Nouvelle grosse production destinée à l’adolescence, Divergente s’affiche comme la concurrence principale à la saga Hunger Games. Le postulat est passablement identique, mêlant aventure, science-fiction, amour et humour. Mais là où réside la force de la première saga, la référence, c’est dans son mixage entre film pour jeune public et récit d’aventure référencé destiné à un public plus mature. Divergente, de Neil Burger, lui, ne semble s’adresser qu’aux plus jeunes, délaissant la maturité, la complexité du concept exposé au profit d’une amourette et d’aspects héroïques souvent douteux. Par ailleurs, n’est pas Jennifer Lawrence qui veut. Même si la jeune Shailene Woodley est prometteuse en tant qu’actrice de demain, elle manque ici cruellement de charisme, de justesse pour pouvoir rivaliser avec l’actrice primée aux Oscars, dans tous les sens du terme, on s’entend.
Si je m’efforce de tracer un parallèle entre les deux franchises, c’est tout simplement du fait que Divergente profite allègrement et sans s’en cacher du phénomène Hunger Games. Moins bon que son modèle, malgré un travail esthétique satisfaisant, la mise en scène de Neil Burger, Divergente ne sort jamais réellement du cadre de la simple fantaisie adolescente. Il manque ici cruellement au casting des acteurs adultes cadres, hormis une Kate Winslet complètement aux fraises. Naïf, souvent pataud, le jeu des comédiens n’est pas exempt d’un nombre étonnant de défauts, tant et si bien que l’on ne croit pas vraiment à ce concept de clan, de société modélisée, de coup d’Etat. Peu importe le scénario, dans le fond, l’intérêt du jeune public se portera de prime abord sur la destinée de la jeune héroïne, son amourette avec son ténébreux instructeur, Theo James.
Si tout commence plus ou moins bien, la première moitié étant nettement meilleure que la seconde, les choses partiront très rapidement en quenouille, vers un acte final franchement très bancal, à la chronologie et à la mise en scène laborieuses. Très honnêtement, Divergente n’offre pas l’envie d’en découvrir une quelconque suite malgré tous les investissements consentis. Oui, parce que Divergente est un film à très gros budget, cela permettant la création de décors très agréables à l’œil, l’un des rares points positifs dans tout ça. Quant à son actrice principale, Shailene Woodley, révélée chez Alexander Payne, soulignons qu’elle semble nettement plus à l’aise dans des productions indépendantes que dans ce type de grosse machine. Pour autant, si elle ne m’a pas convaincu, elle semble s’être attirée, avec ce rôle, la sympathie des foules et avoir lancé sur ce fait une carrière prometteuse. Affaire à suivre.
Difficile de parler de déception lorsque l’on n’attendait rien d’un film. Pour autant, j’aurais espéré, pour satisfaire ma curiosité de cinéphile touche-à-tout, un film plus mature, plus touchant et surtout au scénario nettement plus soigné. Dans le fond, Divergente, malgré son succès commercial, reste un Outsider dans la course visant à détrôner Hunger Games. Ici, c’est clairement l’aspect naïf et adolescent de l’œuvre qui plombe une bonne idée SF, la vision d’une telle société, bien qu’un peu bancale, est une idée à fort potentiel. Espérons qui si deuxième volet il devrait y avoir, un fait incontestable, des efforts soient consentis pour en faire un film plus ambitieux. 07/20