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Septième Sens
87 abonnés
762 critiques
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4,5
Publiée le 31 mai 2013
Leos Carax revient et disons le tout de suite, de très belle manière. Cela faisait maintenant treize ans que le cinéaste n'avait pas réalisé de long-métrage, faute de moyen. Tourné avec des caméras numériques pour réduire les coûts de production, Holy Motors s'arrête sur une journée vécue par Monsieur Oscar. Riche homme d'affaire, celui-ci se déguise en différents personnages pour aller à ses rendez-vous. Clochard, meurtrier, père de famille, sa limousine le fait voyager dans tout Paris pour qu'il remplisse ses missions. Mais qui est-il vraiment ? Cette œuvre est un hommage au Cinéma avec un grand C. Tantôt comédie musicale, film muet, érotique, dramatique, social ou même d'animation, Holy Motors s'impose comme une grande mise en abîme dés la première image. Carax nous met face à notre propre condition de spectateur où la métaphore de l'écran qui serait le miroir de la réalité n'a jamais été aussi vraie. Si le charme du septième art opère, c'est qu'il est composé d'artifices et de subterfuges. Lorsque Monsieur Oscar change d'identité, nous voyons ces supercheries (maquillage, perruque) car nous l'accompagnons dans sa loge.
Bourrée d'inventivités en tout genre (capteurs de mouvements, scène de meurtre, limousines), la mise en scène participe à la grande réussite de ce film. Composé de nombreux plans longs (l'entracte, magnifique), le récit arrive à tenir la cadence malgré des spectateurs qui quitteront rapidement la limousine, n'accrochant pas avec l'univers décalé du réalisateur.
L'acteur fidèle Denis Lavant (jouant presque dans tous les films de Carax) est le point central d'Holy Motors et signe une magnifique performance en ne jouant pas un mais bien onze rôles dans un même film ! Il y a ici un véritable jeu sur l'identité avec cette image de l'interprète aux personnalités multiples. Incarner des gens différents chaque jour l'épuise, tant pour le corps que pour l'esprit.
Enfin, le cinéaste nous parle de l'avancée technologique toujours plus rapide. Monsieur Oscar se plaint de ne plus voir les caméras qui le suivent. Mais alors, à quoi bon jouer ? « Pour la beauté du geste » mais aussi pour nous, le public, qui le faisons vivre à travers notre regard.
Holy Motors surprend c'est le moins que l'on puisse dire. Dès la 2ème partie j'ai cru qu'on aurait le droit à un "Pink Flamingos" version soft, avec le léchage d'aisselle, le bouffage de fleurs, la relation glauque avec Eva Mendes. Mais Holy Motors est bien plus complet que ça avec pour commencer une réalisation générale très réussite et un large panel de sentiments possible selon l'interprétation du spectateur. Denis Lavant est parfait en Monsieur Oskar au four et au moulin. J'avoue m'être un peu perdu à un moment avec toutes ses vies mais on reprend vite le fil, la scène avec sa fille de retour de soirée est superbement joué. Avec de bonnes idées ici et là comme le dialogue entre limousines. Holy Motors est très bien voir excellent si l'on veut s'emballer devant tant d'originalité et de créativité.
Ce film est grand, dérangeant, et porté par des acteurs convaincu. Ceux qui n'ont pas aimé (et je peux les comprendre) n'ont vu ce film que comme un divertissement. Or, c'est bien plus. Il faut être curieux, et chercher la compréhension pour voir que ce film est une oeuvre d'art. Abstraite mais au combien belle quand on la regarde sous toute ses coutures.
Ce film est le naufrage d'un réalisateur en panne d'imagination: avec un scénario inexistant, Holy Motors déballe des scénettes ridicules et gerbantes dans un Paris mortellement chiant. La médiocrité domine et on en escalade le sommet trop souvent. La fin est l'apothéose du pathétique mais vous délivrera de cet enfer après 2h, assis sur votre fauteuil, où vous avez été naïf de vous installer pour vous divertir. À fuir absolument, sauf si vous aspirez à appartenir à une secte d'intellectuels auto-proclamés qui appelleront cette daube un chef d'œuvre.
Ce film c'est plusieurs films dans un film ! L'acteur est juste prodigieux car dans un même film il joue 10 rôles différents et singulièrement opposé ! Leo Carax nous sort un film avec un psychologie forte sur la mentalité humaine jusqu’où nous sommes prêt a aller pour ne plus perdre de chose ? Un film inclassable qui plairai pas a tous mais qui est pourtant une vraie réussite ! La scène de l'entracte étant pour moi l'une des scènes les plus folles de ce film et c'est cette folie contrôlé qui donne tous le sens a ce film ! Bravo Léo Carax !
