Hunger games bis
Présenté comme le nouveau Hunger Games avec sa nouvelle Jennifer Lawrence (Shailene Woodley), Divergente y ressemble en effet beaucoup. Nous sommes dans un monde post-apocalytique au système ultra-conformiste dans lequel une jeune fille remet en cause l'ordre établi. Elle se bat pour la différence et la liberté. La différence majeure vient du fait que cette société fictionnelle n'est pas sous le joug d'une dictature au sens strict du terme. Néanmoins, elle présente un monde où la notion de liberté individuelle a disparu. Sur le papier, les deux histoires se ressemblent quand même beaucoup, d'autant plus que les deux esthétiques post-apocalytiques sont plutôt proches. Difficile de savoir quel avenir est le plus cynique entre l'un qui ramène l'humanité à l'inhumanité des jeux du cirque et le second, celui du film, qui présente une humanité déshumanisée par le conformisme. L'avenir de Divergente pourrait rappeler les sociétés de classes (voire de castes) féodales, mais les factions finissent par faire écho malheureusement aux divers factions (ou clans) des universités anglo-saxonnes. Il y a donc un côté teenage assez prononcé ici qui rappelle le premier public visé par cette production.
Les acteurs vs Shailene et Kate
A cela, il faut ajouter que le casting post-adolescent de Hunger Games et de Divergente pourrait presque être interchangé (sauf Jennifer Lawrence, inégalable). Si les personnalités et aptitudes des personnages sont proches, ils présentent également des physiques plutôt similaires; le personnage de Four (James Theo) pourrait très bien interpréter Finnick. De même pour Zoë Kravitz pourrait très bien rejoindre son papa Lenni dans Hunger Games. Toutefois, ce n'est pas tant les acteurs qui sont en cause que leurs personnages et James Theo est, par exemple, très juste dans son rôle. Néanmoins, deux acteurs se détachent du lot, ce sont des actrices. Si Shailene Woodley n'est pas JenLaw elle est tout de même excellente dans son rôle de jeune fille courageuse et innocente s'élevant contre l'arrivée d'une dictature. Aucun souci à ce faire pour son avenir à Hollywood. La deuxième étoile de ce film est bien entendu l'actrice oscarisée Kate Winslate, qui donne une nouvelle ampleur à Divergente, à la manière d'un Robert Redford dans Captain America Le Soldat de l'hiver. Elle est l'atout qui apporte une réelle crédibilité à cette production et qui empêche le film d'être classé maladroitement aux côtés des teen movies comme Twilight.
Scénario en deux temps
Le scénario et la mise en scène ne sont pas vraiment accrochants pendant les 30 premières minutes. Même si on accepte le postulat qui présente un avenir dans lequel l'homme aurait renoncé à la liberté par le biais d'une société divisée en cinq factions rigide, la présentation (la mise en scène) de ces factions est un peu grotesque. La faction des audacieux dans laquelle rêve d'aller Béatrice n'a rien pour attirer, présenter comme une bande de jeunes (où sont passés les vieux ?) courant comme des dératés dans la rue et prenant des risques inconsidérés. Il y a par ailleurs un manque d'explication : la société (c'est à dire la ville Chicago) possède une armée et des murailles, mais rien ne nous est dit sur cette situation. Néanmoins, cela est peut-être réservé pour le reste de la trilogie. Quoiqu'il en soit, la découverte du monde et de ses lois, qui est d'habitude une des parties les plus passionnantes d'un film de science-fiction, n'est pas très subtilement réalisée ici. Une fois la séquence d'exposition passée et lorsque l'action autour des divergents commence, le film tient en haleine. A noter que ce premier épisode de trilogie constitue un ensemble narratif cohérent et que contrairement à certains films récents de saga (Le Hobbit, La Désolation de Smaug et Hunger Games, L'Embrasement), ce film évite habilement le cliffhanger de fin de série TV. La seconde partie est bien réalisée, et la caméra tremblante et le montage rapide du réalisateur Neil Burger sont plutôt efficaces. Par ailleurs, le réalisateur de Limitless réalise de jolis gros plans en jouant sur la luminosité, notamment sur son actrice principale.
Musiques
Les musiques composées par Junkie XL (300 La Naissance d'un empire) sont plutôt agréables et efficaces. Néanmoins, ce qui est particulièrement intéressant est l'utilisation, en plus, de musiques de divers groupes, musiques chantées, qui passent plutôt bien à l'écran.