On ne pourra reprocher à A la poursuite demain, oui nouveau titre francophone de renommée, de ne pas avoir fait preuve d'originalité. Oui, simplement inspiré d'une attraction d'un certain parc Disneyland maintenant passée à la postérité, le film de Brad Bird, scénarisé par Damon Lindelof, découle bel et bien d'un scénario original, fait d'arme diablement rare dans l'historique cinématographique des ces dix dernières années. On ne pourra pas non plus reprocher au metteur en scène ses quelques brillantes idées de mise en scène, son sens pointu des détails et des chorégraphies mixtes entre images live et effets spéciaux. En effet, si Brad Bird à sauter ici dans un piège, il n'en reste pas moins qu'un sortir de ses francs succès dans le domaine de l'animation, Ratatouille et les Indestructibles, après l'énorme succès du quatrième volet de la saga Mission Impossible, celui-ci reste une valeur sûre, techniquement, du cinéma contemporain. Un vrai paradoxe ambulant puisque son dernier film, celui-ci, est simplement mauvais.
Vous l'aurez compris, Brad Bird à fait son possible pour que cette nouvelle production Live Disney ne sombre pas purement et sûrement. Le cinéaste est le premier lésé dans cette entreprise. Son film n'étant pas satisfaisant, pour des raisons qui ne lui incombe pas, il n'aura dès lors pas attiré les foules dans les salles. Premier échec, donc, dans la carrière de ce réalisateur que je me réjouis pourtant de retrouver. Cet échec, justement, découle de plusieurs facteurs, dont le principal est le scénario. Bien que Brad Bird lui-même est participer à la rédaction de celui-ci, le scrip-t transpire la patte de Damon Lindelof, le fameux scénariste de Lost, ceci explique cela. Celui-ci livre un scénario bancal, à la croisée de la science fiction, domaine effleuré mais jamais pleinement assumé, et du fantastique. Ajoutons à cela l'empreinte indélébile laissée par le studio, soit Disney, sur la narration. En sommes, un scrip-t qui ne convient ni aux férus de SF, ni même aux adeptes de la fantaisie. Sans compter sur l’hébétude propres aux productions aux grandes oreilles.
Deuxième point noir, le casting. George Clooney, vedette vendeuse, cabotine purement et simplement dans la peau d'un vieux roublard basé qui entraîne dans son sillage un stéréotype ambulant, Britt Robertson. La jeune comédienne, à laquelle il fichtrement délicat de donner un âge, incarne à elle toute seule tous les poncifs propres à l'écurie Disney. Ses émerveillements béats, sa bonne humeur perpétuelle et ses beaux discours renvoient sans cesse à la pire des naïvetés au cinéma. En gros, voyez la Cendrillon du classique animé de jadis propulsée dans une grosse production cinématographique d'aujourd'hui. Vous pouvez alors vous faire une idée assez concrète du type de personnage que l'actrice incarne, malgré un certain charisme que l'on apprécierais peut-être retrouvé hors production Disney. Pire encore, Hugh Laurie. L'ex docteur House incarne lui le summum du méchant impotent, drôle d'ahuri déguisé en maître de Power Rangers accouplé avec un membre de l'Enterprise, version Star Trtek première génération. L'acteur, surtout lors du final, fait sincèrement peine à voir.
Morale écologiste suave à peine déguisée, expressions de l'actrice principale exacerbées, vedette hollywoodienne qui traîne des pieds, indigence du scénario, le cul entre deux chaises, A la poursuite de demain ne laissera pas de souvenir impérissable, loin s'en faut. Après les échecs de John Carter, celui-là était flagrant, de Maléfique, et les échecs artistiques des suites à Pirates des Caraïbes, entre autres, Disney nous prouve une fois encore qu'il devrait laissé les productions Live aux autres et se contenter d'offrir au public de l'animation, là ou la firme excelle. Même s'il s'agit là d'un scénario original, au sens strict du terme, rien n'est vraiment glorieux, tout semble brouillon et quelques bons artisans y laissent des plumes. Au suivant. 06/20