Un Leos Carax en petite forme, et c'est déjà excellent. La structure éclatée du film nous permet d'assister à une dizaine de petits courts métrages, tous passionnants. Certaines séquences sont juste sympas, et d'autres carrément énormes! Notamment la 2e, qui nous offre un ballet amoureux de personnages en motion capture. On salue la performance de Denis Lavant, homme à tout faire, caméléon animal qui passe d'âge en âge et de forme en forme, sans tiquer. Quelques guest stars de luxe (Piccoli en clin d'oeil à Mauvais Sang avec sa tache de vin, Kylie Minogue, et Eva Mendes muette et très sexy), et surtout un Paris qui n'a jamais été filmé auparavant. Il y a une séquence dans les carrières du 15e (les connaisseurs apprécieront), une autre magnifique dans la Samaritaine abandonnée, une autre dans le Père Lachaise. Bref, une magnifique mise en abyme sur le métier d'acteur, et une vision sans concession. Réserves : les dialogues sont vraiment trop littéraires, et quelques courtes scènes trop démonstratives (les limousines qui affirment que le cinéma se meurt, etc.) Regrettable qu'on apprécie aussi peu ce genre de films aujourd'hui, les spectateurs deviennent de plus en plus conformistes... Aujourd'hui, des génies comme Lynch ou Kubrick ne pourraient pas percer, j'en ai peur...
Je ne comprends pas les gens qui fustigent une oeuvre d'intellectualisme élitiste sous prétexte qu'elle n'est pas compréhensible rationnellement. A mon avis il faut voir ce film comme un spectacle d'arts vivants. La narration ne fait sens que si l'on accepte d'être témoin de choses qui nous dépassent. Car si il est bien question d'interroger l'essence de l'acteur, celui qui se travestit pour incarner, il ne faut surtout pas oublier le rôle du spectateur. "La beauté est dans l'œil de celui qui regarde." dit Denis Lavant. C'est ainsi que la caméra au fil du temps rétrécit jusqu'à disparaître aboutissant à la révélation de la caméra biologique qu'est l'oeil du témoin. C'est au spectateur d'assister à la création d'un monde. De cette fresque cinématographique multi-genres il ne reste que le fait de savoir que du faux peut naître le vrai. Mr. Oscar est un démiurge transformiste. Paré de milles visages et cherchant en toutes circonstances cette vérité présente dans la "beauté du geste".
Un film pour le moins étrange... On nage en eaux troubles, du début à la fin. On ne comprend pas tout, beaucoup de choses nous échappent et pourtant, on en ressort les yeux pétillants. Rares sont les films qui osent autant, rares sont les acteurs à dire oui à un projet aussi fou (mention spéciale à Eva Mendes & Kylie Minogue, toutes les deux parfaites). Mais c'est Denis Lavant qui porte le film. Il est tout bonnement incroyable car polymorphe. Edith Scob est tout aussi juste, elle dégage une aura très lumineuse. Le film est bourré de métaphores plus poétiques les unes que les autres, les images sont somptueuses... A mon sens, le film essaie de faire passer un message très beau : le monde, aujourd'hui régie par les machines (qui d'ailleurs se plaignent dans la dernière séquence... C'est jouissif!), détruit l'humanité. C'est ce que des gens comme Monsieur Oscar essaient de reconstruire... On a l'impression que ces gens ont une mission. Sauver la planète, sauver les relations humaines... Ils recréent des vies, des situations, des moments pour que les humains ne soient pas perdus. C'est très, très beau.
Je ne m'ennuie pas. Le film est plein de clin d'oeil à l'histoire du cinéma. À commencer par le choix d'Edith Scob, qui nous remet sur la piste de G.Franju. Et Monsieur Merde qui reste mon portrait d'artiste préféré. Quelle aisance ! Kylie Minogue chantant sur la terrasse de feue la Samaritaine ... La plus belle vue de Paris depuis les "amants du pont neuf" j'ai beaucoup aimé!
J'ai eu la chance de voir le dernier film de Leos Carax. D'abord ne vous fiez pas à l'extrait choisi, cela n'est pas représentatif du film... Pour commencer tout de suite, ce film est un chef d'oeuvre dans la même catégorie que les films de Lynch (Mullholland Drive), Nolan (Inception). Ce genre de film où il vous faudra plusieurs visions et ou à chaque fois vous découvrirez de nouveaux détails. Le nouveau film de Leos Carax, 13 ans aprés "Pola X", flirte avec le cinéma de science fiction... flirte seulement car les thèmes développés sont actuels. Sans raconter l'histoire, on pourrai résumer le film en indiquant qu'il s'agit d'un film sur la percetion de la vision, du regard. Par exemple, vous allez voir des films où il y a des dizaines de morts et on peut se demander ce que ces images laissent sur notre subconscient... ce genre de reflexion... Si vous aimez les films dits "normaux", ce film n'est pas pour vous, par contre si vous aimez les voyages de l'ame, alors vous aurez beaucoup de plaisir à voir ce film. J'espère qu'il ne faudra pas attendre 13 ans pour voir un autre Leos Carax de ce même acabit.
Certainement l'un des films les plus aboutis cette année. Leos Carax démontre encore qu'il est possible de faire du CINEMA, en replaçant l'acteur comme un être malléable mais indispensable à l'art cinématographique. La mise en scène et la direction d'acteurs sont ici poussés avec grande maitrise, en explorant des références de style très variées. Holy Motors est ici une réussite. Malgré une technique totalement maitrisée, ce film apporte l'émotion que l'on recherche. Les tableaux successifs laissent ainsi une variété de sensations déroutante, ou du moins, rare dans les films actuels.