volets précédents, comprenant un nombre élevé de protagoniste, ce film est une très belle étale de force de la part de la firme Marvel, ici associée à la FOX et non à Disney. Le travail numérique est admirable, notamment lors de quelques séquences toutes savoureuses, notamment en 3D. Mais l'on sent aussi les faiblesses d'un réalisateur qui reprend joyeusement le flambeau tout en remettant sur le métier ses propres références et celles de son successeur, sans créer réellement la nouveauté hormis l'aspect voyage dans le temps qui marque le récit, un brin chaotique.
On s'égare souvent, donc, dans les méandres d'un scénario elliptique qui ne parvient pas toujours à captiver. Je pense là notamment à la condition de Raven, ou Mystic, propre à mettre Jennifer Lawrence sur un piédestal en rapport au reste du casting. Mais finalement, l'évidence est conformiée. Malgré les anciennes gloires du début des années 2000, malgré les présences de James McAvoy, de la précédemment citée Jennifer Lawrence, et bien d'autres encore, paradoxalement celle d'Omar Sy, le personnage qui ressort d'avantage est bien celui incarné par le ténébreux Michael Fassbender. L'acteur germano-irlandais illumine une nouvelle fois la franchise d'une présence indiscutable dans la peau d'une version jeune de Magneto. Soufflant littéralement la politesse à l'ensemble des comédiens prestigieux qui l'entoure, Fassbender est incontestablement la force de cette seconde trilogie, en espérant bien sûr que Singer, qui a déjà signé pour la suite, fasse encore appel à lui.
Le contrat est donc totalement rempli. On pourra regretter quelques séquences bouffantes et kitsch ou Singer s'appuie sur son expérience passée à la direction des mutants, notamment toutes celles se déroulant dans l'hypothétique futur. Par ailleurs, il est étonnant de voir un fleuron de la firme Marvel emprunté tant de référence à l'univers vidéoludique actuel. Je pense là à la première séquence très inspirée des débuts des deux Terminator de James Cameron, il est de toute manière question de voyage dans le temps, ou des portails du bien nommé jeu vidéo Portal. Bref, qu'importe, X-Men: Days of the Future Past est une grosse machine rondement huilée, une grosse production qui figure clairement dans le top 3 des films à gros budgets de l'année. 14/20